Publié le 28 août 2019 à 10h30 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 12h07
De retour ce 12 août à Marseille, Laurent Nuñez le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur a formulé un triple bravo en direction des policiers nationaux œuvrant in situ. Ce dans un contexte français plutôt délicat pour les forces de l’ordre.
Ce n’est pas un euphémisme, la police fait parler d’elle en ce moment. Tout comme l’IGPN (Inspection générale de la police nationale), chargée récemment de faire la lumière, à plusieurs reprises, sur divers faits policiers. On le sait, l’actualité de ces dernières semaines a notamment été émaillée par la mort de ce SDF armé d’un couteau, tué par un policier à Menton. Ou encore, à Saint-Ouen, par l’interpellation «musclée» d’un homme recevant à terre un coup de pied d’un autre membre des forces de l’ordre. Comment ne pas évoquer, également, la mort de Steve Maïa Caniço à Nantes, lors de la dernière fête de la musique… Ainsi, la police française se trouve dans l’œil du cyclone, non seulement en France, mais aussi à l’étranger… et jusque dans les bureaux de l’ONU. Alors bien sûr, quand les forces de l’ordre s’illustrent a contrario avec brio dans leurs actions, ce même gouvernement ne le passe pas sous silence. Ainsi Laurent Nuñez, secrétaire d’État auprès au ministre de l’Intérieur, est-il revenu dans la cité phocéenne pour faire l’éloge des policiers nationaux en poste in situ. A ceux œuvrant, dans le 16e arrondissement de Marseille au poste de secours de la plage de Corbières, au centre de loisirs jeunes de la Police nationale sis dans le même quartier et enfin, aux policiers qui s’illustrent dans la lutte contre les trafics de stupéfiants et de cigarettes. Il s’y est employé le temps d’un tour en mer, félicitant tout à la fois polices nationale, municipale mais aussi les autres intervenants autour de ces lieux, sauveteurs en mer ou salariés des associations évoluant au sein du poste de secours ou du Centre de loisirs. Et ce dernier a largement reçu les faveurs du secrétaire d’État. «Je suis venu saluer un Centre de loisirs jeunes qui réalise, à Corbières, tout au long de l’année pendant les vacances scolaires et notamment l’été des actions exceptionnelles en direction des jeunes des quartiers. Des actions très importantes, certes ludiques, mais structurantes, qui facilitent grandement le rapprochement entre la population et la Police nationale». On y apprend entre autres à nager. Ainsi Marie, maman d’une fillette de 10 ans et de deux garçons de 9 et 6 ans, fait justement partie des bénéficiaires du Centre. Ou plutôt ses enfants, profitant des cours de natation gratuits prodigués par l’association le Grand Bleu, tous les jours, à raison d’une heure de cours, pendant un mois. Une opportunité à ne pas manquer pour celle qui observe qu’à l’école de la Tour Sainte, où vont ses trois rejetons, on n’apprend pas à nager aux élèves, faute «d’accès à la piscine». ste-003_maman_3_enfants_ecole_natation_12_08_2019-2.mp3Près de 400 enfants égarés sur les plages
Mêmes lauriers pour le poste de secours de la plage de Corbières, l’un des 11 sur les 15 plages surveillées quotidiennement par la police municipale, nationale et par des sauveteurs de la ville de Marseille de 9h15 à 19h, ces derniers «travaillant en parfaite complémentarité». Plusieurs dizaines de policiers ont donc encore été mobilisés cet été, dans des actions de prévention, de répression en cas d’actes délictueux et de surveillance de la baignade. Un travail qui se fait sous la houlette du major Philippe Brunetti, officier de police responsable de l’unité de sécurité et de prévention du littoral. Laquelle est en place sur les plages marseillaises depuis 1966. «C’est la police nationale qui forme les nageurs-sauveteurs, qui sont en permanence sur les plages, sur les 3 mois d’été, pour y assurer la sécurité des nageurs marseillais et des touristes». Et elle compte de beaux résultats à son actif, à grands renforts d’effectif. Pour l’instant «nous avons un sans faute», précise le major, revenant notamment «sur cet enfant, à Corbières, qui a fait un arrêt cardiaque avant d’être réanimé. Depuis le début de l’été, huit personnes en arrêt cardiaque l’ont été elles aussi. Il y a également ces trente ou quarante personnes en difficultés, depuis le début de saison, qui seraient certainement mortes, si nous n’avions pas été là». Ainsi