Le Castres Olympique jouera sa première finale de championnat de France depuis 18 ans face au RC Toulon le samedi 1er juin. Ce samedi lors de la deuxième demi-finale du Top 14, les Tarnais ont créé la sensation en battant sans coup férir (25-9) des Clermontois qui ne s’étaient pas remis de leur déception de la finale de H-Cup perdue la semaine passée face à Toulon.
Les deux demi-finales du Top 14 auront finalement accouché de deux surprises ce vendredi 24 mai et samedi 25 mai au stade la Beaujoire à Nantes. Après que le RCT, que l’on prédisait émoussé et/ou démobilisé au lendemain de son sacre européen, ait écarté le Stade Toulousain (24-9), c’est ce samedi le Castres Olympique qui a créé une énorme surprise en terrassant Clermont, premier de la phase régulière mais encore mentalement par sa cruelle désillusion en finale de Coupe d’Europe la semaine dernière face à Toulon (défaite 16-15). Cela n’enlève rien à la performance des Tarnais qui se sont montrés extrêmement solides dans le sillage d’un pack surpuissant qui a bousculé son vis-à-vis en mêlée. Fort d’un Rory Kockott précis face aux perches au contraire d’un Morgan Parra qui manquera ses deux premières tentatives, Castres a su profiter des approximations des « jaunards », notamment dans leurs passes, pour prendre le large au repos (12-3). La révolte des Auvergnats, privés de leur capitaine Aurélien Rougerie dès la fin de la première mi-temps, eut bien lieu durant quelques minutes en deuxième période, mais elle fut plombée par nombre d’en-avant, des pénalités concédées et une charnière Parra-Delany perturbée, multipliant les mauvais choix dans l’alternance. Et le CO s’offrira même le luxe d’inscrire un essai en contre suite à une interception de Romain Cabannes (63e). A 25-9, à un gros quart d’heure de la fin, le cœur n’y était plus pour des Clermontois qui achèvent leur superbe saison sans le moindre trophée.
En face, les Tarnais ont été récompensés pour leur persévérance, eux qui disputaient leur quatrième phase finale consécutive au même titre que le Stade Toulousain, l’ASM et le Racing-Métro 92. Battu en barrages en 2010 et 2011, demi-finaliste l’an passé, le CO parvient enfin à sa quatrième tentative à se hisser au Stade de France. Une enceinte qu’il découvrira dans le cadre d’une finale de championnat de France, puisque la dernière que les Tarnais en avaient disputé une en 1995, elle se tenait encore au Parc des Princes.
Des retrouvailles entre vieilles connaissances
Même si Toulon et Castres ont chacun été sacrés trois fois champion (en 1931, 1987 et 1992 pour les varois ; en 1949, 1950 et 1993 pour les Tarnais), c’est la première fois que les deux clubs se rencontreront en finale. L’affiche RCT-CO n’en était pas moins un classique du rugby hexagonal du début des années 1990, époque à laquelle les deux équipes s’étaient croisées trois fois au stade des demi-finales. Toulon avait remporté la première en 1992 à Béziers (18-12) avant d’être sacré champion de France face à Biarritz (19-14) pour ce qui reste son dernier titre à ce jour. Castres avait pris sa revanche à Lyon (17-16) l’année suivante, avant de conquérir le Bouclier de Brennus face à Grenoble (14-11). Enfin, les Tarnais avaient gagné la « belle » en 1995 à Toulouse (18-13) avant d’être battus par le Stade Toulousain (31-16) lors de la dernière finale 100% midi-pyrénéenne à ce jour.
Une fois n’est pas coutume, le RCT, 2e de la phase régulière, sera le favori de cette finale face à des Castrais qui ont terminé à la 4e place. Une configuration inédite pour les « rouge et noir » ces dernières années en phase finale du Top 14, où ils ont affronté Clermont (demi-finales en 2010 et 2012) et Toulouse (finale 2012 et demi-finale 2013) sans jamais partir avec les faveurs du pronostic.
Il s’agira enfin à n’en pas douter d’un match particulier pour les transfuges des deux clubs : côté castrais, l’ailier Marc Andreu, formé au RCT avant de quitter le club en 2009, le deuxième ligne Christophe Samson, qui a disputé la dernière finale du Top 14 mais sous le maillot frappé du muguet, et le pilier Saimone Taumoepeau qui a évolué de 2007 à 2011 sur les bords de la rade ; côté toulonnais, le demi de mêlée Sébastien Tillous-Borde et le troisième ligne Chris Masoe, qui ont respectivement quitté le Tarn en 2011 et l’été dernier.
M.B.
A Nantes, stade de la Beaujoire, demi-finale du Top 14
Castres Olympique bat ASM Clermont-Auvergne 25 à 9 (12-3)
Spectateurs : 36 242.
Arbitre : M. Christophe Berdos.
Pour Castres : 1 essai : Cabannes (63e). 1 transformation : Kockott (63e). pénalités : Kockott (9e, 19e, 36e, 40e, 44e, 53e).
Pour Clermont : 3 pénalités : Delany (28e, 46e, 59e).
Evolution du score : 3-0, 6-0, 6-3, 9-3, 12-3 (MT), 15-3, 15-6, 18-6, 18-9, 25-9.
Cartons jaunes : Castres : Claassen (77e). Clermont : Bardy (77e).
CASTRES OLYMPIQUE : Dulin (puis Teulet 80e) – Martial, Cabannes, Baï (puis Bonnefond 66e), Andreu – (o) Talès (cap.) (puis Kirkpatrick 73e), (m) Kockott – Caballero, Claassen, Diarra (puis Bornman 72e) – Capo Ortega (puis Tekori 65e), Samson – Wihongi (puis Lazar 78e), Mach (puis Bonello 72e), Taumoepeau (puis Forestier 74e).
ASM CLERMONT AUVERGNE : Byrne (puis James 80e) – Sivivatu, Rougerie (cap.) (puis Stanley 38e), Fofana, Nalaga – (o) Delany, (m) Parra – Bardy, Chouly, Bonnaire – Jacquet (puis Hines 41e), Cudmore – Zirakashvili (puis Kotze 66e), Kayser (puis Paulo 43e), Chaume (puis Domingo 41e).