Publié le 2 juin 2019 à 8h36 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 11h46
Florence Parly, ministre des Armées était cette semaine dans les Bouches-du-Rhône. Elle s’est rendue dans un premier temps sur le site d’Airbus Helicopters à Marignane pour annoncer le lancement anticipé du nouvel hélicoptère H160M baptisé « Guépard ». Puis, elle a rencontré le même jour les marins-pompiers de Marseille au Centre d’incendie et de secours de Saumaty et au centre d’entraînement aux techniques d’incendie et de survie (Cetis) dans le 16e arrondissement de Marseille. A cette occasion, le vice-amiral Charles-Henri Garié, commandant le Bataillon de marins-pompiers, l’école des marins-pompiers de la Marine et la Marine à Marseille a présenté le savoir-faire du BMPM et, plus particulièrement, la Capacité nationale de renfort pour l’intervention à bord des navires (Capinav)
Dans le hall du constructeur européen Airbus Helicopters, à Marignane , la ministre de la Défense, Florence Parly, est venue présenter ce nouvel appareil et annoncer l’anticipation de son lancement. Le nouvel hélicoptère H160M baptisé « Guépard » qui équipera les trois corps d’armées (Terre, Air et Mer) à partir de 2026. Dans le cadre du programme HIL, cet appareil polyvalent est destiné à remplacer cinq hélicoptères vieillissants, des modèles en service depuis les années 70, les Gazelle de l’armée de Terre, les célèbres Alouette III, Dauphin et Panther de la Marine nationale, et les Fennec de l’armée de l’Air. Le lancement des chaînes de construction du « Guépard » par Airbus Helicopters est prévu en 2021. Alors que la loi de programmation militaire (LPM) avait prévu le lancement du nouvel hélicoptère interarmées léger (HIL) pour 2022. Cet appareil « modulaire » par conception, élaboré à partir du modèle H160 civil, permettra de réaliser des missions multiples : infiltration de commandos, lutte anti-navire, interception aérienne, appui-feu et même secours et assistance. L’anticipation du lancement de cet appareil est un «contrat gagnant-gagnant» avec Airbus Helicopters, a avancé Florence Parly, ministre de la Défense. «En devançant la loi de programmation militaire, on évite les coûts de maintenance, devenus très importants, des anciens appareils», a précisé la ministre. Et Airbus Helicopters va pouvoir vendre à l’export ce «Guépard» «qui portera le label de l’Armée française». En début d’après-midi, elle a assisté à une démonstration de la Capinav. Dans son allocution devant les autorités civiles et militaires ainsi que des représentants de l’unité, Florence Parly a souligné l’engagement triple du Bataillon et l’excellence unique de «ses hommes et de ses femmes, qui sont à la fois militaires, marins et pompiers.» Au service de la ville de Marseille depuis 80 ans, les marins-pompiers ont démontré «tout leur savoir-faire et tout leur dévouement aux habitants de la cité phocéenne». La ministre a également salué «l’engagement des marins-pompiers» lors des effondrements d’immeubles de la rue d’Aubagne en novembre 2018 qui ont coûté la vie à 8 personnes. florence_parly_bmpm_27_05_2019.mp3 Le capitaine de corvette Christophe a commenté les exercices à la ministre Florence Parly. Lors des diverses démonstrations dynamiques, la ministre a notamment pu observer le déploiement par corde lisse sur le simulateur feu de navire des marins-pompiers depuis un hélicoptère NH90 « Caïman » de la Marine nationale, avec l’appui d’un détachement du Groupement des Fusiliers marins de Toulon. Une démonstration de poste médical avancé projetable en mer a été également réalisée. Le capitaine de corvette rappelle qu’il s’agit d’«un exercice Capinav, d’intervention dans le cadre de contre-terrorisme maritime». Et montrer ainsi à la ministre «tout ce qui a été développé pour répondre à une opération du type « Bataclan à la mer »». Explique encore que, de par son statut militaire, le Bataillon est à même de contribuer à ce type de mission. «Nous travaillons régulièrement avec des forces spécialisées pour les soutenir, apporter un appui et éventuellement prendre en charge