Région Sud. Test du premier autocar longue distance à hydrogène d’Europe

Des réservoirs d’hydrogène sur le toit, une pile à combustible à l’arrière, un moteur électrique et le tour est joué. Ce premier prototype d’autocar à hydrogène d’Europe a été présenté devant le l’Hôtel de région à Marseille. Il permet de parcourir 1 000 km avec un plein. Mais le coût encore beaucoup trop élevé de l’hydrogène est un frein au développement.

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De l’extérieur peu de choses distinguent cet autocar à hydrogène d’un autocar diesel. C’est sous la carrosserie que tout est modifié. © Joël Barcy

Pile à combustible

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© Joël Barcy

De l’extérieur peu de choses distinguent cet autocar à hydrogène d’un autocar diesel. C’est sous la carrosserie que tout est modifié. Des bouteilles d’hydrogène sont greffées sur le toit. Une pile à combustible à l’arrière est reliée à un moteur électrique. « Un véhicule hydrogène c’est un véhicule électrique mais qui a un prolongateur d’autonomie avec la pile à combustible. On peut faire 1 000 km avec un plein, décrit Arnaud Burban, le directeur général France des autocars Irizar, le constructeur basque de ce prototype. La pile à combustible transforme l’hydrogène en eau en produisant de l’électricité qui vient alimenter les batteries ».

Le soutien de la région

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Isabelle Campagnola-Savon, Yann Pellerin, Arnaud Burban © Joël Barcy

L’hydrogène fait partie du mix-énergétique voulu par la région Sud dans sa COP d’avance. Si elle n’a pas financé cet autocar, elle soutient donc cette filière. « On a mis près de 20 millions d’euros pour soutenir des projets hydrogène, indique Isabelle Campagnola-Savon, conseillère régionale chargée de l’économie. Nous croyons réellement que les conséquences climatiques il faut les travailler à travers une décarbonation. Aujourd’hui le transport est responsable de 30% des émissions de CO2 ».

Encore trop coûteux

Reste un bémol : le coût de cette énergie verte. De 9 à 20 € le kilo au gré de la cinquantaine de stations en France. Un kilo d’hydrogène libère autant d’énergie que 3 litres d’essence. Le seuil de rentabilité s’établit entre 6 et 9 euros. On en est encore loin. Il faudra un soutien politique. « On est dans la même situation qu’il y a 10 ou 15 ans avec la voiture électrique. Il a fallu une phase d’accompagnement politique, des subventions pour que le modèle économique se développe et soit rentable pour tout le monde », justifie Arnaud Burban.

Une préfiguration pour les JO

Cette première expérimentation aller-retour entre Marseille et Briançon pourrait servir de test pour les JO de 2030 dans les Alpes où la mobilité se voudra durable et propre. Ce prototype a obtenu toutes les validations de sécurité européennes pour circuler. La société des cars Alpes littoral partenaire de l’opération est fière de circuler avec. « Tout à l’heure nous avons traversé Marseille pour rejoindre l’Hôtel de région. Les gens nous faisaient coucou, avait le pouce levé à notre passage annonce fièrement Yann Pellerin, dirigeant de la société d’autocars SCALP, partenaire de l’opération. Ils avaient le pouce levé parce qu’ils voyaient que c’était écrit H2O, hydrogène. Les gens ont le sourire de voir ce type de véhicule ».

Reportage Joël BARCY

 

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