Des précipitations faibles, résultat les nappes phréatiques sont loin d’avoir fait le plein dans les trois-quarts de la Région. Excepté l’Ouest et les Hautes-Alpes, le reste des départements enregistre une nette déficience en eau. A ce rythme 2023 s’apparentera à l’an passé avec des villages ravitaillés par camions citerne dans l’Est de Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Les relevés sont formels
Pour connaître l’état des nappes phréatiques, cap vers le BRGM à Marseille, le Bureau de recherche géologiques et minières. Il pilote les 85 piézomètres, des forages qui envoient une somme de données sur la hauteur des nappes. «Heure par heure nous avons les relevés de tel ou tel point. Ils sont Implantés dans des lieux très différents en raison de la complexité hydrologique de la région», analyse Marc Moulin, hydrogéologue au BRGM Paca qui précise: «Cela nous donne une bonne représentation des variations des ressources en eau souterraine et permet des comparaisons sur le temps long».
Les situations de tension vont se reproduire
Devra-t-on mettre un calque sur l’an passé ? Nous n’en sommes pas encore là mais, «Il est sage d’envisager une année similaire à 2022», estime Marc Moulin, «On pourrait avoir deux années de déficit de suite, ce qui serait inhabituel». En général, une année pluvieuse succède à une année sèche. Là on n’en prend pas le chemin. «Actuellement on a une dichotomie avec L’ouest où il a plu et le Centre, l’Est et le littoral où le manque d’eau est criant». Pour Marc Moulin c’est clair, si la situation perdure «les situations de tension risquent de revenir». Il va donc falloir continuer l’apprentissage de la gestion des nappes souterraines dans les décennies qui viennent.
Reste maintenant à scruter le ciel. La neige qui tombe en altitude pourrait résoudre une partie du déficit mais elle ne nourrira pas les petits points d’eau du Var ou des Alpes-maritimes qui comptent sur la pluie pour être alimentés.
Reportage Joël BARCY