Publié le 13 novembre 2014 à 23h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h25
Le Centre de l’Intégration en Méditerranée et la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur ont unis leurs efforts, dans le cadre de la semaine économique en Méditerranée pour engager un débat sur le thème « Tourisme en Méditerranée vecteur de développement intégré et durable, de valorisation des patrimoines et d’échanges culturels ». Une journée qui a permis de travailler à la création d’un espace de dialogue entre les différentes parties prenantes œuvrant à un tourisme intégré et durable en Méditerranée.
Michel Vauzelle, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur invite « à travailler dans une logique de gagnant/gagnant entre toutes les rives de la Méditerranée, car avoir des activités communes est un facteur pour vivre ensemble, dans la paix et la fraternité».
Pour Philippe de Fontaine Vive, Banque Européenne d’Investissement (BEI) le tourisme peut être un atout majeur pour la Méditerranée s’il s’inscrit dans une vision durable. «Le tourisme est le premier fournisseur d’emplois en Méditerranée, il représente 15% du PIB des pays du Sud méditerranéen et il est porteur, jusqu’à plus 6% par an. La BEI se consacre beaucoup au tourisme car ce secteur ne se réduit pas aux hôtels, aux plages, c’est d’abord la remise en ordre des villes, des régions, des pays, c’est de l’énergie et des moyens de communication sans oublier une organisation du cycle de l’eau et un système efficace de dépollution». Après, une baisse de la fréquentation touristique sur la rive Sud souligne-t-il: « L’heure du rebond est venue. Il faut réorganiser le tourisme d’affaires et celui de divertissement avec une montée en gamme». Il faut enfin une vision d’avenir. «Nous avons besoin de développer l’économie en impactant les arrière-pays. Il faut développer la politique d’essaimage, favoriser le recours aux PME locales », affirme-t-il.
Puis de proposer trois axes de développement : celui de produits méditerranéens «pour avoir une offre bien comprise de tous les continents»; la modernisation des infrastructures sous-jacentes; la montée en gamme de la formation des agents du tourisme.
Ede Jorge Ijjaz-Vasquez, Banque Mondiale rappelle que le tourisme c’est 9% du PIB au niveau mondial et 5% des investissements; 4,7 millions de nouveaux emplois «cinq fois plus que dans l’automobile ou l’énergie. Et 50% des emplois sont pour les femmes et le pourcentage de jeunes est élevé».
Yannick Lemagadure, directeur marketing du Comité régional du tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur dresse un tableau de la situation du tourisme en Méditerranée : «C’est la première destination touristique au monde qui pesait 25 millions d’euros dans les années cinquante, plus d’un milliard aujourd’hui, 1,8 milliard étant annoncé en 2030». D’expliquer : «Le secteur évolue, avant le top 10 des destinations les plus prisées, accueillait 88% de la clientèle, elle n’en reçoit plus que 44% et la Chine est devenu le premier marché mondial de touristes au monde. Le tourisme, balnéaire au départ, ne cesse d’évoluer, on en compte 300 formes aujourd’hui». Si le tourisme continue à se développer sur la rive Nord, la croissance est aujourd’hui sur à l’Est avec une croissance de 186% depuis les années 2000.
Jean-Marc Gravellini, Agence française du développement, mesure les intérêts du tourisme mais aussi les menaces : «Ce n’est pas pour autant qu’il faut abandonner ce secteur, il faut faire le choix du développement durable, s’inscrire dans le long terme et assumer les risques en toute connaissance de cause».
Hugues Ravenel, directeur du Plan Bleu insiste sur «la notion d’intégration du tourisme dans le développement du territoire». Concernant la notion de tourisme méditerranéen il note : «Il y a des choses communes mais aussi de la diversité. Il faut garder la compétition tout en disant qu’on a des choses en commun. Et l’environnement est un facteur important, ce n’est pas une contrainte mais un capital».
Alors que Delphine Borione, Union pour la Méditerranée met en avant le fait que « la Méditerranée est un trésor du patrimoine de l’humanité. Il faut avoir sans cesse à l’esprit la préservation de ce patrimoine car, au delà de son attrait touristique, il construit l’identité» et d’exprimer toute l’importance que l’UPM accorde à un tourisme plus respectueux des territoires, des populations, «et à la place accordée aux femmes».
Michel CAIRE