Les beaux jours arrivent et fleurissent avec les premiers sondages. Il flotte ainsi à Marseille un parfum enivrant qui brouille plus les esprits que ce qu’il ne révèle de réel. Municipales 2026 : on ne sait pas qui est candidat, on ne connaît pas le mode électoral, on ignore tout des programmes. Et il n’aura échappé à personne que la situation politique est tendue en France, ne laissant rien présager sur ce que sera la situation politique dans quelques mois d’autant que la situation internationale est encore plus complexe.

Et si cela ne suffit pas il existe le précédent des sondages des dernières municipales à Marseille. Tous d’une justesse absolue puisque, comme tout le monde le sait Martine Vassal est maire de Marseille après, notamment sa promenade sur « une voie royale » dans les 6/8. Fort de ce précédent on invite Benoît Payan, le maire de Marseille, à ne pas s’endormir sur ses lauriers que lui tresse ce sondage avec ses 57% d’opinions favorables. Il est certes en position de force, s’appuyant notamment sur les avancées de Marseille en grand, des initiatives comme la voie est libre, le succès de la venue du Pape, de l’arrivée de la flamme… Dans un contexte d’incertitudes, il est aussi le garant d’une forme de continuité. De vrais atouts mais le poids des deux populismes LFI et RN pèsent. LFI avec 29% des voix pour Fabien Delogu. LFI fortement implantée dans les quartiers populaires de Marseille. Un sondage qui ne dit pas non plus ce que feront Samia Ghali, (DVG), forte de 35% d’opinions favorables, partie seule lors des précédentes municipales et Sébastien Barles, (EELV), crédité de 21%.
Championne incontestée des sondages en 2020, Martine Vassal (DVD), qui s’est rapprochée de la mairie de Marseille, avant d’indiquer partager les «valeurs» du RN sur la sécurité, est créditée de 47% dans les sondages, 10 points devant Renaud Muselier qui, jusque-là, n’a jamais affiché son ambition d’être candidat alors que la présidente de la métropole privilégie, même si, selon ses propres mots « elle ne s’interdit rien », son combat pour conserver son siège à la tête de la métropole. Renaud Muselier (Renaissance) est donc crédité de 37% d’opinions favorables, comment s’en étonner puisqu’il n’affiche pas une volonté d’y aller. Il devance le chirurgien Frédéric Collart, DVD, 22% d’avis favorables. Et comment croire que Marseille serait une exception, qu’une personne en rupture de ban, Stéphane Ravier avec 33%, ferait plus que le candidat officiel du RN, Franck Allisio (23%) ?
On dira que les municipales ne sont pas des législatives, encore moins des Européennes. Certes, mais dans un contexte de radicalisation du politique la différence va en se réduisant.
Alors, pour ce que cela vaut et à l’instant, trop d’inconnus demeurent. Et les derniers peuvent très bien être les premiers. Et, pour ce qui concerne notre sondage, il laisse entrevoir un second tour Defferre – Gaudin… Tout aussi crédible qu’un sondage qui apparaît au final plus comme un plaidoyer en faveur de la réforme de la loi PLM.
Michel CAIRE