Publié le 14 mai 2013 à 3h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 15h49
Quatre personnes qui ont travaillé avec Eugène Caselli ont témoigné en ouverture du meeting : Gérard Cazorla, Brigitte Escande, Jean-Pierre Roche et Axelle Benaïch.
Gérard Cazorla, secrétaire CGT du CE de Fralib , lutte depuis 960 jours avec les 182 salariés de l’usine afin de maintenir l’activité industrielle sur le site de Gémenos et les emplois.
Gérard Cazorla explique les raisons de sa présence : « Je suis ici, ce soir pour témoigner de l’action d’Eugène Caselli dans notre dossier. Fralib, c’est la multinationale Unilever qui a voté en 2010 la fermeture de l’usine et depuis nous menons un combat contre cette fermeture et pour le maintien de l’activité industrielle. Unilever n’étant pas propriétaire des bâtiments de Fralib, on a demandé à Eugène Caselli de mettre un droit de préemption pour empêcher la vente de nos locaux, ce qui permettait de bloquer toute solution alternative et la mise en place d’autres projets. Ce qu’il a fait en mai 2012, il a dans un premier temps préempté et dans un deuxième temps , en septembre 2012, il a racheté les bâtiments, ce qui nous a permis de continuer à mettre en place notre projet alternatif, sous forme de coopérative industrielle. On l’a rencontré à plusieurs reprises et il affirmé son soutien pour le maintien de l’activité, pour sauver nos emplois. Il a tenu parole. Beaucoup de politiques sont passés dans nos locaux, on fait des promesses. Aujourd’hui, ils sont à la tête de l’État, dans des ministères et on n’entend plus parler d’eux. Ils nous tournent le dos. On attend des hommes politiques au moins qu’ils assument leur responsabilité et tiennent leurs promesses. Il faut noter qu’Eugène Caselli continue à nous soutenir et on le remercie. Dans ce pays où tous les mois le chômage bat des records, on laisse une multinationale comme Unilever envoyer des salariés à Pôle emploi. »
Brigitte Escande, responsable de l’espace senior à l’Entraide solidarité 13, évoque Eugène Caselli en tant que directeur général de cette structure de 2001 à 2004.
« Je garde de très bons souvenirs d’Eugène Caselli. Quand il est arrivé à l’Entraide, il a tout de suite défini le travail, très vite appréhendé les choses, fait un état des lieux et il s’est mis tout de suite au travail. Il nous a étonnés car il a été capable de très vite connaître les gens, leurs noms, les fonctions de chacun. On s’est senti compris. Il a réuni tout le monde et a présenté un plan triennal. Il nous a aidés à poursuivre ce plan, et à ce moment là on a réussi à avancer, à finaliser. Il était dans la concertation et les objectifs ont été atteints. C’était un vrai patron, quand il avait des décisions à prendre, il prenait les avis et les argumentaires et ensuite il tranchait. »
Jean -Pierre Roche est président d’honneur de Cap au Nord entreprendre, raconte sa rencontre avec Eugène Caselli.
« Cap au Nord entreprendre a été créé en 2010, c’est une association de chefs d’entreprises issus du rapprochement Arnavant activités (quartier des Arnavaux) et entreprendre en Zones franches, on a réussi à faire coïncider les objectifs de ces deux associations. Il faut dire que le secteur des 14,15 et 16e arrondissements représentent 4 500 entreprises et 30 000 emplois. La rencontre avec Eugène Caselli s’est faite au moment où j’étais encore président d’Arnavant activités. On a travaillé avec ses services à la création de Cap au Nord entreprendre. Faire jouer ensemble des gens qui bénéficiaient d’exonération et d’autres qui n’en avaient pas, ce n’était pas évident et pourtant cela a été fait. J’ai constaté tout de suite qu’Eugène Caselli était convaincu que l’entreprise, parce qu’elle crée de l’emploi, est un des leviers pour la résorption du chômage et c’est particulièrement vrai dans les quartiers Nord où nous travaillons. Dans les quartiers Nord, il y a aussi des zones franches urbaines, Eugène Caselli est un des fervents défenseurs de ce dispositif qui, quand bien même ne bénéficie pas à la totalité des entreprises est un accélérateur du développement économique. Normalement le dispositif devrait être prorogé jusqu’en 2017, on le saura formellement demain. C’est un travail collectif dont un des moteurs s’appelle Eugène Caselli. Il est également un ardent défenseur de la métropole, qui nous est absolument nécessaire et que soutiennent de tous leurs vœux l’ensemble des forces vives d’une communauté très large. »
Axelle Benaïch est enseignante au sein d’Aix Marseille Université (AMU) a rencontré Eugène Caselli sur les thématiques du numérique.
« On a échangé sur l’intuition commune qu’une ville pour rester dans son temps, pour prendre de l’avance, elle doit être géniale, curieuse, ouverte, connectée, essayer d’être à l’écoute de ses habitants qui sont devenus des experts du territoire. Et souvent on se rend compte que dans les territoires il y a des communautés virtuelles qui ne se parlent pas toujours. Pour les reconnecter, il faut inventer des passerelles, il faut mettre à disposition des bacs à sable (incubateurs), des nouveaux services, des nouveaux cadres de vie. Le numérique est un facilitateur, il permet de faire rencontrer des générations, des territoires. J’ai rencontré Eugène Caselli à plusieurs reprises sur des projets, son engagement en faveur du numérique ne se réduit pas seulement à des paroles, il se traduit en acte notamment avec Open Data, mise en échange de données, dans le cadre de la Communauté urbaine, des données de transports. J’ai beaucoup apprécié son travail sur la mobilité, la mobilisation du public sur les questions de l’environnement, la question des déchets. J’espère que notre ville va révéler ses richesses, ses solidarités, c’est le moment. »
Propos recueillis par Patricia MAILLE-CAIRE