Publié le 27 janvier 2019 à 13h03 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 20h46
Il avait impressionné tout le monde dans le film «La tête haute» réalisé par Emmanuelle Bercot, en 2014. Depuis Rod Paradot né le 4 avril 1996 poursuit un début de carrière absolument fulgurant. Choisi pour être «Le Fils» dans la pièce de Florian Zeller il a obtenu avec ce rôle le Molière de la révélation masculine 2018» et ce, après avoir reçu le César du meilleur espoir masculin sur le long métrage d’Emmanuelle Bercot où, face à Catherine Deneuve, il avait touché le public . Rod Paradot sera sur la scène du Jeu de paume d’Aix-en-Provence à partir de lundi. Entretien.
Destimed: Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ?
Rod Paradot : C’est Ladislas Cholat, le metteur en scène, qui a pensé à moi avec Yvan Attal que je connaissais puisque je travaillais avec lui sur un autre projet. Et puis le casting s’est enchaîné et j’ai été choisi.
Qu’avez-vous ressenti à la lecture de la pièce ?
Ce fut un choc. Absolu. Je me suis d’abord dit que c’était une chance incroyable de jouer du Florian Zeller, dont je ne connaissais alors aucune pièce, et ce texte puissant, si beau, si grave si ample m’a bouleversé. Tout cela a été renforcé par la direction de jeu de Ladislas Chollat, qui nous a surtout fait comprendre dans quel sens il voulait que tout cela aille. Qui a précisé la psychologie des personnages. Qui guidait plutôt que donnait des ordres.
A un instant de la pièce Nicolas dit : «Comment voulez-vous que j’aille bien, si je suis au-milieu de gens qui vont plus mal que moi ?» N’est-ce pas l’une des clefs pour comprendre ce personnage ? Et d’ailleurs comment le définiriez-vous ?
Oui tout à fait mais je dirai de mon personnage que c’est un adolescent qui a perdu le goût de la vie, et qui exprime son besoin de renouer le lien familial qu’il a perdu. Son père, qui a divorcé, pense qu’il est responsable du malaise de son fils. Mais le mal de Nicolas est plus profond. C’est un adolescent qui n’est pas fait pour le monde dans lequel il vit. Et qui le montre tout en appelant au secours !. Il est très riche et très complexe. Après avoir appris le texte, je me suis laissé porter par le personnage. Il m’a enrichi d’ailleurs et transformé.
Vous avez créé la pièce aux côtés d’Yvan Attal. C’est Stéphane Freiss qui a repris le rôle du père. Qu’est-ce que ce changement de distribution a entraîné ?
J’ai repris la pièce à zéro, en repensant totalement le personnage. Et du coup, cela a changé ma façon de jouer. Surtout en raison du fait qu’Yvan Attal et Stéphane Freiss, ces deux comédiens magnifiques avec qui j’ai joué et joue avec bonheur, ont des manières très différentes d’incarner Pierre, le père de Nicolas. Les rapports de Nicolas avec Pierre-Yvan Attal, sont plus durs qu’avec Pierre-Stéphane Freiss, dont les relations avec son fils demeurent plus fusionnelles, moins violentes, plus douces. Un autre éclairage donc qu’il a fallu prendre en compte, avec le metteur en scène qui l’a accompagné.
Préférez-vous jouer au cinéma ou au théâtre ?
J’adore les deux, bien entendu. Mais j’avoue que de jouer au théâtre est une expérience par moments plus intense que de faire un film. Sentir la salle, par exemple…car, il y a des choses qui ne sont jamais les mêmes d’un soir à l’autre. La magie du spectacle vivant. Pour moi qui montais sur les planches pour la première fois, et qui ne connais pas vraiment les grands auteurs, cela m’a enthousiasmé et donné envie de continuer. Et puis je le répète… incarner un personnage écrit par Florian Zeller, dans une pièce admirablement construite avec de tels partenaires de jeu, est un véritable cadeau !
Seriez-vous du coup tenté par l’écriture vous-même ?
Oui, j’aimerais et depuis longtemps écrire un film. Peut-être que cela se fera. Je vais continuer à tourner j’ai des tas de projets surtout cinématographiques, et je vais continuer à défendre ce Fils qui m’a apporté tant…
Propos recueillis par Jean-Rémi BARLAND
Des changements dans la distribution de la pièce « Le fils » sont à noter, par rapport au programme distribué en début d’année : Stéphane Freiss remplacera Yvan Attal. Florence Darel remplacera Anne Consigny, Daniel San Pedro remplacera Jean-Philippe Puymartin. Cette pièce de Florian Zeller clôt la trilogie entamée par « La mère et le père », grands succès des précédentes saisons des Théâtres avec (toujours) Rod Paradot, Molière 2018 de la Révélation Masculine, dans le rôle de Nicolas. Il est « le fils » conçu par l’écriture d’un des dramaturges les plus doués de sa génération. Au Théâtre du Jeu de Paume du lundi 28 janvier au samedi 2 février 2019 à 20 heures. Sauf le mercredi 30 janvier à 19h. Plus d’info et réservations lestheatres.net/