Publié le 28 février 2022 à 13h40 - Dernière mise à jour le 4 novembre 2022 à 15h18
Smart Avenir Énergies, expérience pilote en France de transition énergétique née à Marseille, il y a 5 ans, regroupe aujourd’hui plus de 90 bailleurs et promoteurs publics et privés.
Fabrice Alimi, un des initiateurs de la démarche, rappelle que le lancement de ce collectif a eu lieu en 2017 à l’occasion de la 3e édition des Assises de la transition énergétique avec pour objet «la co-construction du dispositif mix énergétique électricité et gaz pour le logement neuf». En 2018 le collectif se renforce et se professionnalise, «en 2019 nous intégrons des énergies renouvelables dans le dispositif avec l’électricité et le gaz vert et, en 2020, nous élargissons le dispositif à la région Auvergne-Rhône-Alpes. Enfin, en 2021, le dispositif s’est déployé sur le logement existant», détaille Fabrice Alimi. Et pour porter le dispositif, l’association Smart Avenir Green voit le jour.
60 000 logements engagés dans le dispositif
Damien Rosinha, président de Smart Avenir Green mesure le chemin parcouru: «Au départ l’idée était simplement d’asseoir autour d’une table quelques acteurs de bonne volonté pour concevoir une « boussole énergétique » qui soit coconstruite par des acteurs du territoire et au service de l’intérêt général». Ce n’était qu’un début car, explique-t-il: «Grâce aux partenaires, aux bénéficiaires et à l’intelligence collective, le dispositif a évolué avec agilité». Et, insiste-t-il: «Il s’est développé bien au-delà de ce que nous avions envisagé» puisque «les résultats et les perspectives qui se dessinent sont considérables». Il signale qu’avec plus de 90 maîtres d’ouvrage publics et privés, en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Auvergne Rhône Alpes, «ce sont plus de 60 000 logements engagés dans le dispositif et sensibilisés aux énergies renouvelables».
Damien Rosinha, rappelle : «Notre vocation est d’accélérer la transition écologique vers un territoire bas carbone. Il existe deux méthodes pour décarboner; la technologie qui implique la mobilisation de financements, d’aides publiques, de maintenance et d’entretien, donc des charges. Et, deuxièmement, l’utilisation des infrastructures publiques existantes électricité/gaz, propriétés des collectivités, déjà financées, amorties et qui distribuent de l’énergie renouvelable dont tout le monde peut bénéficier via les garanties d’origine».
Et, le collectif a choisi de promouvoir «un dispositif qui repose sur les garanties d’origine en développant l’offre et la demande des énergies renouvelables», créant ainsi le dispositif Smart Avenir Énergies (SAE) qui plébiscite le choix d’un mix énergétique 100% renouvelable dans les bâtiments neufs comme dans ceux existants: «100% d’électricité verte pour les usages captifs: éclairage, électroménager, multimédia; 100% de gaz vert pour les usages chauffage et production d’eau chaude sanitaire.»
Six cents emplois locaux créés
Ainsi, aujourd’hui, quelque 60 000 logements sont engagés dans le dispositif SAE, 135 000 habitants sont sensibilisés par ce dispositif éco-citoyen. 160 000 véhicules électrique/an: c’est l’équivalence des consommations électriques libérées grâce au mix énergétique. Six cents emplois locaux ont été créés grâce au mix et 400 grâce à la méthanisation. Notons enfin que ce dispositif permet « la division par 10 des émissions de gaz à effet de serre sans recours à la technologie sur les bâtiments.» Et les ambitions sont grandes. «Pour la période 2022-2024 l’objectif est que 15 000 logements rejoignent le dispositif chaque année, le déploiement sur le tertiaire, les zones d’aménagement, les projets Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain.» Damien Rosinha remerciera dans ce cadre le maire de Fos-sur-Mer car, précise-t-il: «Nous allons construire une smart énergie collectivité».
Anne Claudius-Petit rappelle que la Région, avec sa « COP d’avance », est pleinement engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique, pour la biodiversité. Elle indique: «Nous avons notamment un volet rénovation énergétique de l’existant, un enjeu d’importance; Alors sachez que nous apprécions votre approche». Didier Réault, au nom de la métropole Aix-Marseille-Provence et du Département 13 invite le gouvernement à avancer sur ce dossier: «Aujourd’hui nous sommes capables de produire de l’énergie verte mais la loi ne nous permet pas de la valoriser». Il met notamment en exergue: «On compte deux millions d’habitants sur la métropole qui, tous, produisent des déchets. Nous avons une ressource immense que nous pouvons utiliser sans créer d’infrastructures.»
Mathilde Chaboche adjointe au maire de Marseille en charge de l’urbanisme et au développement harmonieux de la ville se félicite «d’ouvrir la cérémonie des 5 ans de Smart Avenir Énergies». Pour elle, cette mobilisation est «essentielle pour l’accès équitable de tous et toutes à une énergie verte; un partenaire de notre candidature pour figurer dans les 100 villes décarbonées horizon 2030»
Michel CAIRE
[(Le collectif Smart Avenir Énergies est constitué d’acteurs locaux de la région Sud. Il comprend la FNAIM, la fédération des promoteurs immobiliers, la CCI Aix Marseille Provence, le club Immobilier des métropoles Aix-Marseille Provence et Toulon Provence, la FFCI, Geres, GRDF, le Crédit Agricole Alpes Provence, envirobatBDM et Anaxago.)]
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