L’Union Régionale des Professionnels de Santé Infirmière Paca (URPS Paca), qui regroupe 17 000 infirmières libérales dans toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a décidé de réagir aux conclusions du Ségur de la Santé. Pour faire savoir dans un communiqué de presse que ces conclusions sont loin de satisfaire les revendications demandées par la profession à la suite de la crise liée au Covid-19.
Par la voix de la présidente régionale, Lucienne Claustres, l’URPS infirmière s’explique ainsi, ce mercredi 29 juillet:
«Nous avons pris connaissance des recommandations et des propositions formulées par le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Veran. Les infirmières libérales sont déçues du Ségur de la Santé : les professionnels de santé libéraux sont à peine mentionnés et les infirmières laissées pour compte. Augmenter le numérus clausus des infirmières est un leurre : la profession n’est pas reconnue dans ses compétences et son rôle n’est pas valorisé. Les études démontrent que 30 % des infirmières n’exercent plus leur métier 5 ans après leur diplôme ! Proposer des enseignants universitaires infirmiers sans ouvrir le cursus universitaire jusqu’au doctorat est illusoire. Pour que les infirmières en pratique avancée puissent exercer dans de bonnes conditions, l’État se doit de leur en donner les moyens : possibilité d’exercice libéral (là ou cet exercice serait le plus « utile ») et revalorisation de leurs actes. Quand à créer un nouveau métier « profession médicale intermédiaire », cela semble une grande idée mais les compétences et les professionnels de santé existent déjà. Au lieu de préciser les missions de chacune des professions de santé, de les reconnaitre et de permettre de les adapter aux besoins d’une population en souffrance, l’État invente un nouveau métier. Les infirmières reçoivent cette proposition comme une négation de leurs compétences, de leurs investissements. Faire évoluer les missions des ARS afin qu’elles puissent s’adapter au niveau de leur région, prendre en compte les spécificités de chacun des départements et intégrer les élus locaux aux décisions sont des mesures intéressantes. Néanmoins, il faudrait ajouter la possibilité pour les professions de santé les plus nombreuses (infirmières et médecins) de siéger dans un conseil d’administration, ce qui serait un acte de décentralisation ouvrant des perspectives d’innovation importante pour les libéraux. Les patients sont pris en charge en ville, quels que soient leurs maladie, problème de santé permanent ou temporaire, par des professionnels compétents, disponibles et adaptables à leurs attentes. Durant la crise du Covid, toute l’attention s’est portée sur l’hôpital public, en oubliant qu’en même temps, les infirmières, les sages-femmes, les biologistes et les médecins ont continué à soigner. Qu’aurait été la crise sans ces professionnels ? L’URPS Infirmière Provence-Alpes-Côte d’Azur n’oublie pas, remercie toutes les infirmières qui ont continué à soigner toute la population confinée, malgré les incivilités et le manque de matériel. Ce n’est pas une médaille qu’elles demandent, c’est une vraie reconnaissance de leurs compétences.»
B.A.