Reportage. La Roque d’Anthéron: dans les coulisses du Festival de piano

Publié le 6 août 2021 à  21h05 - Dernière mise à  jour le 1 novembre 2022 à  14h53

Depuis quarante ans les notes résonnent entre les platanes et le château Florans, l’âme de style Renaissance provençale de la Roque d’Anthéron. Plus de 2 000 pianistes ont enflammé la scène depuis la création du festival. Une réussite due à son directeur artistique, René Martin, et au lot de bénévoles qui s’affairent pendant un mois.

© Joël Barcy
© Joël Barcy

Attention au chaud et froid !

Lors de chaque répétition ou concert le ballet est étonnant. On entend d’abord un grondement de moteur. Un tracteur vert apparaît suivi d’une plateforme où trône un piano, enveloppé comme un pur-sang après une course. Il avoisine les quelques 150 000 euros et sa silhouette surprend derrière cet engin agricole. Mais jamais de casse. Les équipes sont rodées. Denijs De Winter, l’accordeur de pianos de concert indique à ses précieux objets qu’ils doivent «imaginer qu’ils sont en vacances et que ces balades font partie du quotidien». [(

Denijs De Winter

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Révélateur de talent

La longévité du Festival, dans cette ville de 5 000 habitants, peut surprendre. Elle est liée à un savant dosage artistique entre jeunes talents et pianistes reconnus. A l’image des prodiges du football, René Martin suit les artistes en devenir très tôt dès l’âge de 13 ou 14 ans. Dès qu’il les sent prêts ils passent sur la scène de la Roque. Cela permet de faire du Festival un révélateur de talents et de garder ensuite ces valeurs sûres pour l’ossature du festival. [(

René Martin

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Berezovsky, une valeur sûre

Boris Berezovsky fait partie des pianistes révélés en Provence. Depuis des années il est devenu un habitué de ce rendez-vous international. [(

Boris Berezovsky)]

Un public conquis

Le festival bénéficie d’un public varié, de 30 à 70 ans. On retrouve dans les gradins les habitués qui dégustent plusieurs concerts chaque année. Des néophytes à qui un membre de la famille a offert un billet et les touristes de passage attirés par le renom de la manifestation. Tous sont ravis par le cadre et la prestation des artistes. [(

Paroles du public

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Affronter la Covid

La musique pour résister à la Covid. Le Festival s’est toujours déroulé malgré le virus en 2020 comme en 2021. Sa situation, avec un public en plein air et des artistes sur une scène ouverte ont permis de le maintenir contre vents et marées. Mais il a fallu s’adapter, «créer une autre scène au cœur du parc pour pallier l’annulation de concerts dans les salles des villages environnants.» Dans la contrainte l’idée des concerts matinaux a jailli et c’est toute une économie locale qui en bénéficie. Le festival demeure à l’équilibre. Il s’autofinance à 70% avec les entrées même si les organisateurs ont dû réduire la jauge à environ 70% sur la grande scène et imposer le pass sanitaire. Les spectateurs sont toujours là, mieux ils en redemandent à l’image des bis hier soir. [(

René Martin

)] Le festival aura finalement résisté à la Covid. Si l’on en croit les bis lors du concert donné par Boris Berezovsky il a encore de beaux jours devant lui.

Reportage Joël Barcy

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