Publié le 21 janvier 2021 à 11h14 - Dernière mise à jour le 30 novembre 2022 à 15h26
Président du Tribunal judiciaire de Marseille, procureure de la République, bâtonnier de l’Ordre des avocats de Marseille sont revenus, lors de la rentrée solennelle, sur une année 2020 particulière lors de laquelle la Justice a pu poursuivre son œuvre. Seul le manque de moyens reste une constante et une grande salle est attendue avec impatience pour 2022. Un motif de satisfaction avec l’ouverture de la Maison de la justice et du droit.
Cette rentrée solennelle de la justice, à Marseille, ne déroge pas à la règle mais respecte les mesures barrières de la crise sanitaire, les magistrats et le public portent un masque, sont distants d’un mètre, avec un siège sur 2 occupé et du gel à l’entrée de la salle d’audience du Palais de Justice, place Monthyon. Olivier Leurent, président du Tribunal prend, le premier, la parole pour la céder, très vite, à Dominique Laurens, procureure de la République qui revient sur le bilan des activités du Parquet, de l’année 2020. Indique, dans son discours, «l’effet de sidération figeant la juridiction» après la grève des Avocats et le confinement et une «mise entre parenthèses de l’activité de janvier 2020 au 11 mai 2020». Elle rejette l’idée d’«une justice à l’arrêt» du fait de la «grande mobilisation», du Parquet «sur un double plan, assurer l’apurement des stocks et réfléchir sur de nouvelles orientations dans la réponse pénale». Dominique Laurens déplore que: «la baisse de la délinquance durant le premier confinement a été rapidement rattrapée malheureusement par un été particulièrement désastreux avec la multiplication des actes d’appropriation, la violence, mettant en cause particulièrement des mineurs». Puis elle met en exergue l’apurement du stock, de 21 000 procédures, en janvier 2020, à 179, au 31 décembre 2020 avec plus de 60 000 affaires traitées par le parquet de Marseille. Un résultat qu’elle explique par deux facteurs: «Le maintien d’une bonne orientation dans les poursuites simplifiées, comme la comparution sur reconnaissance de culpabilité, CRPC (705 contre 795 en 2019» avec un délai de convocation de 4 mois et l’ordonnance pénale, qui évite un procès pénal ordinaire. Souligne qu’ainsi les délais qui étaient d’un an en convocation en justice ont été ramenés à 5 mois. Le deuxième facteur réside dans «une spectaculaire augmentation de 63 % des procédures alternatives aux poursuites», toujours pour éviter un procès, avec, par exemple, un stage de sensibilisation à la sécurité routière, un rappel à la loi, une demande de réparation ou un éloignement. En ce qui concerne «les affaires dites Covid», elle note qu’un stock ne peut pas se constituer, car le Parquet choisit «une priorisation de ces dossiers … en ciblant les affaires les plus sensibles notamment les violences intrafamiliales».