Régionales. Le RN est sonné mais pas à terre

Publié le 21 juin 2021 à  18h44 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  19h16

Thierry Mariani donnait l’impression d’un boxeur qui vient de prendre un knockout, hier soir, lors de son intervention télévisée. Crédité de plus de 40% dans les sondages il voyait son score chuter sérieusement dans les premières estimations avec une fourchette de 34-35 %. Un résultat très décevant quand six ans plus tôt le FN emmenée par une novice en politique, Marion Maréchal, totalisait 40,55% au premier tour.

Le RN Thierry Mariani lors de son intervention dimanche soir à la suite des premières estimations ©PMC
Le RN Thierry Mariani lors de son intervention dimanche soir à la suite des premières estimations ©PMC

Échec du Transfuge de LR

Visiblement la notabilité de Thierry Mariani, ancien ministre, député, conseiller régional, maire… habillé d’un costume de droite pendant 42 ans avant de rallier le RN en 2019 n’a pas payé. Le transfuge de LR totalise un score bien en deçà de ses espérances. Certes le RN s’est imposé dans plus de la moitié des communes de la région et dans les métropoles de Marseille, Nice et Avignon mais le raz-de-marée attendu n’est pas là. Dans les Alpes Renaud Muselier marque des points et dans les Bouches-du-Rhône le RN perd 10 points par rapport à 2015. Visiblement les enquêtes d’opinion qui plaçaient la sécurité, qui n’est pas vraiment une compétence régionale, comme une priorité n’a pas été un marqueur essentiel dimanche.

LR résiste

Le score de Renaud Muselier confirme que les partis traditionnels ne sont visiblement pas morts en Paca comme ailleurs. Ici LR résiste, ailleurs c’est le PS. Mais c’est plus l’ancrage local et les compétences qui ont conduit les électeurs à se tourner vers eux. Rien n’indique qu’il en sera de même en 2022. Au niveau des idées, des projets de société, l’encéphalogramme est plutôt plat. Il faut rebâtir et ce n’est pas simple quand les jeux politiques l’emportent trop souvent sur les enjeux. Quelle société je veux ? Comment y parvenir ? Devraient être l’alpha et l’oméga des partis. Nous en sommes loin.

Le RN se banalise et est moins un refuge

La très faible mobilisation de dimanche peut encore amener des surprises mais une chose est sûre les électeurs n’ont pas estimé nécessaire de se déplacer pour voter en masse pour le RN. Ces leaders ont vécu cela comme une insulte : «Vous voulez changer les choses et vous ne votez pas pour nous». Bref l’électeur s’est fait engueuler notamment pas la tête de liste RN en Bourgogne-Franche-Comté. C’est un signe. Ou les Français ne veulent plus renverser la table ou ils estiment que le RN est un parti comme les autres et qu’il n’apporte pas de solutions pertinentes. C’est en tout cas une leçon pour le parti de Marine le Pen et pour ceux qui auraient bien fait un pas de côté chez LR. On a trop tendance à prendre les électeurs pour des idiots. Ils ont démonté dimanche qu’ils ne voulaient pas qu’on leur vole ces élections régionales pour les transformer en combat national. Ils ont choisi la sécurité et l’action accomplie en optant pour les sortants et pas pour l’aventure.
Joël BARCY

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