Think tank écologie des solutions : une réunion qui ne manque pas d’air

C’est à l’invitation d’Amapola Ventron, maire de Cabriès-Calas (13), que le think tank « écologie des solutions », fondé par Christophe Madrolle et Fabien Perez,  vient de se réunir. Occasion de prendre un bol d’air puisque la réunion avait pour objet les enjeux de la qualité de l’air sur la métropole Aix-Marseille Provence avec, pour invité, Dominique Robin, le directeur d’Atmosud.

Destimed Think TANK
Le think tank « écologie des solutions » vient de se tenir à cabriès ©DR

AtmoSud, agréée par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, est une structure associative loi 1901, qui regroupe quatre collèges d’acteurs : collectivités territoriales, services de l’État et établissements publics, industriels et associations de protection de l’environnement et de consommateurs, des personnalités qualifiées et ou professionnels de la santé. Membre de la Fédération Atmo France, les deux piliers d’AtmoSud sont : garantir un observatoire de référence et favoriser l’engagement.

Très rapidement Dominique Robin situe la hauteur des enjeux « 1 500 litres d’air passent tous les jours dans nos poumons ». Or, poursuit-il: «La qualité de l’air est le parent pauvre des politiques publiques car, comme nous sommes devant un enjeu planétaire, on a tendance à renvoyer la responsabilité vers les autres. Et cette tendance concerne aussi bien les citoyens que les politiques. On le voit bien avec la question des transports. Les premiers disent il n’y a pas assez de transports en commun et les autres rétorquent qu’il n’y a pas assez d’usagers. Et, pendant ce temps on respire de la pollution mais sans s’en rendre compte ».

Il rappelle que « l’Organisation Mondiale de la Santé a, en 2021, publié une nouvelle ligne directrice et, force est de constater que nous en sommes très loin ». Mais pas question de baisser les bras, nous sommes dans l’écologie des solutions et des solutions existent. « Nous avons des grands leviers d’action. Le premier notamment concerne l’énergie où on va dans le bon sens avec un pétrole qui n’a plus le vent en poupe. Attention toutefois à l’utilisation du bois qui est le premier producteur de particules fines en zone urbanisée », prévient Dominique Robin.

« la Région Sud a posé un acte fort »

Il a été également question de la pollution des navires, notamment à quai : «Là aussi on voit des évolutions avec le passage au gaz de grands paquebots et l’électrification à quai qui est la politique à suivre pour améliorer la vie des riverains. Et je dois dire qu’avec les escales zéro fumée la Région Sud a posé un acte fort en décidant d’aller plus loin que la réglementation elle a ainsi créé une dynamique », indique Dominique Robin qui précise qu’«un autre axe concerne donc  la technologie avec la filtration, le branchement à quai… Il faut poursuivre le travail en ce sens en étant conscient que ce n’est pas l’alpha et l’omega ».

Il ajoute que le choix de la suspension de la mise en place de la ZFE (Zone à faible émission) « n’est pas la bonne solution ».  Et, dernier axe abordé la planification en matière de mobilité et d’urbanisation. « Quel aménagement, quel traitement durable des bâtiments. Les questions sont nombreuses ». Il s’appuie sur le travail accompli dans les écoles où une action est menée sur l’air. « On amène ainsi l’enfant et l’enseignant à avoir une réflexion sur la qualité de l’air, sur tous les enjeux que cela représente car, lorsque l’on ouvre une fenêtre on l’ouvre sur le monde ».

Aujourd’hui, selon Dominique Robin, « les gens en ont ras le bol des normes, il faut une politique positive et si on regarde comment l’école maille le territoire on voit que l’on peut mener une politique de l’air et des mobilités à partir des écoles. En ce sens l’expérience aixoise des rues scolaires est un succès et l’on voit qu’elle a un impact sur bien des domaines : les enfants arrivent moins stressés, des liens se créent entre les familles. En fait la mise en place de la rue scolaire a permis d’améliorer la qualité de l’air, de réduire les nuisances sonores et olfactives aux heures d’entrée et de sortie des élèves mais aussi, de sécuriser les abords de l’école et de favoriser d’autres moyens de locomotion.  Cela simplement en interdisant la circulation automobile lors de la rentrée et de la sortie scolaire ».

Christian Amiraty, le maire de Gignac-la-Nerthe, avance : « J’ai 72 ans, j’ai vu la situation évoluer, les mentalités bouger dans le bon sens. Je me souviens en effet de l’époque où il y avait un conflit entre les syndicats défendant l’emploi, même s’il était polluant et les défenseurs de la nature. La situation était bloquée et difficilement tenable pour le maire. Aujourd’hui, à force d’informations, de concertations, la situation n’est plus la même.  Personne ne nie l’importance du développement économique, de l’activité industrielle mais en les conjuguant avec la qualité de l’air, de l’environnement et cela me rend plus optimiste ».

Michel CAIRE

Le prochain think tank « Écologie des solutions » qui portera sur biodiversité marine et protection de la Méditerranée se tiendra à Sausset-les-Pins à l’invitation du maire Maxime Marchand.

Contact: ecologiedessolutions@gmail.com

 

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