Publié le 24 avril 2013 à 22h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 16h07
L’Hôtel de Région à Marseille accueille pendant deux jours les 4èmes Rencontres internationales du Rosé. Un événement qui a pris cette année une nouvelle ampleur dans le cadre de la première édition de la « Semaine internationale du Rosé ».
Or qui d’autre que PACA pouvait initier un tel événement précurseur sur les vins rosés ? Avec 38% de la production nationale de vin rosé, la région est leader de la production française. Mais elle l’est aussi à l’échelle du globe où elle représente 8% de la production mondiale. Ainsi, les trois quarts des vins produits en PACA sont-ils des rosés. Cette couleur représente même 84% des Côtes de Provence, 71% des Coteaux d’Aix-en-Provence et 82% des Coteaux Varois.
Et sur l’ensemble de la production de vins toutes couleurs confondues, la région, forte d’une filière viti-vinicole qui pèse plus de 22 000 emplois directs, se situe au 3e rang à l’échelle nationale alors que la France occupe le 1er rang mondial des pays producteurs. Une filière qui bénéficie du soutien du conseil régional qui a mis en place un dispositif d’accompagnement de près de 2 M€ par an s’articulant autour de quatre axes : le soutien à la formation, à la recherche et à l’expérimentation, le soutien à la valorisation économique, le soutien à la promotion et le soutien aux organisations professionnelles.
28% de la consommation de vin en France
Suite aux débats suscités par la réglementation européenne sur le coupage, une meilleure diffusion des connaissances sur les méthodes d’élaboration du rosé s’imposaient aux yeux de tous. La technologie dans le respect des terroirs et du consommateur est ainsi le fil conducteur de ces 4èmes Rencontres internationales du Rosé. Quinze à vingt régions ou pays producteurs sont représentés à ce colloque mondial « Marché, science et éthique du vin rosé » placé sous le patronage de l’Organisation internationale de la vigne et du vin. Un rendez-vous scientifique qui a pour objectifs de faire le point sur les connaissances actuelles, de favoriser les échanges entre pays et régions productrices et de faire émerger une culture commune autour du vin rosé.
Or, plus qu’un segment de marché, le rosé est devenu un phénomène à part dans la filière viticole mondiale. Insensible aux soubresauts conjoncturels, sa production et sa consommation connaissent des taux de progression remarquables ces dix dernières années. Contrairement à la tendance baissière des vins tranquilles, la production de rosé dans le monde a augmenté de 7,7% en 9 ans, de 2002 à 2011, et représente aujourd’hui plus de 9% de la production totale de vin tranquille. Sur la scène internationale, on observe également une accélération des flux mondiaux autour du rosé : une bouteille sur quatre traverse désormais une frontière avant d’être consommée. Les échanges internationaux de vin rosé ont ainsi doublé en 10 ans pour atteindre 30% des volumes. L’Italie, les Etats-Unis et l’Espagne sont de gros exportateurs de rosé, et même si la France, leader en production et en consommation, exporte des quantités non négligeables de rosé plutôt valorisés, elle est aussi le deuxième importateur mondial de rosé derrière le Royaume-Uni.
Dans l’Hexagone, cela fait maintenant plus de 20 ans que la consommation de vin rosé ne cesse d’augmenter. Elle dépasse désormais les 28% du volume total de vin tranquille contre 10,8% en 1990. Cette croissance s’accompagne d’une dynamique d’innovation et de montée en gamme qui sort le rosé de son image encore récente de produit facile, léger et peu digne d’intérêt œnologique. Et si le magazine américain Wine Spectator annonçait dans son numéro de juillet 2010 « Rosé’s sun rising », on peut observer aujourd’hui que le vin rosé – en outre le premier vin de l’histoire – retrouve un statut unique : celui de l’alliance d’une technicité en perpétuelle évolution et d’une nouvelle expression des terroirs.
Serge PAYRAU