Publié le 18 mai 2021 à 18h00 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 17h59
A partir de ce mardi 18 mai, une trentaine de pays africains, européens et les grandes organisations économiques internationales se réunissent à Paris pour un grand sommet visant à favoriser un redressement financier du continent africain.
Une chose est sûre : la pandémie va laisser de graves séquelles. Peut-être pas sur le plan sanitaire, avec 130 000 morts du Covid-19 sur un total mondial de près de 3,4 millions, mais davantage au niveau financier. Ce Mardi 18 mai, à partir de 13h, à l’initiative d’Emmanuel Macron, débute un sommet qui se déroule en deux parties. La première consacrée au « financement et le traitement de la dette » publique, l’autre au « secteur privé africain ».
Le spectre de l’extrême pauvreté pour 39 millions d’Africains
L’initiative de ce « Sommet sur le financement des économies africaines » date de l’automne 2020 et un rapport rendu par le Fonds monétaire international (FMI) montrant que le continent allait faire face à un risque de déficit de financement de 290 milliards de dollars d’ici 2023. Dans l’urgence, un moratoire, instauré en avril 2020, a permis de donner un peu d’air aux pays africains les plus endettés. Cela ne sera malheureusement pas suffisant quand on sait que les dettes publiques connaissent une réelle explosion. Une situation qui pourrait faire basculer, dès 2021, 39 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté, selon la Banque africaine de développement (BAD).
La solution des DTS pour combattre la crise
Pour éviter cette situation critique, les pays africains demandent un «moratoire immédiat sur le service de toutes les dettes extérieures (…) jusqu’à la fin de la pandémie» et une sanctuarisation de l’aide au développement. D’ailleurs, une requête a également été déposée auprès du FMI pour attribuer des droits de tirage spéciaux (DTS) aux pays africains. Le but étant de fournir «les liquidités indispensables à l’achat de produits de base et de matériel médical essentiel» dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus.
Des DTS qui pourraient aider les pays les plus riches
L’avantage des DTS étant que la conversion en devises ne crée pas de dette supplémentaire ! Sur le principe d’une émission globale de 650 milliards de dollars, les États-Unis ont d’ores et déjà donné leur accord. Il faut maintenant savoir quelle sera la part qui reviendra aux pays africains, sachant que la répartition s’opère en fonction des quotes-parts de chaque pays au FMI. Plus concrètement, la majorité revient aux pays les plus riches. Pour éviter cela, le président ivoirien Alassane Ouattara propose une révision des quotes-parts pour une meilleure représentativité des pays africains au sein du FMI. Donc un meilleur accès à cette solution de financement !
Mathieu SELLER