Publié le 14 juillet 2017 à 14h00 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46
Le président de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, vient d’ajouter dans l’escarcelle de The Camp 2M€ supplémentaires «dans ce lieu totem de notre Opération d’Intérêt Régional Smart City». The Camp – campus numérique dédié à l’innovation, situé à Aix-en-Provence, dans le quartier de la Duranne- à l’architecture futuriste signée Corinne Vezzoni, a été fondé par Frédéric Chevalier, ex-président du groupe de marketing digital HighCo, avec l’idée de favoriser les synergies.
Renaud Muselier vient de visiter le chantier de « The Camp » aux côtés du Président-Fondateur, Frédéric Chevalier, de l’architecte, Corinne Vezzoni ainsi que de nombreuses entreprises intervenant sur le site, d’élus régionaux et de Maryse Joissains Masini, maire d’Aix-en-Provence. Il a annoncé à cette occasion, un renforcement du soutien de la Région «à ce projet d’ampleur qui dopera l’attractivité du territoire régional». Souhaitant que «The Camp soit identifié comme un lieu totem de notre Opération d’Intérêt Régional (OIR) Smart City (coprésidée par Frédéric Chevalier et Françoise Bruneteaux, vice-présidente de la Région NDLR)». Considérant que de tels projets vont être accélérés avec les OIR car «ils sont créateurs d’emplois et d’activité dans notre région et vitrine de l’excellence de Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans le monde entier.» C’est donc 2M€ supplémentaires que la Région a décidé d’engager pour accompagner The Camp dans son développement. «Deux millions de plus que la somme allouée par l’ancienne mandature. Au total ce sont 5 millions d’euros que la Région engagera pour soutenir The Camp. Un montant à la hauteur de l’ambition que je porte pour notre Région». Une visite lors de laquelle les acteurs de cette opération évoqueront leurs actions, au premier rang desquels Frédéric Chevalier pour qui «on ne mesure pas les transformations gigantesques que le monde va connaître», les potentialités que cela représente. Tandis que Corinne Vezzoni raconte l’architecture, son adaptation au sol «que l’on ne touche quasiment pas», la forêt qui protège du vent et ce toit de forme incurvée qui protègera à son tour d’un vent «qui rebondira dessus».
«Le numérique et l’innovation sont clairement les moteurs de la transformation de notre société»
Renaud Muselier s’inscrit dans ce projet avec comme credo «Le numérique et l’innovation sont clairement les moteurs de la transformation de notre société, de sa croissance et de son développement.» Rappelant qu’avec ce Camp, outre construire «ce monde de demain que chacun attend» ce sont également 150 emplois directs et indirects qui seront créés sur ce site où 300 stagiaires et 2 000 managers du monde entier y seront formés chaque année, tout comme une vingtaine de start-up et 40 PME accélérées. «The Camp sera un moteur crucial pour tous nos territoires»,avance-t-il, avant de mettre en exergue: «The Camp réunit tous les ingrédients de la réussite de notre région: entreprises, innovation, recherche et formation sur la filière numérique au service de la croissance et l’emploi.» «Le tout, poursuit-il, avec une dimension écologique, fondée sur les nouveaux usages et les énergies renouvelables, qui est tout simplement capitale.» Insiste sur cette dimension écologique en rappelant : «Nous voulons que Provence-Alpes-Côte d’Azur devienne la vitrine des accords de Paris.» Revient sur la ville de demain: «Vous l’imaginez plus propre, avec un air plus respirable, de l’eau de bonne qualité, des paysages préservés ou même améliorés. Vous l’imaginez aussi avec des matériaux plus respectueux de l’environnement, de la piscine à la maison. C’est cela qui contribuera au bien-vivre des 5 millions de Provençaux, d’Alpins et d’Azuréens. Cela nécessite aussi de miser sur le progrès numérique. Il n’est pas inutile de rappeler à ce propos que le numérique, c’est 5,5 % du PIB en France, contre 8 % aux États-Unis et 10 % en Grande-Bretagne. Nous devons être meilleurs».
«Devenir la 1ère Smart Région d’Europe»
Toujours à propos du numérique, il signale : «Cette année, nous faisons un effort considérable pour renforcer notre couverture numérique et devenir la 1ère Smart Région d’Europe. Plus de 171M€ sont au déploiement du haut débit dans nos territoires ruraux. Nous allons nous saisir de l’enjeu de la transmission des entreprises. C’est fondamental pour maintenir l’activité économique et préserver l’emploi. Nous allons simplifier les outils mis en place depuis notre arrivée pour les rendre toujours plus opérants. Je pense notamment au Fonds d’investissement régional, au guichet unique des entreprises ou à nos Opérations d’intérêt régional (OIR).» Cette stratégie nouvelle, poursuit-il, «concerne très directement The Camp dont l’ambition est de réunir les talents du monde entier, étudiants, entrepreneurs, dirigeants, managers, experts, pour créer un écosystème innovant, un lieu d’intelligence connectée, un lieu d’échanges et de confrontation des idées, à l’instar des campus américains». Et d’afficher son ambition: «Accompagner l’ensemble de nos entreprises, innovateurs et habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour qu’ils puissent profiter de ce lieu emblématique du territoire, profiter des formations pour nos jeunes et moins jeunes.»
