Publié le 7 octobre 2019 à 9h24 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 12h32
L’amendement présenté par la sénatrice des Bouches-du-Rhône Sophie Joissains consacrant le report du transfert de la compétence voirie des communes à la Métropole a été voté à l’Unanimité par la commission des Lois. Il fait désormais partie du texte que les rapporteurs présenteront en séance à partir du 8 octobre. Pour la sénatrice: «La route reste longue et renvoie à une réforme globale, mais nous entrevoyons une lumière au bout du tunnel.» Le mercredi 2 octobre 2019, la commission des lois du Sénat a examiné le projet de loi relatif à l’engagement dans la vie publique et à la proximité de l’action locale. Elle a constaté que, par ce texte qui reprend de nombreuses dispositions votées au cours des derniers mois par le Sénat supprimant certains « irritants » des dernières réformes territoriales, le Gouvernement reconnaît enfin la nécessité pour l’État de s’appuyer sur les collectivités territoriales, leurs élus et tout particulièrement les maires. Pour autant, le texte du Gouvernement reste, sur certains points, au milieu du gué. C’est pourquoi la commission des lois s’est attachée à lui donner plus d’ambition en adoptant 136 amendements. Elle y a d’abord intégré les mesures de nature législative du Plan d’action pour la sécurité des maires, présenté le même jour par le président Philippe Bas (Les Républicains – Manche), qui visent à : • renforcer les pouvoirs dont disposent les maires pour faire exécuter leurs arrêtés de police, en leur permettant de prononcer des astreintes, voire des amendes administratives, confortant et étendant certaines mesures déjà présentes dans le texte du Gouvernement ; • faciliter la mutualisation des forces de police municipale entre communes, et renforcer leur coordination avec la police et la gendarmerie nationales ; • garantir aux maires et à leurs adjoints victimes de violences une protection juridique, en facilitant son octroi et en élargissant le champ de l’assurance obligatoire prévue par le projet de loi ; • systématiser l’information des maires sur les suites judiciaires données aux infractions commises sur le territoire de leur commune. « Les maires sont nombreux à se sentir seuls, abandonnés et sans moyens pour lutter contre les violences dont ils font l’objet », a constaté Philippe Bas. « Il faut leur donner un coup d’arrêt. Ces mesures concrètes et très opérationnelles y contribueront ».
Consolider la place des communes et des maires dans le fonctionnement de l’intercommunalité
En ce qui concerne la coopération intercommunale, la commission des lois a sensiblement renforcé les mesures proposées par le Gouvernement, afin de consolider la place des communes et des maires dans le fonctionnement de l’intercommunalité et d’assouplir la répartition des compétences entre les échelons. En effet, comme l’a indiqué Françoise Gatel, co-rapporteur (Union centriste – Ille et Vilaine) : «La coopération intercommunale est une chance et une force pour notre pays, à condition que ses formes soient adaptées aux besoins de chaque territoire et qu’elle n’éloigne pas inutilement du terrain la prise de décision». En conséquence, la commission a notamment décidé : • d’autoriser les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à confier la gestion de services ou d’équipements de proximité à leurs communes membres ; • d’ouvrir la voie à des transferts «à la carte» de compétences communales à l’intercommunalité ; • de garantir la neutralité financière des restitutions de compétences aux communes et, sur proposition de Sophie Joissains (Union centriste-Bouches-du-Rhône) et de plusieurs de ses collègues, de reporter le transfert de la voirie communale à la métropole d’Aix-Marseille-Provence, dans l’attente d’une refonte de l’architecture institutionnelle locale. La commission des lois s’est également félicitée que le Gouvernement ait repris à son compte nombre des propositions du Sénat sur les conditions d’exercice des mandats locaux. Néanmoins : • jugeant disproportionnée l’augmentation du plafond des indemnités des élus des communes de moins de 1 000 habitants, elle a relevé de manière plus progressive les plafonds indemnitaires (diminuant ainsi de moitié le coût potentiel de la mesure), tout en maintenant le principe protecteur selon lequel seul le maire peut demander que son indemnité soit inférieure au plafond; • afin de réellement permettre aux élus de mieux concilier l’exercice de leur mandat avec leur vie familiale et professionnelle, elle a étendu la prise en charge par l’État des frais de garde et d’assistance des élus dans toutes les communes de moins de 3 500 habitants ; • en ce qui concerne la formation et l’aide à la reconversion des élus, elle a apporté certaines garanties, notamment sur la portabilité des droits entre les différents comptes personnels de formation, dans le cadre des ordonnances envisagées par le texte du Gouvernement. Comme l’a souligné Mathieu Darnaud, co-rapporteur (Les Républicain-Ardèche), «une grande partie des maires réclame un accès facilité à la formation. C’est un sujet crucial, y compris pour la sécurité juridique des mesures qu’ils prennent dans l’exercice de leurs pouvoirs de police. La remise à plat du système actuel, trop complexe, est nécessaire. Nous resterons attentifs aux suites données par le Gouvernement à ce dossier.» Le projet de loi sera examiné en séance publique à partir de ce mardi 8 octobre 2019.