Jeudi soir, Grenoble n’a laissé aucune chance à des Dacquois dont la seule satisfaction de la saison sera d’être la première équipe promue à accéder la même année aux phases finales du championnat de Pro D2. Quant aux Isérois, ils poursuivent leur fabuleuse remontada et rêvent désormais d’un improbable Graal : l’accession au top 14. Pour y arriver ils devront disposer de Provence Rugby jeudi à Aix-en-Provence.
Mauricio Reggiardo, le manager aixois, le sait bien et nous l’a répété il y a peu : «Une phase finale c’est un autre championnat. » Grenoble aussi le sait bien et il va sans dire que le 44-20 qui a sanctionné la dernière rencontre de la phase régulière du championnat face à Provence Rugby ne veut plus rien dire aujourd’hui. D’une part car cette lourde défaite a été subie à 14 contre 15 pendant 48 minutes, d’autre part car l’appétit vient en mangeant et on voit mal les Isérois laisser passer l’occasion de goûter à l’euphorie des victoires après avoir vécu une partie de la saison dans les affres liés aux problèmes extra-sportifs comptables et autres qui laissaient augurer de sombres lendemains. Avec huit points retirés, les Grenoblois goûtent tout de même les joies de la phase finale et ils ne viendront pas à Aix-en-Provence jeudi prochain, la corde autour du cou.
La puissance grenobloise
Face à une équipe de Dax dont le niveau a atteint ses limites basses jeudi, les pensionnaires du Stade des Alpes ont fait preuve de solidité et de maturité dans le jeu. Emmenés par le capitaine emblématique Steeven Blanc-Mappaz, qui a montré la voie en inscrivant le premier essai de la rencontre et par le gallois Sam Davies, les Grenoblois ont plus que confirmé l’impression qu’ils avaient laissé aux observateurs aguerris après leur passage à Aix il y a quelques jours. Au-delà de la défaite leur puissance collective et leur technique au service de la qualité du jeu ont été indéniables. Les Dacquois se sont écrasés contre un mur bleu d’une solidité à toute épreuve. Puis il ne faut pas oublier qu’il y a peu les Grenoblois évoluaient dans l’élite et que la saison dernière ils ont terminé vice-champions de France de Pro D2, battus en finale par Oyonnax avant d’échouer en barrage d’accession face à Perpignan. Et même si la totalité du collectif actuel n’était pas de ces moments, le haut-niveau ils savent ce que c’est, le goût du Top 14 aussi ; un background et un ADN dont ne disposent pas encore les Aixois…
Réalisme indispensable pour Aix
Des Provençaux qui, en entrant sur le pré jeudi prochain, devront éviter de trop penser à leur dernière victoire face à ces mêmes adversaires ainsi qu’à cette demi-finale historique pour le club. Ni euphorie, ni crainte, mais un grand match à livrer en faisant preuve d’assurance et de réalisme. Nul doute que les cadres expérimentés de l’équipe ainsi que le staff non moins expérimenté ont fait, font et feront tout pour y parvenir. Puis les Noirs auront l’avantage de jouer à domicile devant des tribunes archi-combles et d’avoir bénéficié d’une coupure de quinze jours entre deux matchs, ce qui peut permettre d’être un peu plus frais que l’adversaire. Sur le terrain, physiquement et techniquement, les Provençaux auront des atouts à jouer; mais ça, les Grenoblois le savent. Entre ces deux équipes de costauds, l’affrontement promet d’être explosif. on a hâte d’y être…
Michel EGEA
