Publié le 28 novembre 2017 à 11h01 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h48
Au sein de la prolifique production d’opérettes d’Oscar Straus la valse tient une place importante. Normal, me direz-vous, pour un compositeur viennois. Et pour leur saison de l’Odéon, Maurice Xiberras et Sophie Duffaut ont choisi de proposer « Rêve de valse», «Ein Walzertraum», aux aficionados marseillais. Composée en 1907, cette œuvre compte parmi celles de jeunesse d’Oscar Straus. Une partition des plus agréables parfaitement mise en valeur par les vingt musiciens de l’Orchestre de l’Odéon qui étaient dirigés par Emmanuel Trenque, maestro complet passant avec un égal bonheur de la direction du chœur de l’opéra à celle d’orchestres de dimensions différentes puisqu’on le retrouvera le 30 novembre prochain dans cette même salle, à la tête de l’orchestre de l’Opéra pour un programme «Broadway Symphonique».
Mais revenons à nos valses avec l’histoire de ce pauvre Maurice de Fonségur qui, pour un baiser osé dans le cou de la Princesse Hélène, alors qu’il croyait embrasser sa cousine, est obligé d’épouser, étiquette oblige, cette belle Hélène dans le non-enthousiasme général. Il faut dire que le baiser en question fut déposé en présence de centaines d’invités au cours d’une soirée dansante et mondaine alors que la princesse et la cousine portaient une robe rose identique, ou presque…. Pour le moins coureur de jupons, Fonségur craquera vite pour les beaux yeux de la violoniste viennoise Franzi qui refusera ses avances et partira expliquer à la princesse comment gagner le cœur de son époux. Car, malgré la situation, elle en pince vraiment, la belle noble, pour son charmant militaire français. Sur scène, Jack Gervais livre un travail classique, maîtrisant l’exiguïté du lieu pour faire circuler solistes et masses de la façon la plus fluide possible. Côté jardin, la montée d’escaliers permet de positionner le chœur Phocéen imposant, bien préparé par Rémy Littolf. Au sein d’une distribution jeune et homogène, qui joue parfaitement la comédie, emmenée par les deux monstres presque sacrés que sont Dominique Desmons et Antoine Bonelli, soulignons la performance parfois désopilante de Vincent Alary. Vocalement, aux côtés de Charlotte Bonnet et Lionel Delbruyère, Hélène et Fonségur, qui nous ont laissés sur notre faim, nous aurions aimé entendre plus longuement Cécile Galois et Enguerrand de Hys. Nous avons particulièrement apprécié la Franzi de Cécilia Arbel, à l’aise en charmante violoniste, offrant à son jeu une voix très bien placée avec une ligne de chant puissante, certes, mais ne manquant pas de délicatesse. Un petit mot plaisant, aussi, pour les six viennoises entourant Franzi: le trio espiègle Fifi, Annette, Laura, soit Priscilla Beyrand, Lorrie Garcia et Sylvia Olmetta bien épaulé par trois chanteuses du chœur Phocéen au sein desquelles il nous a semblé reconnaître la souriante et dynamique Davina Kint, Marie-Elise Wiegel et Sabrina Kilouli. C’était samedi 25 novembre dernier après-midi, à L’Odéon. Désormais place à «Broadway Symphonique» le 30 novembres à 20 heures puis au «Chanteur de Mexico» les 16 et 17 décembre.
Michel EGEA
Pratique. Location : 04 96 12 52 70 – odeon.marseille.fr