Le think tank Écologie des solutions vient de recevoir Caroline Ritzenthaler, Directrice Transition Écologique & Grands Projets – Région Sud Paca EDF pour apporter un éclairage sur les solutions avancées par le Groupe afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
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Caroline Ritzenthaler met en exergue les solutions qu’EDF met à disposition pour construire un avenir énergétique neutre en CO2 grâce aux énergies renouvelables (EnR) et l’optimisation des installations, bâtiments et process industriels. Une action qui s’inscrit «dans le cadre de la stratégie nationale bas-carbone, introduite par la Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV). Il s’agit de la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique. Elle donne des orientations pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas-carbone, circulaire et durable», explique Caroline Ritzenthaler qui précise encore que cette feuille de route «définit une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 2050 et fixe des objectifs à court-moyen termes : les budgets carbone.» Deux ambitions sont avancées : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français. Pour la directrice Transition Écologique & Grands Projets, EDF les décideurs publics, à l’échelle nationale comme territoriale, «doivent la prendre en compte. Précisons que la neutralité carbone implique de diviser nos émissions de gaz à effet de serre (GES) au moins par 6 d’ici 2050, par rapport à 1990.»
«La région Sud ne produit que 40% de l’électricité qu’elle consomme »
En ce qui concerne la Région Caroline Ritzenhaler souligne qu’«elle ne produit que 40% de l’électricité qu’elle consomme. » Indique d’autre part qu’en matière de gaz à effet de serre « la région doit s’attaquer en premier lieu à l’industrie quand pour le reste de la France ce sont les transports.» Elle évoque ensuite une chaîne hydraulique d’importance qui part de Serre-Ponçon. «Elle représente notre force, tant en termes d’eau que d’énergie ».
Dans ce contexte, pour parvenir à une neutralité carbone en 2050, EDF préconise le doublement de la consommation électrique pour réduire de 90% la production de gaz à effet de serre. Elle précise : «Une baisse de 80% des rejets de gaz à effet de serre est possible mais cela nécessite une grosse consommation supplémentaire d’électricité . Si on ne prend que l’électricité nécessaire pour les nouveaux projets il faut augmenter de 50% l’apport d’électricité. » Caroline Ritzenhaler prévient: «Si on veut décarboner, il faut un bouquet de solutions qui commencera par l’industrie et avant tout par Fos.» Ensuite dans la salle on évoque le risque de départ d’ArcelorMittal: « S’ils partent ils risquent d’aller polluer ailleurs, nous avons intérêt à les garder ici et à décarboner », considère une personne dans le public.
Caroline Ritzenhaler reprend : «Concernant la mobilité nous reprenons le scénario de l’Ademe, pour réduire les rejets il faut passer de 1 à 1,8 personne par voiture, renforcer l’électrification des voitures comme des bus autant que possible et il faut passer de 11 à 15% de déplacements en transport en commun. » Pour le bâtiment, poursuit-elle : « On aura plus de mal à atteindre la décarbonation.» Il existe toutefois des pistes, comme l’indique Sébastien Barles, adjoint au maire de Marseille en charge de la transition écologique, qui met en avant «l’important réseau de chaleur mis en place pour des immeubles dans le nord de Marseille». Un réseau qui présente un double intérêt, sur le plan environnemental en réduisant les rejets de CO2. Au niveau économique ce mode de chauffage permet de mettre en place des tarifs compétitifs. Caroline Ritzrnhaler ajoute : « C’est un système qui permet d’avoir une température constante de 12 à 13 degrés. C’est autant de gagner pour chauffer ou rafraîchir. » Système d’autant plus à développer que le fioul reste majoritaire pour chauffer les immeubles et que 19% d’entre eux ont une qualité d’isolation très faible. « Un changement de système de chauffage permettrait de réduire de 28% les rejets de CO². » Rappelle que la stratégie nationale bas-carbone incite à recourir aux énergies décarbonées les plus adaptées à la typologie des bâtiments ; d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments et de fixer l’objectif de 500 000 rénovations par an pour le parc existant, en ciblant les passoires énergétiques…
Les enjeux de la décarbonation sont énormes, ils impliquent de s’appuyer sur le nucléaire « premier pilier de la production électrique » mais aussi l’éolien marin « l’éolien terrestre a du mal à trouver sa place », le solaire notamment en milieu agricole « ou sur le canal EDF ». « Nous avons aussi un projet important sur Saint-Chamas pour rejeter l’eau dans le Rhône et plus dans l’Étang de Berre ce qui permettrait de remonter la centrale à ses capacités maximales ». La situation de l’agriculture est aussi évoquée. L’objectif affichée est de développer l’agroécologie, l’agroforesterie et l’agriculture de précision, notamment pour réduire au maximum les surplus d’engrais azotés. De développer la bioéconomie « pour fournir énergie et matériaux moins émetteurs de GES à l’économie française et de faire évoluer la demande alimentaire. »
Michel CAIRE