«Plus de 110 start-up créées chaque année»
Renaud Muselier met en exergue une région qui s’impose «comme une terre d’excellence pour les entreprises du numérique»: «Une filière dynamique, des projets et des entreprises innovantes : plus de 110 start-up créées chaque année, 10 pôles de compétitivité, plus de 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel dans le secteur du numérique, 4 écosystèmes French Tech.» Rappelle le vote de près de 11M€ d’aide aux entreprises lors de l’Assemblée plénière du 7 juillet avant d’annoncer que la Région met à disposition ses équipes pour aider à la captation de fonds européens pour les entreprises. «Nous avons à Bruxelles une équipe de 6 spécialistes des fonds européens, chacun dans son domaine de spécialité. J’ai fixé un objectif de un milliard d’euros de fonds directement obtenus par nos entreprises, nos associations et nos collectivités auprès de la Commission européenne d’ici à 2021».
Frédéric Chevalier se réjouit: «Nous avons la chance d’avoir des collectivités remarquables qui nous ont tout de suite accompagnés et c’est important car nous ne mesurons pas les transformations gigantesques que le monde va connaître. Ce qui pose des questions sur le plan génétique ou de l’intelligence artificielle notamment mais qui est aussi source de potentialités extraordinaires. Le monde va changer dans tous les domaines: énergie, transport, médecine, construction, santé… et il y a peu de lieux dans le monde qui, tel The Camp, entend inspirer nos leaders qu’ils soient du public ou du privé, les former aux ruptures émergentes. Cela afin d’être acteurs des transformations et non de les subir». Et annonce une ouverture pour la fin du mois de septembre. Corinne Vezzoni revient sur l’architecture, pleinement inscrite dans la nature comme dans le projet «en favorisant les rencontres, la convivialité, des entre-deux; qui propose également des patios clos où l’on peut s’isoler». Et d’élargir son propos: «Une des raisons qui conduisent les Hommes à quitter la ville est le besoin de nature. Alors je me dis que si la nature envahit les villes et bien cela peut les pousser à y rester, y revenir, ce qui leur permettra d’éviter des déplacements trop longs».
Inclusion, localisme, épanouissement, résilience climatique et nature
Laurence Nhan a la responsabilité de Utopies en Paca, atelier créé, il y a une vingtaine d’années, par Elisabeth Laville. «Nous avons été appelés au début du projet pour réfléchir à une stratégie de développement qui se construit à partir de cinq axes: inclusion, localisme, épanouissement, résilience climatique et nature». Frédéric Chevalier explique : «Il faut accepter un travail un an et demi avant le début du chantier, laisser livre ouvert à l’atelier Utopies, accepté d’être secoué sur des dossiers complexes, parfois coûteux. Mais lorsque, comme The Camp, on veut explorer le futur, il importe d’être exemplaire d’autant que je suis persuadé que, ce que nous faisons aujourd’hui, tout le monde le fera demain». L’atelier Utopies a été écouté, il n’est pas le seul. Un théâtre de verdure de 470 places voit le jour: «On le doit à Bernard Foccroulle, le directeur du festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence, indique Frédéric Chevalier, il m’a dit qu’il fallait faire entrer encore plus la culture et l’art dans The Camp. Qu’un théâtre de verdure ajouterait une dimension de culture française, européenne ce qui permettrait de se démarquer de ce qui peut se faire aux États-Unis». Et, sous le soleil du midi, une piscine s’imposait aussi. Toute en bois, elle a été réalisée par la société O2 Pool. Emmanuel Berthod précisant: «Nous avons trois brevets sur ce type de piscine, un concerne la biofiltration de l’eau, sans utilisation de la chimie donc, nous renvoyons dans la piscine une eau potable. Le deuxième brevet concerne le mode de construction qui permet de bâtir des piscines de 2 mètres par 2 jusqu’à celle-ci, de 50 mètres par 6. Enfin, le troisième concerne la fermeture de la piscine par fond mobile ce qui permet de garantir la sécurité, de protéger l’eau des saletés et d’avoir une terrasse lors de soirées». Ludovic Deblois, président et co-fondateur de Sunpartner explique que sa société intègre des solutions photovoltaïques innovantes et invisibles. «C’est notamment le cas pour les logements alors que l’Europe pousse à la réalisation et la réhabilitation de bâtiments pour les rendre à énergie positive. Or, si le bâtiment fait plus de trois étages, il est nécessaire d’utiliser la façade. Nous avons des solutions pour cela».«Nous avons créé une montre photovoltaïque et nous nous intéressons aussi au transport », dévoile-t-il. Jean-Luc Bettiol, IDSUD Énergies explique pour sa part : «S’appuyant sur une technologie de pales en 3 dimensions, ces éoliennes présentent des avantages inédits dont : silence, robustesse et productivité. Outre le fait de donner de la lumière à un bâtiment, elle offre la possibilité de capter la pollution, wi-fi, signalétique, vidéosurveillance, etc.». Caroline Pozmentier-Sportich, vice-présidente de la Région en charge de l’International se félicite au terme de la visite: «Nous avons là un objet en tout point remarquable pour développer l’attractivité de notre Région».
Michel CAIRE
Maryse Joissains-Masini: « Renaud Muselier prouve que Aixois et Marseillais peuvent travailler ensemble »
Renaud Muselier a souligné lors de son intervention que la métropole Aix-Marseille Provence sera soutenue par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Une somme de 120 M€ est avancée: «Nous allons travailler le dossier avec la métropole, les conseils de territoire dans la culture du résultat et le respect de la proximité que j’entends mettre en œuvre. Nous cofinancerons des opérations constructives pour la métropole». Un propos qui satisfait pleinement Maryse-Joissains Masini, maire d’Aix et présidente du Conseil de territoire du Pays d’Aix: «Nous avons un président de région qui est à la hauteur de sa fonction contrairement au Président de la métropole qui n’a pas compris qu’il était là pour le développement des territoires et reste au niveau de la voirie. Je retiens que Renaud Muselier prouve que Aixois et Marseillais peuvent travailler ensemble lorsqu’ils œuvrent en bonne intelligence».
M.C.