SNCF: Le TER Provence-Alpes-Côte d’Azur en bonne voie

Publié le 16 juin 2015 à  23h29 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

Le Regio 2N (Photo Robert Poulain)
Le Regio 2N (Photo Robert Poulain)
Philippe Bru, directeur régional SNCF Provence-Alpes-Côte d’Azur et Jean-Yves Petit, vice-président de la Région, délégué aux transports et à l’éco-mobilité
Philippe Bru, directeur régional SNCF Provence-Alpes-Côte d’Azur et Jean-Yves Petit, vice-président de la Région, délégué aux transports et à l’éco-mobilité

Après une année 2014 «catastrophique» en matière de qualité et de fiabilité du TER, Jean-Yves Petit, vice-président de la Région, délégué aux transports et à l’éco-mobilité et Philippe Bru, Directeur régional SNCF Provence-Alpes-Côte d’Azur de dresser un bilan des avancées. Jean-Yves Petit de rappeler: «On avait souhaité indiquer clairement en janvier ce qu’il en était et les propositions et mesures qui pouvaient être prises pour améliorer la situation. Car, vu de la région, le contrat n’était pas respecté.» Revenant sur une année 2014 où la région s’est retrouvée «très mal positionnée dans le classement national». Considérant à ce propos qu’il fallait relativiser «car comparer la région Alsace à Paca en matière de structures ferroviaires c’est comparer deux mondes complètement différents et c’est la même chose avec la Bretagne». «Ici,explique-t-il, c’est une région de 5 millions d’habitants dont 80% habitent sur une bordure du littoral de 30 kilomètres de large entre Avignon, Marseille, Toulon, Cannes, Nice jusqu’à Menton et Vintimille. C’est à dire qu’il y a 4 millions d’habitants pour une simple double voie.»
Ceci étant dit, l’heure est au bilan à la suite de la mise en place «d’un Plan rebond» par la SNCF et réclamé par la Région. In fine, les chiffres avancés font état de nettes améliorations. Ainsi entre janvier et début juin, est-il annoncé, «après un départ difficile», le nombre de trains supprimés est passé de 9 % à 3,7% et la régularité «progresse» de 2 points avec 84% de trains à l’heure. «Il y a des améliorations certes mais c’est encore très fragile, on peut encore mieux faire pour redonner confiance aux usagers», avance Jean-Yves Petit.

«Le premier pari de stopper l’hémorragie est en passe d’être gagné»

Philippe Bru fait état de l’année 2014 comme «la plus mauvaise de ces 10 dernières années en termes de régularité et de trains supprimés». « On avait promis,poursuit-il,qu’avant l’été on tirerait un bilan. Le premier pari de stopper l’hémorragie est en passe d’être gagné». Et de détailler «ce qui a permis cela » notamment, le travail qui a été effectué sur le matériel. «En 2014, l’organisation du matériel était défaillante. On a tout remis à plat. Et on est très loin des 150 trains supprimés par semaine en raison d’une défaillance du matériel.» Outre des trains à l’heure, il est question d’information en direction du client «particulièrement en situation perturbée». Plusieurs actions sont prévues notamment «la mise en place d’outils innovants». «On est en train de créer une radio interne qui permet d’avoir l’info en directe en tout point du territoire; seront également utilisés des réseaux sociaux comme twitter; des écrans en gare communiqueront des informations plus précises…», indique Philippe Bru. Et d’insister: «L’objectif sera également de consolider l’été. Une phase compliquée en Paca car on a une affluence touristique avec 30% de clients en plus sur nos lignes. Beaucoup plus de clients occasionnels avec des valises, des poussettes, des clients qui ne sont pas habitués à prendre le train. Sans oublier le risque d’avoir des d’incendies sur la voie, des problèmes de correspondance avec les clients TGV…».

La SNCF se pose comme objectif d’ici la fin de l’année 85% de régularité et moins de 1,7% de trains supprimés

La SNCF se pose comme objectif d’ici la fin de l’année 85% de régularité et moins de 1,7% de trains supprimés et une reconquête de la clientèle. Pour cette dernière, la SNCF est confrontée à une ambition qui a moult barrières sur son rail : un contexte économique qui n’est pas favorable «avec la baisse du pouvoir d’achat» et une augmentation de la fraude qui atteint 18,5% « un vrai fléau qui augmentent depuis 3 ans». La relance, selon Philippe Bru, passera par des prix incitatifs et une fidélisation. «Les offres « cool de l’été », un tarif spécial, 40% de réduction, pour aller faire les soldes en TER ; pour les 100 premiers jeunes qui ont eu le bac des cartes Zou offertes ; le week-end relaxe, à moitié prix…» Et le meilleur moyen de lutter contre la fraude outre plus de contrôleurs et des PV plus élevés, «c’est de faire basculer plus de clients sur l’abonnement». Et d’annoncer que pour renforcer l’efficacité des contrôles, la gare de Marseille Saint-Charles va expérimenter à la fin de l’année de nouveaux portiques sur plusieurs quais. «Ces portiques seront capables de traiter les billets sous toutes ses formes». Il est également rappelé que la fraude représente «10M€ en moins dans les caisse».

La Région poursuit le développement du TER

Jean Yves Petit de souligner que la Région poursuit le développement du TER. « On a en 2015 augmenté l’offre avec la 3e voie entre Aubagne et Marseille, qui prend son envol progressivement c’est 17 A/R avec une régularité de 90%. Avignon-Carpentras qui vient d’être inaugurée avec un début intéressant avec 95% de régularité. Et la Pauline-Hyères, après des travaux qui sera rouverte le 29 juin».
Autre sujet d’importance, le matériel roulant, Jean-Yves Petit, rappelle que «du matériel neuf est en train d’arriver 8 Regio 2N sur les 16 commandés d’une capacité de 500 places assises et autant debout circulent sur Toulon-Marseille, le week-end sur Nice, cet été jusqu’à Menton et quand les Italiens donneront l’autorisation on ira jusqu’à Vintimille. Et le fameux Régiolis, ce train passe-partout, 10 ont été commandés 5 seront arrivés d’ici le mois d’août.»
Enfin, dans le but d’accueillir les nouveaux matériels et de les entretenir au plus près de leur lieu d’utilisation et renforcer les capacités d’intervention, plusieurs investissements ont été réalisés, financés à 90% par la Région. «Des investissements importants sur des sites comme Cannes la Bocca, 9M€ et sur Avignon, 6,3M€ pour désaturer le technicentre de Marseille-Blancarde qui va être modernisée à hauteur de 2M€ et qui sera dédiée aux très grosses opérations. Cela va éviter les flux inutiles et permettre une meilleure réactivité par proximité ». Et en test pour la rentrée, afin de faciliter la quotidien des usagers, la Région a demandé l’accès, pour les abonnés TER, à certains TGV.« Sur certains trajets entre Marseille et Nice, les abonnés pourront donc emprunter indifféremment le TGV, les trains intercités ou le TER.» Voilà une affaire qui roule.
Patricia MAILLE-CAIRE

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