Publié le 15 mars 2019 à 7h52 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 23h37
En avant première de la plénière de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui se tient ce vendredi matin, Renaud Muselier, son président a tenu à revenir sur un certain nombre de dossiers au premier rang desquels les enjeux européens. Il a, à ce propos, mis en avant l’impact du Brexit sur les ports français. Le travail accompli avec d’autres députés européens français. Occasion pour lui de souligner toute l’importance qu’il accorde à l’Europe, d’annoncer qu’il soutiendra la liste LR… hors des sentiers battus, loin des meetings officiels. «J’ai appris à être libre depuis que je suis à L’Europe. C’est important d’être différent, c’est une addition et non une opposition». Il ne cache pas son désaccord sur la composition de la liste, sur le fait qu’il devait y avoir deux candidats de la Région et non un seul. Constate: «C’est terrible d’être reçu pendant 90 minutes par le Président de la République, d’échanger avec lui sur une grand nombre de dossiers et de ne pas être écouté par le Président de son propre parti». Il évoque également la fusion métropole-département, invitant à la prudence: «Nous sommes dans le seul Département de France où l’on veut tout fusionner alors que personne n’est prêt». Et, en ce qui concerne les municipales à Marseille, il précise : -à la suite de la déclaration de Martine Vassal: «Il n’y a pas une feuille de papier entre Renaud Muselier et moi»- «Il y a zéro feuille entre elle et moi comme il y a zéro feuille entre Bruno Gilles et moi… Mais, je suis médecin, pour que le traitement soit efficace il faut un bon diagnostic, j’attends ce dernier.»
En activant l’article 50 du Traité de Lisbonne, le Royaume-Uni quittera l’Union européenne le 29 mars 2019 et pas moins de 750 accords internationaux et des milliers de règlements et de directives européennes. «On ne mesure pas le gouffre que va représenter pour la Grande-Bretagne le Brexit et le pire, c’est que les politiques qui y ont poussé ont depuis abandonné la scène politique», indique Renaud Muselier qui signale: «Le Royaume-Uni va quitter les Réseaux transeuropéens de transport et son principal mécanisme de financement, celui d’interconnexion pour l’Europe d’un montant de 24 milliards d’euros sur 2014-2020 et 42 milliards pour 2021-2027». Ce mécanisme détermine les infrastructures portuaires qui seront éligibles à des financements européens. «Au vue de sa position géographique particulière l’Irlande est dépendante du Royaume-Uni pour l’accessibilité de ces terres et un Brexit sans accord la couperait irrémédiablement du continent européen», explique Renaud Muselier qui ajoute: «La Commission a mis sur la table une proposition de modification des corridors afin d’y réintégrer l’Irlande dès la sortie du Royaume-Uni. Elle a proposé de modifier le corridor Mer du Nord-Méditerranée en reliant directement les ports de Cork et Dublin vers les ports belges et néerlandais de Zeebrugge Anvers et Rotterdam. En faisant de la sorte la Commission exclut de facto les ports français des façades Atlantique et mer du Nord de tout financement européens après le Brexit. L’ensemble des parlementaires européens se sont soulevés contre cette proposition qui ne fait pas de sens sur le plan juridique, économique, politique et géographique». Et de se réjouir: «Après d’âpres négociations le Parlement a obtenu la modification du corridor Mer du Nord-Méditerranée afin d’y intégrer l’ensemble des ports français belges et néerlandais du réseau central. Ainsi, nous ajoutons à la proposition de la Commission les ports du Havre, de Calais et Dunkerque. Et, afin de ne pas laisser tomber l’ensemble des ports français bretons et de Loire-Atlantique qui seront en première ligne après le Brexit, les prochains appels à projets annuels 2019 du MIE (Mécanisme pour l’interconnexion en Europe) se concentreront en priorité sur la sécurité des infrastructures portuaires et les contrôles aux frontières extérieures, des appels auxquels pourront répondre les ports de Brest, Roscoff et Nantes». Toujours à propos de l’international, il aborde la situation de l’Algérie: «Je suis très inquiet pour ce pays fantastique où un Président a fait un mandat de trop dans un pays jeune et je ne crois pas que la France doive se mêler de la situation dans ce pays». Il en vient enfin à la réforme des manuels scolaires: «C’est gentil de la part du ministre de l’Éducation de prendre une décision avec l’argent des autres. Cette opération va nous coûter à minima 17 millions d’euros, si tous les lycées demandent à être équipés en livre et, 23 millions d’euros si tous veulent disposer de tablettes. Nous nous sommes tournés vers le Recteur pour connaître sa position, il s’est lui-même tourné vers les proviseurs et nous a fait savoir que 70% des lycées souhaiteraient des tablettes. Afin de confirmer cela nous allons envoyer un courrier à tous les conseils d’administration afin de connaître leur position. Pour ceux qui font le choix de la tablette nous proposons une assurance à un euro par mois en cas de casse ou de vol. Les lycéens pourront garder leur tablette a terme».
Michel CAIRE