Publié le 25 mars 2019 à 21h58 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 23h37
Il y a des signes qui ne trompent pas… En déplacement au Camp des Milles, vendredi 22 mars, Nicole Belloubet, ministre de la Justice, est restée sur place de longues minutes après sa visite, comme en quête de réponses et marquée par ce lieu «édifiant, qui suscite tant de questionnements… ». Parmi lesquels, celui qu’elle évoquera en fin de visite avec Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Éducation : «Vous parlez surtout de résistances nécessaires, individuelles et collectives, de la part des citoyens. Mais comment nous, élus, ou ministres de la République, pouvons faire face aux engrenages dangereux ?».
Arrivée en fin de matinée, et accompagnée par le Premier Président et le Procureur général près la Cour d’Appel, Madame Belloubet a pu longuement échanger avec les acteurs de la Justice, qui s’appuient au quotidien sur les dispositifs pédagogiques du Camp des Milles, pour accompagner leurs actions sur le terrain : la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), l’Établissement pour mineurs (EPM) de la Valentine à Marseille, les services de la Magistrature… Accompagnée par Gabriel Attal, secrétaire d’État à l’Éducation et à la Jeunesse, ils ont rejoint le Site-mémorial, s’arrêtant pour échanger avec les nombreux scolaires en visite. Attentifs aux contenus pédagogiques innovants du Camp des Milles, les deux ministres ont également assister à un atelier pédagogique avec des collégiens avant de découvrir le volet réflexif d’Éducation citoyenne, présenté en seconde partie du parcours du Site-mémorial. À l’issue de sa visite, Nicole Belloubet a signé une convention nationale de partenariat entre le ministère de la Justice et la Fondation du Camp des Milles, permettant la formation et la sensibilisation des acteurs judiciaires, la diffusion de contenus scientifiques et pédagogiques et la mise en œuvre d’actions de lutte contre les extrémismes. Parmi les axes majeurs qui y figurent : la lutte contre les extrémismes, les racismes,l’antisémitisme et les discriminations, la prévention des radicalisations, les valeurs de la République, l’éthique et la responsabilité en position d’autorité. Les dispositifs d’actions concernent à la fois des publics mineurs (PJJ en centres ouverts et en centres fermés, associations…) et des publics adultes : centres pénitentiaires comme le Centre de détention de Tarascon, la Maison Centrale d’Arles, le Centre pénitentiaire d’Avignon – adultes condamnés pour radicalisation, École Nationale de la Magistrature, associations relais du ministère de la Justice… Gabriel Attal, secrétaire d’État à l’Éducation a quant à lui exprimé son plus vif intérêt pour le développement des actions déjà entreprises auprès de la jeunesse mais aussi pour une intégration du Camp des Milles dans les nouveaux dispositifs nationaux prévus par le gouvernement. À l’issue de leur visite, les deux ministres ont signé un Manifeste pour un avenir commun, lancé par le Camp des Milles dans le cadre de la semaine d’éducation et d’actions contre le racisme et l’antisémitisme. Un engagement citoyen pour faire vivre, défendre et transmettre, en France, en Europe et dans le monde, les valeurs humanistes de liberté, d’égalité, de fraternité, de justice et de dignité. Celui-ci a recueilli plus de 2 000 signatures de visiteurs du Site-mémorial en quatre jours, et sera mis en ligne afin de faire participer le plus grand nombre. «Cette visite m’interpelle… Nous sommes dans un contexte difficile…Il est essentiel de comprendre les engrenages menant au pire et les actes de résistance présentés dans ce lieu, pour que les choses ne basculent pas?», a conclu ministre de la Justice . Comme un début de réponse aux questionnements que soulève le Site-mémorial…
S.C.