Soirée des Réussites du Plan local pour l’insertion et l’emploi (Plie) : mise en lumière de parcours inspirants

Publié le 18 décembre 2018 à  17h08 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  20h42

Une soirée des Réussites pour mettre en exergue les parcours inspirants parmi les adhérents ayant retrouvé un emploi durable : voilà le principe de cet événement, organisé par le Plan local pour l’insertion et l’emploi (Plie), le 11 décembre dernier aux Archives Départementales. Et qui vient couronner de bons résultats annuels, puisque l’on comptabilise presque 500 retours en emploi durable en 2018.

Pierre Allary, président d’Emergence(S) et Pdg de Multi-Restauration Méditerranée et Jean-Christophe Barusseau, directeur du Plie Marseille Provence Centre (Photo Robert Poulain)
Pierre Allary, président d’Emergence(S) et Pdg de Multi-Restauration Méditerranée et Jean-Christophe Barusseau, directeur du Plie Marseille Provence Centre (Photo Robert Poulain)
Un public venu en nombre pour la 2e édition de la soirée Réussites (Photo Robert Poulain)
Un public venu en nombre pour la 2e édition de la soirée Réussites (Photo Robert Poulain)
Le 11 décembre dernier, le Plie, ou Plan local pour l’insertion et l’emploi, organisait la 2e édition de la Soirée des réussites. Un événement annuel financé intégralement par le privé, programmé au sein des Archives départementales des Bouches-du-Rhône et destiné à mettre en lumière les succès obtenus par près de 100 personnes. Adhérents pouvant se prévaloir d’une sortie positive, conseillers œuvrant auprès de ces derniers… «Elle nous permet de féliciter ces 100 personnes pour leur ténacité et leur engagement. Mais aussi de montrer à nos adhérents actuels des parcours inspirants», analyse Jean-Christophe Barusseau, directeur du Plie Marseille Provence Centre. Car effectivement, au Plie on parle d’adhérents, pas de bénéficiaires. Le Plan local pour l’insertion et l’emploi, véritable traduction d’une volonté politique in situ faisant intervenir plusieurs strates de pouvoir public, des collectivités jusqu’à l’Europe (pour un euro de financement local, un euro du Fonds social européen), attend des demandeurs d’emploi suivis une implication à titre personnel. «Ils s’accordent avec nous sur un engagement réciproque, on compte sur leur mobilisation». Ces derniers sont accompagnés jusque six mois après leur prise de poste. «Nous œuvrons sur quatre villes, Marseille à 98% mais aussi Allauch, Plan-de-Cuques et Septèmes-les-Vallons. Nos adhérents sont suivis par un référent unique. Ces 33 référents suivent entre 40 et 50 personnes chacun. Ce sont donc des portefeuilles de moindre volume que ceux des conseillers Pôle Emploi, mais les profils de personnes que l’on suit nécessitent un coaching de proximité», appuie le directeur… D’autant que sur Marseille, la volonté politique dicte aux référents du Plie de cibler un public très en difficulté. Il y a en effet in situ un grand nombre de personnes de niveau V… Ainsi, même si d’autres, au niveau d’étude plus élevé, pourraient être éligibles à cet accompagnement individualisé, elles ne peuvent figurer parmi les cibles prioritaires. «Nous avons de fait acquis une expertise particulière dans l’accompagnement de ce public, auquel nous prodiguons un accompagnement qui a aussi la particularité d’être socioprofessionnel». La raison de cette teinte sociale est évidente… Les adhérents se trouvent souvent sans activité depuis au moins deux ans, voire jusqu’à cinq. «Or quand on n’a plus travaillé de manière stable sur une période aussi longue, il y a forcément aussi des problématiques logement, santé, savoirs de base, citoyenneté (renouvellement de carte de séjour, par exemple). On travaille donc avec des acteurs spécialisés sur ces champs spécifiques. S’il n’y a pas ce fondement-là, on bâtit sur du sable », assène encore Jean-Christophe Barusseau.

Entre 475 et 485 retours en emploi durable en 2018

Ainsi l’expertise de l’équipe marseillaise lui permet, en 2018, de comptabiliser entre 475 et 485 retours en emploi durable. Parmi les 2 200 personnes accompagnées chaque année, on observe également près de 50 % de sorties positives sur 2013-2017, contre 43% pour les 150 Plie au niveau national. De bons résultats phocéens qui peuvent également s’expliquer par d’autres expertises mises en place au niveau local. «A Marseille, nous avons une double spécificité. Il y a d’abord la notion de travail sur le transfert de compétences. Nous développons ça depuis que le Plie existe ici. Nous déployons en effet la méthodologie ETC, ou employabilité transfert de compétences. Ainsi, toute offre doit être exprimée en transfert de compétence». Un positionnement en rupture pour nombre d’employeurs, privilégiant plutôt aujourd’hui la notion de savoir-être. «Mais ce n’est pas la bonne option : les savoir-être requis sont forcément différents d’une réalité professionnelle à une autre et au final, personne ne s’y reconnaît». Ainsi au Plie, on met en exergue non seulement les compétences techniques, mais aussi sociales, relationnelles, comportementales… et éventuellement professionnelles. «Après, il faut voir comment on les définit et comment on les exprime, ces compétences-là. Comment les met-on en avant ? Comment fait-on du matching ? Comment ces compétences peuvent-elles être transférées vers d’autres métiers ? Nous travaillons autour de cela, nous avons un devoir de proposition, nous élargissons le champ des possibles». Pour ce faire, le Plie œuvre sur une dizaine de filières et une soixantaine de métiers cibles, en corrélation avec les études BMO du Pôle Emploi.

Un réseau de plus de 300 entrepreneurs

Enfin, l’autre spécificité du Plie de Marseille, c’est la proximité avec les entreprises. «Nous avons pris la décision il y a 20 ans de travailler en collaboration avec ces dernières». Aujourd’hui rares sont les acteurs de l’insertion qui ne le font pas, mais à Marseille les rouages sont bien huilés. Le réseau a eu le temps de se constituer : près de 300 entreprises le composent, certaines s’impliquant notamment dans le conseil d’administration. Ou réalisant des actions bénévoles à destination des adhérents comme des simulations d’entretiens d’embauche, du parrainage, des stages en immersion… «Cela modifie les représentations mentales de ces personnes en échec, elles voient qu’il existe aussi des entrepreneurs bienveillants. De l’autre, c’est autant un accompagnement des entreprises, qui changent de regard sur ce public. Elles touchent du doigt le fait qu’un demandeur d’emploi, c’est aussi une personne motivée pour retrouver du travail». Mais les actions du Plie se heurtent aussi à celles relatives aux seniors, d’autant qu’ils représentent une part de 46% des adhérents, part en forte progression. «Le senior demandeur d’emploi très longue durée, c’est vraiment notre public cible», avance Jean-Christophe Barusseau. Pas assez malléables, pas assez geeks, plus souvent malades… telles sont les clichés qui collent à la peau des seniors. Et il n’est pas forcément simple d’en venir à bout…
Carole PAYRAU

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