Publié le 18 octobre 2018 à 0h54 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 19h07
Renaud Muselier, le président (LR) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, vient de présenter les principaux dossiers de la plénière qui se tiendra ce jeudi 18 octobre au lieu du vendredi en lieu en raison de la rencontre des présidents de région avec le Premier ministre à la suite de «l’appel de Marseille». Occasion pour lui de s’exprimer sur le remaniement ministériel et de s’avouer «surpris par le micro-drame qu’il a suscité. Et c’est la première fois qu’un aussi petit remaniement prend autant de temps». Ajoute que, selon ses informations: «Beaucoup de personnalités ont refusé d’entrer au gouvernement car l’attractivité du Président de la République a fortement chuté». Il ne manque toutefois pas de se réjouir de l’arrivée des Sudistes: Christophe Castaner, Laurent Nuñez, secrétaire d’État et Stéphane Bouillon, directeur de cabinet, au ministère de l’Intérieur «même si j’avais d’excellents rapports avec Gérard Collomb», précise-t-il. Puis d’en venir à l’intervention du Président de la République: «je ne l’ai trouvé ni déterminant ni convaincant et, si, vraiment, rien ne change il va y avoir un problème avec les collectivités et, en premier lieu les régions».
«Un document qui confirme le redressement des finances régionales»
C’est dans ce contexte de rapports tendus avec l’État que va être présenté le rapport sur les orientations budgétaires 2019. «Un document qui confirme le redressement des finances régionales, priorité de la majorité depuis 2016», avance Renaud Muselier pour qui: «L’année 2018 devrait se traduire par une stabilisation du niveau d’épargne, une hausse des dépenses d’investissement et une capacité de désendettement maîtrisée, aux alentours de 8 années pour la troisième année consécutive, alors qu’elle atteignait 9,4 années en 2015». Et d’insister sur le fait que: «ces bons résultats ont été obtenus malgré un désengagement de l’État, moins 400 millions d’euros sur quatre ans et 37 millions d’euros cette année». Souligne que la collectivité est désormais financée à hauteur de 70% par de la fiscalité nationale transférée. «Cette fiscalité est très sensible à la conjoncture économique, les collectivités ne maîtrisent pas les taux, ce qui doit inciter à une extrême prudence», insiste-il avant de rappeler à ce propos son refus de se rendre chez le Préfet pour y signer le contrat de maîtrise des dépenses locales. «C’est insupportable, c’est une atteinte aux libertés. Par ailleurs, l’État impose aux autres ce qu’il ne fait pas lui-même et continue d’imposer des dépenses aux collectivités sans financement et sans en tenir compte. Nous avons bien eu des discussions avec la Préfecture, sans résultats. le Préfet n’a plus d’autonomie, c’est Bercy qui décide. Mais, malgré tout cela, je prends le pari que je ne dépasserai pas la barre de dépenses de fonctionnement de 1,2 %». Aborde ensuite le volet dépense du budget: «Un effort très important sera réalisé afin d’améliorer l’épargne et financer l’investissement en limitant le recours à l’emprunt. La méthode adoptée a permis d’accentuer le recentrage des dépenses sur les compétences régionales et les priorités fixées par l’exécutif et, d’autre part de maîtriser les frais de structures. L’objectif est bien d’inscrire le budget 2019 dans une trajectoire financière claire permettant de reconstituer l’épargne brute, de contenir durablement la capacité de désendettement et de préserver ainsi une capacité d’investissement supérieure à 500 millions d’euros par an».
Installation d’une station de recharge pour les véhicules électriques tous les 100 kilomètres
Puis d’en venir au Plan Climat, 14 mesures seront présentées en plénière ce jeudi «dont trois particulièrement importantes: l’installation d’une station de recharge pour les véhicules électriques tous les 100 kilomètres, la création de l’Agence Régionale de la Biodiversité et le Plan de gestion et de prévention des déchets». Concernant les stations de recharge électrique un déploiement de 113 bornes sera organisé sur l’ensemble du réseau routier de la région, complétant les 400 bornes d’initiatives publiques déjà disponibles en région. Par ailleurs, trois stations couplant recharge électrique et production par des panneaux photovoltaïques sont financées via un appel à projets qui a suscité une dynamique collective autour du développement de bornes de recharge. Renaud Muselier annonce que la Région lancera en 2019 un appel à projets afin de financer les dernières zones blanches: Briançon, quelques zones des Alpes-Maritimes et le Grand-Avignon. En ce qui concerne le plan climat, il met en exergue la mobilité et notamment son conflit avec la SNCF: «Un bras de fer qui ne pénalise pas les usagers car le service n’a pas empiré, il reste seulement toujours aussi médiocre». Et d’évoquer un rendez-vous avec Bernard Brochand, député de Cannes: «Il a voulu prendre le TER pour venir déjeuner avec moi, il est arrivé à la gare à 10 heures, on lui a annoncé un premier retard, puis un deuxième avant de lui annoncer à 11 heures que le train était annulé… Il est finalement venu en taxi ce qui est loin d’être permis à tout le monde. Je n’ai pas manqué de raconter cette anecdote au PDG de la SNCF, Guillaume Pepy. Je lui ai dit qu’avec les appels à la concurrence il n’allait pas s’en sortir s’il ne faisait rien. De plus l’Europe s’apprête à voter un texte sur le droit des usagers contraignants pour les compagnies». Le président de Région évoque enfin la lutte contre les déserts médicaux. Signalant que l’accès aux soins est marqué par une grande inégalité en fonction des territoires. «Afin d’y remédier la Région a pour priorité la mise en place d’un réseau de Maisons régionales de santé (MRS) et l’installation de médecins généralistes dans les zones rurales de son territoire. Nous proposons à la plénière la création de 4 MRS à Bagnols-en-Forêt (83), Bacelonnette (04), Mallemort-du-Comtat (84) et Sénas (13) et un soutien à l’installation de médecins généralistes à Lambesc (13), Sisteron (04) et Tourettes-sur-Loup (06) soit un investissement de 560.000 euros».
Michel CAIRE