C’est en présence de Christophe Mirmand, préfet de région et de Laurent Lhardit, député PS/NFP des Bouches-du-Rhône, adjoint au maire de Marseille en charge de l’économie, que s’est tenue l’inauguration de la nouvelle ligne de fabrication de la Corvette Savonnerie du Midi, sur son site des Aygalades. Plus rapide, de meilleure qualité, cette nouvelle ligne permet un gain de 20% de production. D’un coût d’1,3 million d’euros elle a bénéficié de 400 000 euros de subventions.
Fondée à Marseille en 1894, la Corvette Savonnerie du Midi est l’une des dernières savonneries historiques de Marseille à perpétuer la recette et le savoir-faire du savon de Marseille traditionnel. Centenaire, la Savonnerie du Midi a reçu le Label Entreprise du Patrimoine Vivant qui -décerné par le Ministère de l’Economie et des Finances- distingue les entreprises françaises qui font perdurer les savoir-faire traditionnels d’excellence.
L’entreprise défend un produit qui est reconnu pour ses qualités. Elle est, dans ce cadre, membre fondateur de l’Union des Professionnels du Savon de Marseille avec la Savonnerie Fer à Cheval, la Savonnerie Marius Fabre, la Savonnerie Le Sérail… Cette association a déposé une marque collective qui garantit une qualité constante, respectant un cahier des charges précis :
- Son origine géographique : il doit être fabriqué à Marseille et dans sa région, bassin historique de fabrication du savon de Marseille ;
- son procédé de fabrication : il doit être cuit dans un chaudron pendant 7 à 10 jours environ, selon les cinq étapes du procédé marseillais ;
- sa composition : le savon de Marseille doit être composé d’huiles végétales exclusivement (pas de graisse animale). Il est sans parfum, sans colorant, sans conservateur, sans additif.
Une qualité, des règles, des garanties qui permettent un développement de la production. « On souhaite se positionner sur le haut de gamme bio , explique Guillaume Fiévet, le président de la savonnerie du Midi en présentant la nouvelle ligne de production. Un projet lancé en 2021 mais retardé par le Covid. La machine est arrivée fin 2023 et nous avons lancé le montage et la formation du personnel ».
Le Préfet de Région, Christophe Mirmand, ne cache pas être un habitué des lieux : « Cela fait trois ou quatre fois que je viens. Cela me permet de suivre l’évolution du dossier. Aujourd’hui nous sommes là pour inaugurer cette nouvelle ligne financée en partie par France relance, dispositif lancé après le Covid ». Un soutien apporté « à une entreprise bien ancrée dans la ville avec ses 130 ans d’existence » et une production qui touche « de plus en plus les consommateurs qui sont attachés à la qualité et à la traçabilité ce qui est positif pour l’avenir du savon de Marseille ». Le Préfet constate: « Nous sommes un pays où l’industrie s’est amoindrie. Il y a eu erreur de croire que nous puissions rester une puissance sans industrie. Cette erreur a été reconnue par l’Etat. Et, en 2023, il y a eu 220 créations d’entreprises dont 15 dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et, en 2024, la dynamique semble devoir se maintenir ». Il ajoute que, outre France relance il existe France 2030 : « 54 milliards d’euros pour investir dans la recherche dans des secteurs stratégiques ». Il y a aussi Territoires d’industrie qui représente le volet territorial de la politique industrielle. Il met aussi en avant le fonds vert, dispositif inédit pour accélérer la transition écologique dans les territoires. « Nous avons la chance d’être dans un département qui connaît cette transition industrielle » et d’évoquer l’Etang de Berre, son potentiel en matière de réindustrialisation décarbonée mais aussi les impératifs de création d’une ligne à très haute tension, d’équipements, de logements, de transports… Il revient à France 2030 : « Il y avait en juillet 412 lauréats dans la région pour un peu moins d’un milliard sur les 34 milliards engagés et, depuis janvier, 75 projets ont fait l’objet de demandes d’accompagnement, 49 ont bénéficié d’un accompagnement financier ».
Laurent Lhardit insiste sur le label «fabriqué à Marseille» «qui va permettre d’avoir plus d’outils à disposition dans l’accompagnement et le marketing ». Il se félicite du dynamisme de cette entreprise qui se développe : « C’est important dans une ville qui compte 100 000 demandeurs d’emplois ». Il indique notamment: « Nous avons mis cette savonnerie dans la carte touristique de Marseille ». Il rappelle que la qualification savons de Marseille n’appartient à personne : «On ne peut pas interdire la vente d’un savon de mauvaise qualité, en revanche, nous pouvons mettre en avant la qualité des produits ».
« Depuis 2015 nous nous battons pour obtenir une indication géographique protégée (IGP) mais c’est complexe. Et nous avons créé une marque collective privée », signale Guillaume Fiévet. Propos qui font réagir le Préfet : « L’Etat est très favorable à une démarche du type IGP ».
Michel CAIRE