Publié le 1 avril 2014 à 11h50 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h47
Marseille, les résultats sont tombés tel un coup de massue : Jean-Claude Gaudin (UMP) a été très largement reconduit à la Mairie pour un quatrième mandat et le FN a fait une percée sans précédent remportant la Mairie du 7e secteur. Du jamais vu ! C’était pour éviter ce scénario catastrophe que membre de la société civile, je me suis engagé auprès de Patrick Mennucci et Christophe Masse. Cette campagne électorale a été très dure, j’ai même été victime de menaces de mort. Que peut-on en tirer comme enseignements : Constat d’un échec inéluctable ou possibilité d’un nouveau départ ?
Éviter la chronique annoncée d’un raz de marée du FN
Je me suis engagé en tant que membre de la société civile dans les élections municipales 2014. Un électeur ayant la fibre sociale qui a voulu devenir acteur pour éviter la chronique annoncée d’un raz de marée du FN. Il nous fallait de nouvelles perspectives pour sortir Marseille de son marasme, pour positionner la deuxième ville de France dans le XXIe siècle et faire face aux défis de la pauvreté, des inégalités, de la violence, de l’échec scolaire et éviter la spirale du désespoir. C’est pour tout cela que j’ai rejoint, « le nouveau Cap » de Patrick Mennucci qui a mené une liste de gauche et d’ouverture sur la société civile.
J’ai fait campagne en troisième position sur la liste de Christophe Masse dans le difficile 6e secteur, traditionnellement ancré à droite. Les 11e et 12e arrondissements sont très contrastés, on y retrouve de nombreuses disparités. Mal desservi par les transports en commun, sans infrastructures, avec un développement urbain ayant oublié l’humain, pas d’accès à la culture ni de tissu industriel, ce secteur pouvait être la clé de l’élection.
J’ai vu de la haine dans certains regards
Nous avons bâti patiemment un programme au contenu riche et argumenté en prenant soin de chiffrer les dépenses et de proposer les moyens de financer ces propositions. Mais, au contact des électeurs nous avons souvent croisé des regards désabusés et parfois de haine comme s’il s’agissait encore de vaines promesses électorales qui ne seraient pas tenues une fois élus, ou nous tenant pour responsables de la situation économique.
On a tout vu dans cette campagne, des alliances surprenantes, des ennemis jurés se réconcilier pour une Mairie de secteur, et des attaques de personnes, sans que cela ne choque outre mesure. Dans ce contexte tendu, j’ai même reçu des menaces de mort brève897 dans les réseaux sociaux et par téléphone. Une plainte contre X a été déposée. Dans quelle société vivons nous si un candidat aux élections, rendez-vous démocratique s’il en est, est menacé pour ses orientations politiques ou pour ses origines ? Pas très loin de la barbarie ! C’est un signal fort et je l’ai bien entendu. Cela ne me découragera pas bien au contraire.
Quel que soit notre mandat, nous sommes aujourd’hui des élus de la République
Les résultats ont été à la hauteur du désarroi des électeurs. Une faible mobilisation, une abstention record, et une forte poussée des extrêmes. Le nouveau Conseil municipal sera composé de 61 élus de droite, de 20 conseillers de gauche et du même nombre pour l’extrême droite.
Dans le terrible naufrage du « nouveau cap », nous sommes bien peu à avoir été élus. Mais quel que soit le niveau de notre mandat, nous sommes aujourd’hui des élus de la République. Aussi, au nom de ceux qui nous ont portés, il nous incombe la responsabilité de poursuivre notre tâche, de convaincre les électeurs que le changement est possible et que nous pouvons l’incarner. Pour cela il nous faut tirer très vite les leçons de ce scrutin, faire un travail d’Union et de terrain et le faire dès maintenant. Il faut le faire avant que le vote protestataire ne se transforme en vote idéologique lors des prochaines échéances électorales, afin d’éviter la politique du pire. Celle qui exclut et qui monte les citoyens les uns contre les autres.