Rythmes scolaires à Marseille : les activités périscolaires seront gratuites cette année…

Publié le 13 avril 2015 à  23h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h49

Le conseil municipal de Marseille a voté ce lundi matin son Projet éducatif pour appliquer la réforme des rythmes scolaires avec une abstention du groupe frontiste, un vote « contre » des groupes PS et Front de gauche et des parents d’élèves qui maintiennent la pression en manifestant devant l’espace Villeneuve-Bargemon où se déroule le conseil.

Une fois de plus l'hémicycle a montré qu'il avait du rythme... scolaire (Photo Robert Poulain)
Une fois de plus l’hémicycle a montré qu’il avait du rythme… scolaire (Photo Robert Poulain)

Après les vendredis noirs, les activités périscolaires vont être déplacées aux mardis et jeudis après-midi, selon les arrondissements de Marseille. Danièle Casanova (UMP), adjointe aux écoles, d’annoncer avoir obtenu l’assentiment de la majorité des conseils d’écoles sur l’aménagement des rythmes scolaires lors d’un second vote, alors qu’un premier scrutin avait rejeté la proposition municipale. En effet, fin mars, apprenant qu’au premier vote -170 conseils d’écoles avaient voté Contre, 147 Pour et 127 écoles n’avaient pas donné de réponse- était annulé, syndicats enseignants et collectifs de parents d’élèves avaient dénoncé «une inacceptable manipulation». Et le maire UMP de Marseille de souligner à ce propos: «Imaginer que j’ai pu orienter les votes dans les écoles est une pure fantaisie». Et afin de faire taire « les rumeurs », Danièle Casanova de justifier: «Si le 1er vote des conseils d’école a été annulé, en accord avec l’Éducation nationale, c’était dû au fait qu’un grand nombre avait exprimé son hostilité à la réforme scolaire au lieu de se prononcer par oui ou non sur des Temps d’activités périscolaires (TAP) le mardi ou le jeudi après-midi. «Grâce aux courriers d’informations de l’Éducation nationale et de la mairie, poursuit-elle, les conseils d’école on pu se prononcer en toute connaissance de cause : 189 Pour et 147 Contre». 366 écoles se sont ainsi exprimées sur les 444 que compte la Ville.
Est donc soumis au vote du Conseil, le Projet éducatif territorial (PEDT) de Marseille pour appliquer la réforme. «Ce document formalise, une démarche permettant à notre collectivité, de proposer à chaque enfant, un parcours éducatif cohérent et de qualité avant, pendant et après l’école, organisant ainsi la complémentarité des temps éducatifs », précise l’élue. Rappelant que cette proposition d’emploi du temps est «le fruit de l’expérience que nous avons acquise pendant l’année scolaire 2014-2015 et de notre écoute, des inquiétudes légitimes des familles, sur la fiabilité et les compétences des animateurs». In fine, il s’agit de créer 1 500 «vrais métiers d’animateurs» qui travailleront plus de 20 heures par semaine et qui pourront ainsi avoir «un salaire décent et un accès à une formation continue indispensable réclamée par tous les partenaires de l’école.» Puis d’insister: «Ce PEDT n’est pas définitivement figé mais à vocation d’évoluer au cours des comités de suivis réguliers que nous allons mettre en place». Jean-Claude Gaudin annonce dans la foulée: «La gratuité totale pour la première année»
Pour Valérie Diamanti (FdG): «142 avis favorables, il n’y a pas de quoi pavoiser. Et, au-delà du souci de transparence plus de concertation serait nécessaire».Jean-Marc Coppola (FdG) d’ajouter: «le maire de Marseille annonce la gratuité des activités périscolaires, exceptionnellement et uniquement, pour la rentrée de septembre 2015. Nous sommes donc partiellement satisfaits puisque nous nous opposons, depuis le début, au caractère payant de ce service. C’est néanmoins une avancée à mettre à l’actif de la mobilisation des parents d’élèves, des enseignants et des personnels municipaux. Pour autant, cette gratuité ne doit pas être temporaire mais pérenne, conforme aux principes de l’école de la République : publique, égalitaire, laïque et gratuite».
Le groupe FN d’ironiser:« il était temps. L’anticipation n’est pas votre fort». Avant de pointer «le fiasco des grèves de cantine inexpliquées». Le maire de rétorquer qu’il est dans« le respect du droit de grève» mais, afin que le service public soit assuré «j’ai dû réquisitionner».
«Les TAP ont fait couler beaucoup d’encre», souligne Annie Lévy-Mozziconacci (PS) avant de déclarer: «Oui, Marseille aura un projet cohérent, mais aux forceps, contraint, alors que l’on aurait aimé par conviction». Considérant à propos du résultat des votes: «Les réponses ne sont pas celles que vous attendiez». Et de citer Brecht comme on plante une banderille: «Quand le peuple vote mal, il faut changer le peuple». Et de s’en prendre au PEDT qui, selon elle, «n’est accessible ni sur le fond, ni sur la forme. Ce n’est pas un projet. Les 40 premières pages sont des données socio-économiques. Et 10 pages sur un PEDT qui ne résout rien. Page 32, un camembert où l’on voit que 80% des écoles auront des multi-activités, du coloriage en quelque sorte même pas des scoubidous.» Et d’aborder la page 34 qui traite des modes de gestion. «On y parle de 2 modes de gestion celui avec les associations, se voit consacrer un chapitre spécifique mais rien pour celui en régie directe. Pourquoi une régie publique? Cela veut dire que les contribuables et usagers vont encore payer?»
Et Jean-Claude Gaudin de rappeler qu’il s’agit de la 2e ville de France et que cette mise en place n’est pas aussi simple que dans d’autres villes. Et à l’attention de l’élue PS,il signifie:«Il est facile de critiquer mais c’est votre gouvernement, l’idéologie de Peillon qui nous a mis dans cette situation de réforme dont 80% des maires ne voulaient pas.»
Patricia MAILLE-CAIRE

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