Samia Ghali (PS) – « Cannabis: Le combat ou le renoncement »

Publié le 11 avril 2016 à  23h06 - DerniÚre mise à  jour le 27 octobre 2022 à  22h12

Pour Samia Ghali avec la légalisation du cannabis, la gauche se coupe de la réalité et de sa vocation premiÚre celle de l'émancipation des individus (Photo Robert Poulain)
Pour Samia Ghali avec la lĂ©galisation du cannabis, la gauche se coupe de la rĂ©alitĂ© et de sa vocation premiĂšre celle de l’Ă©mancipation des individus (Photo Robert Poulain)

A propos de la dĂ©pĂ©nalisation du cannabis, la sĂ©natrice Samia Ghali, maire des 15e et 16e arrondissements de Marseille, avance dans un communiquĂ©: «Je ne serai pas de ceux qui dĂ©pĂ©nalisent une drogue par impuissance, par manque de solution face aux traïŹcs. L’Ăąme de la gauche, elle se puise dans l’Histoire des luttes, celle-ci en est une que je ne lĂącherai pas pour des convictions intimes liĂ©es aux ravages de la drogue dans les Quartiers Nord en 1980 mais aussi pour des raisons sanitaires et sociĂ©tales Ă©videntes.Tant que nous n’aurons pas compris l’origine du mal qui happe la jeunesse de nos quartiers, nous rĂ©pĂ©terons Ă  l’inïŹni nos erreurs. Un traïŹc en remplacera un autre plus dangereux: contrebande de cannabis, dĂ©veloppement des drogues dures crack/hĂ©roĂŻne ou cocaĂŻne.»
«Les donnĂ©es judiciaires exposĂ©es lors de la rĂ©union d’urgence ZSP, poursuit-elle, conïŹrment mes inquiĂ©tudes : le marchĂ© de la cocaĂŻne est en pleine expansion avec des dealers de plus en plus jeunes en activitĂ©. Combattre utilement, le ïŹ‚Ă©au de la drogue c’est avant tout s’attaquer Ă  l’Ă©conomie de la misĂšre qui la nourrit celle du dĂ©crochage scolaire, du chĂŽmage, de l’enclavement des citĂ©s, de l’absence de code moral et familial et du retrait de la puissance publique.» Juge que, «si d’aucuns pensent que la dĂ©pĂ©nalisation est sans risque, elle le sera peut-ĂȘtre pour certains consommateurs retenus par un cadre et des codes sociaux dĂ©ïŹnis et stables, mais elle en fragilisera d’autres. La sociĂ©tĂ© dans sa majoritĂ© n’est pas aujourd’hui assez stable. Elle a besoin de rĂšgles et d’autoritĂ© plus que de renoncement. S’engager dans la dĂ©pĂ©nalisation du cannabis en caressant l’espoir que nous ferons d’un jeune dĂ©linquant, un futur « auto-entrepeneur » sera un confort intellectuel et moral passager, la rĂ©alitĂ© nous rattrapera vite avec plus de violence que ce que nous connaissons actuellement. Cette solution de la dĂ©pĂ©nalisation me rappelle le mythe de l’hydre dont chaque tĂȘte coupĂ©e repoussait Ă  l’inïŹni».
Et de dĂ©clarer: «La solution, Ă  Marseille, pour lutter contre le ïŹ‚Ă©au des rĂ©seaux n’est pas la permissivitĂ© ou la crĂ©ation d’une industrie du cannabis mais la capacitĂ© de la gauche Ă  donner Ă  la nouvelle gĂ©nĂ©ration des moyens et des raisons d’y croire. En faisant le choix de la lĂ©galisation, la gauche se coupe de la rĂ©alitĂ© et de sa vocation premiĂšre celle de l’Ă©mancipation des individus».

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