des victimes et leur prodiguer les premiers secours.» Précise que les terrains d’actions «peuvent être variés». «Le fait d’intervenir en hélicoptère par aérocordage nous permet d’intervenir dans toutes les zones inaccessibles mais surtout sur les navires à passagers qui présentent un risque évident», indique-t-il. Les marins-pompiers interviennent en France et en Outre-mer «et nous avons aussi une vocation à intervenir en Europe». Sur le plan médical, les marins-pompiers opèrent en deux temps, d’abord les secouristes «qui vont aller au plus près des forces spécialisées» en appui derrière eux «on va monter en puissance avec des infirmiers, des médecins spécialisés pour des soins médicaux». Puis le capitaine de corvette met en exergue deux opérations «qui ont mis en œuvre cette Capacité nationale de renfort, l’une au niveau de la Corse quand deux navires se sont télescopés, il y a quelques mois et, plus récemment lorsque un porte-conteneur a sombré au sud de la Bretagne». capitaine_de_corvette_christophe_27_05_2019.mp3 Un médecin du Bataillon parle d’une médecine d’urgence «qui s’apparente à une médecine de guerre puisqu’on va être placés dans une position où la sécurité n’est pas encore complète pour insérer une équipe médicale». «Une situation, poursuit-il, où les médecins vont faire patienter les patients, c’est à dire qu’au delà de les sauver, ils vont les stabiliser et surtout, préparer leur évacuation». Le médecin du Bataillon rappelle qu’«il s’agit de terrorisme donc potentiellement des gens qui vont avoir besoin de chirurgie. Et la chirurgie est surtout à terre donc il va falloir faire survivre ces gens, leur donner la chance de ce que l’on appelle « des morts évitables ».» Au niveau des blessures, quand il s’agit d’actes terroristes «on pense en premier à des armes à feu, ce que l’on appelle des traumatismes balistiques. Les blessures ne sont pas les mêmes que ce soit une bombe ou des armes à feu. Ce sont surtout des plaies et des lésions que l’on n’a pas forcément l’habitude de rencontrer quand on fait du soin d’urgence courant, en France». Militaires, les marins-pompiers sont habitués à faire de la médecine d’urgence et ils peuvent supporter d’être «positionnés dans des zones où la sécurité n’est pas totale». Enfin, le Bataillon, parce qu’il est une unité de pompiers à l’instar des sapeurs pompiers départementaux, forme aux gestes de premier secours, «en particulier sur ces traumatismes-là puisque le but de l’opération est d’éviter que les gens saignent trop et ne meurent avant l’intervention du chirurgien. Et encore une fois, en fonction des expériences que l’on a pu avoir sur des opérations précédentes dans les Armées, on est très axés sur ce type de soin». medecin_du_bmpm_27_05_2019.mp3 Propos recueillis par Mireille BIANCIOTTOLa CapinavLa Capinav, créée en 2016 sous l’impulsion du BMPM, a pour objectif de renforcer l’action des moyens locaux maritimes et terrestres, en métropole et outre-mer en cas de sinistre à bord d’un navire. Cette capacité répond aux enjeux nouveaux dans un contexte marqué par la croissance des intérêts français en mer, proportionnellement à l’augmentation des flux maritimes et du gigantisme des navires. Mise à disposition des préfets maritimes et des préfets de départements, la Capinav apporte un conseil aux décideurs dans la gestion du sinistre et des renforts spécialisés pour les risques suivants : le secours à victimes, l’incendie à bord d’un navire, le risque nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC) ainsi que la pollution. Adaptée aux opérations de contre-terrorisme maritime (CTM), la Capinav est mise à disposition de l’autorité en charge de l’opération. Le BMPM se distingue en offrant du personnel à statut militaire, formé et équipé pour intervenir sous menace balistique et aérocordable (descente en corde lisse depuis un hélicoptère). Outre les marins-pompiers de Marseille, le dispositif Capinav est complété par les marins-pompiers des bases navales de Toulon, Brest et Cherbourg et les sapeurs-pompiers du Pas-de-Calais (hors CTM pour ces derniers). |