Publié le 25 avril 2023 à 9h57 - Dernière mise à jour le 6 juin 2023 à 16h46
En rencontrant le Président Zelensky lors de son déplacement à Kiev, le président de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier a réaffirmé le soutien de sa région à l’Ukraine, et a rappelé que face au retour de l’impérialisme russe en Europe, la Région Sud se tiendra indéfectiblement aux côtés des Ukrainiens «qui défendent leur pays mais qui luttent aussi pour notre liberté».
Du 18 au 21 avril, Renaud Muselier a effectué une mission diplomatique lourde de signification en se rendant en Ukraine qui résiste depuis plus d’un an aux assauts de l’armée russe. Et, au préalable, il s’est rendu à Chisinau, capitale de la Moldavie, petite mais indispensable brique de sécurité et de stabilité pour toute cette région. Accueilli par le Premier ministre moldave il a pu mesurer l’étendue des défis auxquels fait face cette république fragile à bien des égards, mais aussi la détermination des autorités moldaves à les relever:
-L’accueil, remarquablement généreux d’un afflux massif de réfugiés ukrainiens -600 000 durant les premiers mois de l’invasion russe- et dont 100 000 d’entre eux sont toujours présents sur le sol moldave.
Moscou sape les efforts de rapprochement de la Moldavie vers l’UE
-L’abcès, plus que jamais purulent du conflit gelé de Transnistrie, région moldave qui court le long de la frontière avec l’Ukraine, majoritairement peuplée de russophones favorables à Moscou, où est stationné un contingent de soldats russes, et qui constitue une menace permanente pour la sécurité intérieure de la Moldavie et pour la stabilité de la région. Outre cette mainmise territoriale, Moscou n’a de cesse de s’employer à saper les efforts de rapprochement de la Moldavie vers l’UE, en actionnant ses nombreux réseaux et relais d’influence pro-russes actifs au sein de la société moldave.
La Moldavie placée sous la menace permanente de la Russie
-L’un des pays les plus pauvres d’Europe, et placée sous la menace permanente de la Russie, la petite Moldavie s’est vu reconnaître en juin 2022 le statut officiel de candidat a l’UE. Passée cette marche, ce sont désormais des années de difficiles réformes, profondes et structurelles, (réforme de la justice, de l’État de droit, décentralisation, réforme de l’administration publique, libéralisation économique, etc.) qui attendent le pays afin qu’il puisse parvenir a l’étape suivante, celle de l’ouverture des négociations d’adhésion.
Le Président de la Région s’est ensuite engagé sur le territoire ukrainien en rejoignant par la route et sous escorte de sécurité la ville portuaire d’Odessa, grand port ukrainien sur la Mer Noire qu’une escadrille de drones russes venait d’attaquer. Dans «la plus française des villes ukrainiennes», il a été accueilli par le gouverneur d’Odessa, le président de l’Assemblée régionale de l’Oblast d’Odessa et par le maire de la ville.
opération solidarité jaune et bleue
Avec chacun d’entre eux, Renaud Muselier est revenu sur l’engagement solidaire de la Région Sud (opération solidarité jaune et bleue) depuis le déclenchement de l’invasion russe. Cette mobilisation s’est traduite par une aide d’urgence de la région à l’Ukraine de près de 500 000 euros, de 2,5 millions d’euros destinés à l’accueil des réfugies ukrainiens sur le territoire de la Région, et par 11 millions d’euros de crédits européens (redéploiement de fonds de cohésion) gérés par la Région Sud et destinés au soutien des réfugiés ukrainiens, soit un total de 13 millions d’euros.
Au-delà de cet effort exemplaire de solidarité, la région Sud a choisi de s’engager sur le long terme aux côtés de l’oblast (région) d’Odessa. Entamées fin 2022, les négociations entre les deux régions se sont poursuivies depuis et ont débouché sur un accord autour d’une feuille de route par laquelle les deux collectivités territoriales s’engagent à coopérer dans le cadre et dans la perspective de la reconstruction de l’Ukraine : tourisme, agriculture, développement économique régional, port et transport maritime, urbanisme, santé et équipements hospitaliers, sont autant de points d’application des futures coopérations ou l’expertise et les acteurs de la Région seront ainsi positionnés pour prendre part, le moment venu, à la remise en marche de l’une des régions les plus prospères et dynamiques de l’Ukraine.
Mené en mode commando, ce déplacement s’est achevé à Kiev où Renaud Muselier s’est présenté en qualité de Président délégué des régions de France au Sommet des villes et régions organisé à l’initiative des autorités ukrainiennes.
Entretien avec le Président Zelensky
A l’occasion de cette manifestation de solidarité des villes et régions d’Europe avec l’Ukraine, Renaud Muselier s’est entretenu avec le Président Zelensky auquel il a réaffirmé l’engagement indéfectible de la France aux côtés de l’Ukraine. Il a présenté l’esprit et la lettre des projets de coopération de la Région avec l’oblast d’Odessa, et a souligné combien les Français entendaient rester mobilisés sur le long terme, pour l’Ukraine, dans la double perspective, exigeante, de reconstruction du pays et des efforts qu’il devra mener pour réussir son adhésion à l’Europe.
Les trois temps de l’action
Cette mission menée tambour battant a illustré et précisé les trois temps de l’action conduite par le président de Provence-Alpes-Côte d’Azur aux côtés des Ukrainiens : le temps de l’aide humanitaire et d’urgence, le temps de la résilience par le redémarrage et la reconstruction du pays, le temps de la résistance de l’Ukraine face à l’impérialisme russe et à la défense non seulement de l’Ukraine mais aussi de toutes les démocraties européennes: «Cette guerre c’est chez nous». Fidèle à sa méthode éprouvée et désormais bien rodée -choix d’un partenaire territorial idoine, accord et résonance avec la diplomatie nationale, mobilisation des instruments et des ressources européens- Renaud Muselier a offert à ses interlocuteurs ukrainiens le meilleur visage d’une France solidaire et forte de ses valeurs et celui d’une Région Sud actrice de solutions aux côtés d’un pays en première ligne et victime du retour de la barbarie en Europe.
Bertrand VALDEPENAS – envoyé spécial