Publié le 3 décembre 2015 à 2h18 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 20h55
C’est un débat tendu que vient de proposer ce mercredi 2 décembre, à 22h50 sur France 3 Provence-Alpes et Côte d’Azur. Un débat enregistré dans les conditions du direct à 14 heures diffusé en streaming sur les sites web France 3 Provence-Alpes et France 3 Côte d’Azur depuis 18 heures. Un débat dominé par les questions de sécurité après les attentats de Paris, l’économie et le développement durable venant loin derrière. En de multiples occasions Marion Maréchal-Le Pen (FN) n’a cessé d’interrompre les autres candidats ce qui ne manqua pas de faire réagir Christian Estrosi (LR) et Christophe Castaner (PS) ce dernier l’invitant à arrêter «de piaffer». Alors que Sophie Camard devait dénoncer «une dérive sécuritaire» ainsi que son souhait de la présence «d’une liste de gauche au second tour». Un débat où il aura rarement été question de fond.
la première question du débat aura concerné l’impact des attentats sur la campagne. Pour Marion Maréchal-Le Pen : «Cela n’a rien changé dans notre programme» et préfère insister sur la crédibilité de son programme économique. Pour Christian Estrosi : «Il y a un changement dans la forme. Les larmes n’ont pas fini de sécher et il est clair que nous sommes derrière le Président de la République– ajoutant immédiatement- d’autant qu’il reprend des propositions que nous avançons depuis longtemps».Concernant son programme, il précise : «Il n’a pas bougé, tout ce qui concerne la sécurité est proposée depuis le 10 octobre et, avant les attentats, mes propositions étaient attaquées par le Front National et le PS». Christophe Castaner déplore les 130 morts et constate que rien n’a changé pour le FN pendant que Christian Estrosi nous fait un procès en paternité.» A ses yeux «pendant que certains candidats hystérisent le débat, le Président de la République rassure. Et la région devra, en matière de sécurité, prendre sa part dans les transports, les lycées, même s’ils s’y passent peu de chose».
«J’entends des gens qui me disent vouloir reprendre une vie normale»
Sophie Camard affirme ne pas vouloir entrer dans «la surenchère sécuritaire». «Sur le terrain, poursuit-elle, j’entends des gens qui me disent vouloir reprendre une vie normale; que c’est la meilleure façon de dire non aux terroristes». «Et puis, ajoute-t-elle, dans les quartiers, j’entends la crainte du racisme, de l’islamophobie, alors que la vie est déjà dure, qu’il y a les questions de l’économie, de l’emploi, des déplacements». Christian Estrosi réagit aux propos de Christophe Castaner : «Comment dire qu’il ne se passe rien dans les lycées, alors que l’on sait que des trafics de drogue s’y déroulent et qu’ils sont des lieux de sensibilisation au djihadisme. Je propose la mise en place d’une équipe d’une vingtaine de personnes qui se rendront dans les lycées pour former les enseignants, et le personnel non enseignant». Il poursuit en dénonçant le FN qui a voté contre les lois renforçant la sécurité. Sophie Camard rappelle : «Le personnel technique des lycées dépend de la Région et il ne peut être question de réduire les effectifs; il faut du monde pour repérer les phénomènes de radicalisation et un dialogue permanent de l’ensemble de la communauté scolaire». Christophe Castaner de justifier son propos: «Le lycée n’est pas un lieu de radicalisation, mais cela n’empêche pas qu’il faut être attentif ». Puis de s’en prendre au FN : «Là où il n’y a pas de problème il veut en créer en affichant sa volonté de supprimer les repas alternatifs». Marion Maréchal-Le Pen d’accuser Christian Estrosi de financer des associations fondamentalistes. Le maire de Nice riposte : « Vous mentez matin, midi et soir. Vous avez convaincu votre tante de ce financement, résultat elle a été convoquée par le tribunal, alors soyez prudente».
«Je ne peux pas croire que la France se retrouve coincée entre le djihadisme et l’extrême-droite»
La question des sondages est abordée. Ils mettent en avant un FN qui serait en tête au premier tour devant Christian Estrosi, Christophe Castaner et Sophie Camard/ Jean-Marc Coppola. Christian Estrosi réagit : «Les sondages sont ce qu’ils sont. Je ne peux pas croire que la France se retrouve coincé entre le djihadisme et l’extrême-droite». Pour Christophe Castaner la question n’est pas celle des sondages. «Je suis candidat pour gagner et je rappelle que Michel Vauzelle, les deux dernières fois, l’a emporté alors qu’il n’était pas en tête au premier tour. Et, si les sondages sont tellement importants, alors restons en aux sondages, ne faisons plus de campagne et privons le peuple de son droit de vote». Sophie Camard considère pour sa part que les sondages ont un impact. «Il y a des gens qui étaient dégoûtés, qui ne voulaient pas voter. Ces sondages les ont remobilisés car ils veulent voir une liste de gauche au second tour».
«Supprimer 1/3 des emplois à la Région implique de supprimer 10 emplois par lycée»
L’économie est évoqué. «On en vient enfin à l’essentiel– se réjouit Christian Estrosi- Il faut mener une guerre contre le chômage. Nous devons développer les filières et je créerais un fonds régional». Sophie Camard aborde la COP 21, la transition écologique. «Nous souhaitons être en pointe sur la troisième révolution industrielle», indique-t-elle avant de noter qu’un travail a déjà été accompli: «Nous avons, j’ai soutenu, des projets qui ne demandent qu’à se développer». Christophe Castaner évoque à son tour le travail accompli par la majorité sortante en matière d’énergie renouvelable. Christian Estrosi indique mener une action pour que la métropole niçoise passe de 3 à 30% d’énergie renouvelable. Marion Maréchal-Le Pen précise qu’elle interdira les sacs plastiques sur le littoral. Ce qui permet à Christophe Castaner de lancer : «Quel dommage que vous n’ayez pas voté la Loi». Une Marion Maréchal-Le Pen qui affirme ne pas remplacer les départs en retraite à la région si elle est élue. Christophe Castaner de rétorquer : «Supprimer 1/3 des emplois à la région implique de supprimer 10 emplois par lycée». La question des subventions aux associations est soulevée notamment celle du planning familial. Marion Maréchal-Le Pen parle d’«une association politisée qui est pour le mariage homosexuel, pour la théorie du genre, pour l’accueil des migrants». Christian Estrosi s’insurge : «Si vous êtes ici c’est parce que des femmes se sont battues pour le droit de vote des femmes, pour leur entrée en politique». Et de rendre hommage à une femme, un modèle pour lui, rescapée des camps de la mort, Simone Veil, dont il offre un exemplaire de son ouvrage «Une vie», à la candidate FN. Sophie Camard et Christophe Castaner apporteront à leur tour leur soutien au Planning familial.
Michel CAIRE