Publié le 31 août 2017 à 23h14 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h36
Stéphane Bouillon, Préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Préfet des Bouches-du-Rhône, a organisé ce jeudi 31 août une réunion sur la fouille d’archéologie préventive et sur les mesures de conservation de la carrière de la Corderie, en présence des acteurs concernés et sous l’égide de la préfecture. Cette réunion, qui se tient à la demande de Claire Pitollat, députée de la 2ᵉ circonscription des Bouches-du-Rhône, a rassemblé la ville de Marseille, les élus concernés, la direction régionale des affaires culturelles (DRAC), le constructeur, les comités d’intérêt de quartier, les associations. L’objectif étant d’expliquer le dispositif de conservation élaboré par le service régional de l’archéologie de la DRAC et de permettre le démarrage des travaux en toute connaissance de cause….
Devant la préfecture, la mobilisation ne faiblit pas. Banderoles et pancartes mettent en exergue cette volonté de conserver les vestiges d’une Ville qui, mille fois a enterré son Histoire. «Cet échange a permis aux archéologues de présenter les résultats des fouilles préventives qu’ils ont menées en toute indépendance et d’expliquer la démarche scientifique qui les ont conduits à délimiter un périmètre de 635 m2 à préserver. Cette zone contient les vestiges les plus remarquables et significatifs», indique le Préfet Stéphane Bouillon. Rappelant que cette opération de fouille archéologique préventive qui fait suite à un diagnostic scientifique réalisé en 2016 a reçu l’avis favorable de la Commission Territoriale de la Recherche Archéologique (CTRA).
[Réunion d'information #Corderie] Détails de la zone conservée de 635m² les plus remarquables pic.twitter.com/KjJe0YmSxs
— PréfetBouchesDuRhône (@Prefet13) 31 août 2017
L’attente sera longue, pour n’obtenir aucune assurance de la conservation de ces vestiges, -dont les plus anciens sont datés du Ve siècle avant J.-C- selon l’INRAP. C’est la ministre Françoise Nyssen qui devra statuer, comme le précise Sophie Camard, député Suppléante de Jean-Luc Mélenchon, via un tweet.
#Corderie Au bout de 3 heures, on obtient que Vinci ne reprendra pas les travaux tant que la Ministre n'a pas statué définitivement.À suivre
— Sophie Camard (@SophieCamard) 31 août 2017
Le socialiste Benoît Payan parle pour sa part d’une « mascarade ». Dans un communiqué, il assène: «Comme je le craignais, la réunion qui s’est tenue aujourd’hui en Préfecture a été une mascarade et n’était pas à la hauteur des enjeux. La sauvegarde du site n’a pas avancé d’un iota. La DRAC et la Préfecture ont malheureusement refusé d’utiliser ce que leur permet Code du Patrimoine en cas de découverte exceptionnelle pour sauver ce site. (Art. R523-48). Ni les citoyens, ni les associations, ni les scientifiques présents n’ont pu obtenir de réponse sur l’avenir du site. La Préfecture, la Ville de Marseille et Vinci ont tenté de justifier la privatisation et la destruction du site. De nombreuses zones d’ombres subsistent d’ailleurs sur les sondages réalisés par Vinci avant l’acquisition du bien, sur l’avenir de la petite partie classée et sur les zonages du Ministère correspondant parfaitement et miraculeusement avec le projet immobilier. Comme l’ont prédit, et écrit de concert, la Préfecture des Bouches-du-Rhône et le promoteur immobilier Vinci, le vrai enjeu de cette réunion a été de « permettre le démarrage des travaux ». Les Marseillais doivent désormais redoubler de mobilisation pour sauver leur patrimoine historique remarquable, symbole même de la fondation de la plus vielle ville de France.»