l’unité assure-t-elle une prévention-noyade de 2 façons : grâce à l’école de natation du Centre de loisirs de la police et «par sa présence». Ce qui lui a permis d’intervenir cet été auprès de «400 enfants égarés remis à leurs parents». Un constat alarmant pour le major, déplorant que les parents «confondent nageurs sauveteurs et baby-sitters». Enfin, l’unité a prodigué encore cette année «plusieurs milliers de soins», ce qui en fait «le plus gros dispositif de France». Gros… et fiable. Car il vaut mieux prendre un bain sur une plage sécurisée, lance le major en guise de cri du cœur. Sachant qu’«une personne qui se noie a entre 3 et 5 minutes pour qu’on la sauve. Donc, de grâce, venez sur les plages marseillaises ! Vous y avez des consignes, des douches, des maîtres-nageurs à votre disposition… ne vous en privez pas».Entretien avec le major Philippe Brunetti ste-000_major_brunetti_12_08_2019_ok-2.mp3 |
Vers une réduction de l’espace public
Pour autant, les choses ne sont pas si simples pour Dominique Zussy, président du CIQ Estaque-Riaux, représentant ce 12 août la Fédération des CIQ du 16e arrondissement de Marseille. En effet, si les baigneurs tentent d’autres choix, plus risqués, c’est peut-être faute d’espace. Et ce dernier de dénoncer l’unique plage au Nord de Marseille… ainsi que le cercle vicieux qui en découle : population nombreuse dans ces quartiers, «sur-fréquentation» entraînant à son tour problèmes et nuisances, et au final, difficulté pour cette population de «s’aérer», alors qu’elle n’a pas toujours les meilleures conditions de vie. Voilà pourquoi Dominique Zussy prône un agrandissement de la plage de Corbières. Au lieu de la réduction de l’espace public avérée et observée par ce dernier. En est pour preuve le grillage installé pour raison de sécurité sur le chemin privatif du fortin de Corbières. «L’accès à la mer a été quasiment interdit parce que sur tout le littoral, des barrières ont été mises pour sécuriser des ports privés. Or quand vous sortez de Marseille, vous pouvez vous balader sur tous les ports de plaisance, il n’y a aucun problème ! Il n’y a qu’ici que l’on voit ce genre de choses».Entretien avec Dominique Zussy ste-006_dominique_zussi_ciq_12_08_2019-2.mp3 |
Paroles de jeunes ste-001_jeunes_ados_12_08_2019-2.mp3 |
Une profession des plus contrôlée
Enfin, outre ces premiers éloges, Laurent Nuñez s’est plus largement exprimé sur l’attachement porté à la sécurité dans la cité phocéenne. C’est pourquoi il s’est félicité des bons résultats des policiers à Marseille dans la lutte contre les trafics. «Depuis 2012, ce travail remarquable est engagé sous l’autorité du Préfet de police. Nous l’avons poursuivi et amplifié, avec la police de sécurité du quotidien, avec le renforcement des plans de lutte contre les trafics». Ainsi le secrétaire d’État rappelle que depuis 2012, les vols avec violence à Marseille ont baissé de 60%. Par ailleurs, en 2018, trois fois plus de trafic de stupéfiants ont été démantelés par rapport à 2012. Des «résultats exceptionnels» qui se confirment, puisqu’en 2019, on en est déjà à une augmentation de 70%. «Ce travail se poursuit et s’adapte». Pour preuve, la création d’une «brigade spécialisée dans la lutte contre le trafic de cigarettes. Un fléau contre lequel nous luttons très efficacement, puisque, depuis cette création, le nombre d’interpellations a augmenté de plus de 120% en 2019, par rapport à 2018. Ce qui est tout à fait exceptionnel». Ainsi, pour le secrétaire d’État, les choses avancent dans le bon sens. Et ce même lors de suspicion de violence policière, puisque l’IGPN est saisie dans ce cas précis. « Ce que je constate, c’est que la police fait remarquablement son travail dans un contexte de plus en plus compliqué, avec beaucoup de prises à parti de nos policiers, de nos gendarmes. Elle riposte dans la majorité des situations de manière extrêmement proportionnée. Et quand ce n’est pas le cas, l’IGPN est saisie, des enquêtes sont menées. C’est ce qui s’est passé ces dernières semaines, comme cela a toujours été le cas lors de suspicion. Il n’y a pas de professions plus contrôlées que celles de policiers et de gendarmes, et c’est normal», conclut Laurent Nuñez. Ainsi pour ce dernier, on peut faire confiance à la police des polices et aux forces de l’ordre, de façon plus générale…Entretien avec Laurent Nuñez ste-008_laurent_nunez_12_08_2019_ok-2.mp3 |