Publié le 21 novembre 2015 à 19h42 - Dernière mise à jour le 1 décembre 2022 à 15h24
Michel Stefani, secrétaire du Parti communiste de Corse, Pierre Dharreville, Secrétaire départemental du PCF 13 rappellent dans un communiqué: «Le Tribunal de commerce de Marseille a retenu ce vendredi 20 novembre l’offre de Patrick Rocca pour la reprise de la SNCM. Ce choix par défaut, comme l’a indiqué le procureur Brice Robin, propulse la compagnie dans la plus grande incertitude sur fond de scandale».
«Le gouvernement, poursuivent-ils, en fermant les yeux sur cet aspect, valide le transfert de quelques 300 M€ d’actifs générés par l’argent public pour un engagement du repreneur de 8.8 M€. Pour plus de 600 employés de la compagnie c’est la lettre de licenciement au 1er décembre. Mais vraisemblablement les choses n’en resteront pas là. En effet la CTC vient de lancer, est-ce bien un hasard quatre jours avant l’audience du TC, une consultation publique qui remet en cause la délibération de l’Assemblée de Corse du 17 juillet fixant le calendrier de la procédure d’appel d’offres afin d’attribuer la nouvelle délégation de service publique (DSP) à compter du 1er octobre 2016. Cette consultation publique ouverte aux usagers est surtout faite, avant la publication du cahier des charges de la DSP, pour recueillir les avis des armateurs également invités à faire connaître leurs options. Au ligne par ligne, c’est le démantèlement de la desserte de continuité territoriale qui se dessinera avant d’être imposé comme une évidence à la future Assemblée de Corse qui sera, elle, appelée à se prononcer sur la base de cette consultation sans fondement réglementaire ni délibératif. Le cœur d’activité de la Compagnie, à savoir la desserte publique de la Corse ainsi mis aux enchères, il ne restera plus au repreneur qu’à procéder à la deuxième vague de licenciements voire à la liquidation. Ce scénario antiservice public décliné depuis les injonctions de la très libérale Commission européenne aura des conséquences également sur la CMN. Avec ce démantèlement de la desserte maritime publique de continuité territoriale, ce qui s’est passé en Sardaigne ne tardera pas à se produire ici. Les opérateurs historiques une fois laminés seront remplacés par les low cost. Après les salariés qui sont la première variable d’ajustement, les usagers paieront à leur tour l’addition quand les tarifs deviendront prohibitifs.
Au sortir, comme le président de l’Exécutif l’a fait connaitre devant l’Assemblée de Corse, on retiendra la volonté à courte vue de réaliser des excédents sur l’enveloppe de continuité territoriale en demandant, au bénéfice des ordonnances relatives à la collectivité unique, une déspécialisation de cette dotation pour faire du béton et du goudron. On comprend pourquoi voilà un an, sans raison, il fallait coûte que coûte pousser la SNCM au Tribunal de Commerce. Cette volonté partagée par les opérateurs low cost, les actionnaires Veolia Transdev, le gouvernement et l’Exécutif de la CTC est à son épilogue. Il se résume en un mot : antisocial. Voila pourquoi nous sommes aujourd’hui aux cotés des salariés de la SNCM pour le réécrire en faveur de l’emploi, des usagers et de la desserte publique de continuité territoriale entre le continent et la Corse».