Publié le 28 août 2013 à 10h23 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h48
Après la journée d’entretien sur la réforme du système de retraites organisée ce lundi 26 août par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avec les partenaires sociaux, les Jeunes Écologistes demandent « une réelle prise en compte des enjeux à long terme » et proposent « de vraies solutions pour la pérennité de notre système de retraite par répartition ».
En effet, s’ils saluent la méthode de concertation sociale « qui contraste avec la dernière réforme Fillon », les Jeunes Écologistes ne partagent pas le principe majeur de la réforme avancé par Jean-Marc Ayrault : l’allongement de la durée de cotisation. « Ne remettant pas en cause l’augmentation progressive instaurée par la dernière réforme de 2003 (un trimestre supplémentaire par an) et laissant la porte ouverte à un allongement de cette durée de cotisation après 2020, cette réforme des retraites semble déjà souffrir d’un certain manque de courage et démontre malheureusement l’incapacité du gouvernement à agir de manière globale », jugent-ils.
Ainsi, aux yeux des Jeunes Écologistes, « l’argument majeur de l’allongement de l’espérance de vie avancé par tous ceux qui veulent nous faire travailler encore et toujours plus n’est pas valable ». « L’espérance de vie en bonne santé baisse depuis 2008 et la pénibilité du travail maintient encore de grandes disparités entre ouvriers-ères et cadres. Le compte-temps pénibilité apparaît alors comme une bonne idée, à condition que son barème puisse vraiment compenser toutes les formes de pénibilité et ne soit pas un simple os à ronger pour les travailleurs les plus touchés », observent-ils.
Les Jeunes Écologistes estiment en outre que « le vrai problème du déséquilibre du système de retraite, c’est le chômage ». « Les gains de productivité réalisés depuis les années 1950 sont considérables et le modèle économique des 30 glorieuses s’est fracassé sur les contraintes écologiques et sociales qu’il ignorait jusqu’alors. Couplé à une transition écologique de l’économie et à une meilleure répartition des richesses, notamment celles issues du capital, le partage du temps de travail constitue la seule solution durable qui puisse préserver le système de retraite par répartition et garantir un vrai bien-être social », plaident-ils.
Lucas Nédélec, secrétaire fédéral, précise que « nous attendons de découvrir l’ensemble du projet de loi mais le manque de vision à long-terme et la faible ambition réformatrice affichée par les socialistes nous inquiète ». Pour les Jeunes Écologistes, les semaines à venir seront « l’occasion de rouvrir le débat sur le partage du travail et sur le sens du pacte social français, meilleure façon de proposer un horizon désirable pour la jeunesse ».