Publié le 28 septembre 2014 à 20h23 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h12
Les résultats des Sénatoriales sont tombés, ils donnent deux vainqueurs et deux perdants : Jean-Noël Guérini, le président du Département, est le grand gagnant de ce scrutin avec trois élus, alors qu’on lui en prédisait un ou deux. Dans le cadre de ce résultat, il annonce d’ailleurs «la transformation de son mouvement, « La Force du 13 », en parti politique dans le courant de la semaine à venir». Comme le dit Yves Vidal, candidat sur sa liste : «et maintenant les cantonales». Autre vainqueur, le FN Stéphane Ravier, maire des 13/14 à Marseille qui est l’un des deux sénateurs Lepeniste a faire son entrée à la Haute Assemblée.
L’UMP Jean-Claude Gaudin pouvait envisager voir la liste qu’il conduisait obtenir quatre, voire cinq sièges. La métropole aura réduit comme peau de chagrin ses ambitions, il n’obtient, finalement que trois sièges. Le PS, sous la conduite de Jean-Noël Guérini avait obtenu cinq sièges voilà six ans, Samia Ghali ne sauve cette fois que son siège et de quatre voix. Elle paie de plein fouet l’échec des municipales, le rejet de la politique gouvernementale et une métropole qui ne passe pas auprès des grands électeurs.
Jean-Noël Guérini de remercier : « Les 1045 grands électeurs qui nous ont apportés leur soutien. C’est notre volonté de rassemblement et d’ouverture qui nous a permis d’emporter ces adhésions». L’émotion n’est pas loin lorsqu’il lance : «Ce résultat confirme la légitimité de mon combat politique ». Il précise avoir visité 117 communes sur les 119 que compte le Département. «Je mesure l’inquiétude des maires. Avec Mireille Jouve et Michel Amiel, élus à mes côtés, qu’il sachent que nous défendrons nos territoires». Et de dénoncer, une nouvelle fois, la construction autoritaire de la métropole et le maintien du PS, lors des dernières municipales, dans les 13/14 : «C’est cela qui envoie le FN Stéphane Ravier au Sénat».
Un Stéphane Ravier qui se félicite de sa victoire devant ses soutiens. Il explique avoir fait campagne contre la métropole. «Nous avons été entendus. 120 voix de plus, c’est un formidable succès ». Il considère que ces élections traduisent un «effondrement» du Parti socialiste et un «échec» pour le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin. Et de déclarer : «Après avoir convaincu le peuple de France, nous sommes en train de convaincre ses représentants. Il n’y a plus qu’une seule porte à pousser, celle de l’Élysée, et c’est ce que nous allons faire dès 2017 ».
«Le gouvernement devra tirer tous les enseignements»
Jean-Claude Gaudin avance pour sa part :«Les grands électeurs des Bouches-du-Rhône ont sanctionné une nouvelle fois la politique conduite par François Hollande et le gouvernement qui pénalise au quotidien nos concitoyens et nos communes. En conservant ses trois sénateurs à la liste « En avant pour nos villes et nos villages », ils ont clairement indiqué à la nouvelle majorité sénatoriale, dont je me réjouis, la nécessité de combattre sans relâche, la politique gouvernementale».
Le sénateur-maire de constater enfin: «Les grands électeurs des Bouches-du-Rhône ont clairement manifesté aussi leur opposition à la future métropole dont la création, trop rapide, trop brutale et trop dogmatique leur est apparue dangereuse pour l’avenir de leurs villes et de leurs villages. En refusant cette perspective, ils ont privé notre famille politique du bénéfice de ses victoires dans de nombreuses communes lors des dernières élections municipales. De cette leçon, le gouvernement devra tirer tous les enseignements».
« Faire émerger une perspective de gauche dans notre pays »
Alors que Samia Ghali, la sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône estime sur Public Sénat : «Cette campagne n’a pas été simple». Estimant que «de l’argent public a été distribué en échange de voix». Au-delà, sur France 3, elle appelle à l’Union à gauche, avec EELV et le PCF, «car, au petit jeu de la division, la Gauche perdra tout ».
A ce propos, Isabelle Pasquet, tête de liste «Rassembler à gauche pour nos communes, pour la démocratie, pour une relance sociale et écologique», sénatrice communiste sortante, lance : «Dans la droite ligne des élections municipales, le résultat de ces élections sénatoriales manifeste un rejet massif de la politique menée par le gouvernement ainsi que son incapacité à rassembler une majorité. Les forces se réclamant de la gauche sortent de cette séquence en déconfiture».
Elle juge : «Pour sortir de la crise, pour faire face à la droite et à l’extrême droite, il n’y a qu’une seule voie possible : faire émerger une perspective de gauche dans notre pays».
Michel CAIRE
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