le parti Renaissance lance une grande campagne de mobilisation pour informer, débattre de la situation et des solutions et positions à adopter dans ce contexte international. Deux réunions viennent d’avoir lieu dans les Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence, le lundi 24 mars, en présence de Grégory Allione, député européen, et à Marseille, le mardi 25 mars, c’est Prisca Thevenot, députée Ensemble pour la République, Secrétaire générale déléguée de Renaissance, qui est intervenue.

Prisca Thevenot rappelle que cette semaine de mobilisation s’inscrit dans le cadre d’une intense activité diplomatique avec une réunion organisée par Gabriel Attal et Valérie Hayer qui a réuni 60 députés venus de 21 pays avant la réception de Volodymyr Zelensky par Emmanuel Macron suivi du sommet pour l’Ukraine. Et Renaissance estime important que les Français soient invités à participer massivement à ces débats.
« Nous posons la question de le défense européenne depuis 2017. A l’époque on nous répondait occupez-vous de la France mais on voit bien avec la guerre en Ukraine que s’occuper de l’Ukraine, de la défense européenne, c’est s’occuper de la France, de son indépendance, de sa fierté», explique la députée avant de préciser : « Nous voyons que la situation évolue, que des avancées se font jour. Nous avons obtenu des accords sur trois axes. Nous sommes d’accord pour que les dépenses d’armement n’entrent plus dans les 3% de déficit, à ne pas dépasser, fixés par l’Europe. Le deuxième point d’accord concerne le fait que ce n’est pas à l’agressé de payer. Nous voulons mettre en place des mécanismes juridiques et financier permettant d’utiliser les avoirs gelés de l’État russe pour soutenir la défense et la reconstruction de l’Ukraine. Le troisième point d’accord concerne la présence de parlementaires ukrainiens, en tant qu’observateurs, au Parlement européen. » Prisca Thevenot ajoute que ce sommet pour la démocratie et les libertés est là aussi «pour montrer que, face à l’internationale réactionnaire qui se développe nous nous organisons, nous aussi, pas seulement pour nous défendre mais également pour faire avancer nos valeurs.»
Place est donné aux échanges avec le public. Une personne se demande ce qu’il en est des échanges avec la Russie. Prisca Thevenot rappelle qu’en France ce domaine relève du président de la République avec le quai d’Orsay, et qu’un travail est aussi accompli en liaison avec l’Europe. Elle signale : « Le bloc central est le seul à être clair sur l’Ukraine et la défense de l’Europe. Mais, à l’exception de LFI et du RN avec qui on ne peut travailler ni sur l’Ukraine ni sur le reste, nous avons des discussions avec les autres forces.» «Il est impossible, insiste-t-elle, d’avoir une discussion avec LFI et le RN. Pour ce dernier, on nous dit que ce parti a changé mais si c’était le cas Marine Le Pen aurait coupé tous les ponts avec le FN. Elle était libre de créer un parti en dehors du FN. Elle ne l’a pas fait et le fond de commerce reste intégralement le même. »
Concernant le financement du soutien à l’Europe elle répond : « Il faut bien comprendre que si la Russie se réarme massivement ce n’est pas pour s’arrêter à l’Ukraine. Soutenir l’Ukraine c’est donc défendre notre propre souveraineté. Après, encore une fois, ce n’est pas à l’agresseur de payer. Les avoirs russes ne sont pas anodins. Après, l’enjeu n’est pas de déstabiliser l’ordre international sachant, encore une fois, que c’est l’agresseur russe qui a déstabilisé l’ordre international mais il faut voir avec les juristes ce qui peut être utilisé et comment. » La question de Viktor Orbán qui fait jouer son droit de veto est posé. Prisca Thevenot indique à ce propos : «Valérie Hayer se mobilise pour qu’il y ait une suspension de cette règle.» Et conclut son intervention: : « Nous allons faire la synthèse de cette rencontre avec la population, dans toute la France, elle fera l’objet d’un débat au sein de notre groupe le 1er avril. »
Michel CAIRE