Publié le 2 mai 2017 à 11h02 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 16h03
Enfin, l’idée de faire ensemble ce que l’on ne peut pas faire tout seul avance. C’est dans ce cadre que le Contrat de destination Provence est né. Le Comité régional de tourisme (CRT) Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bouches-du-Rhône Tourisme et leurs 23 partenaires ont en effet décidé d’unir leurs forces et de s’associer autour de ce contrat. Ils ont, à cet effet, répondu à l’appel à projets et se sont lancés dans la construction d’une thématique commune, forte et identitaire.
Renaud Muselier, le président du CRT Paca retenu à Paris, c’est Danielle Milon, maire de Cassis et présidente de Bouches-du-Rhône tourisme qui explique: «Ce contrat a pour but de nous rendre plus visible à l’international». «Cette démarche, ajoute-t-elle, s’inscrit dans la volonté du gouvernement d’optimiser l’attractivité de la France et de faire de notre pays la première destination touristique». Pour cela, poursuit-elle: «Il importe de prendre conscience que de nouveaux codes de consommations bousculent tous les codes. Il importe donc d’être à l’initiative pour être leader». Procédure qui a également été «un accélérateur pour mettre en commun les moyens publics et privés». La marque Provence est portée par un budget de 1,5M€ du Contrat de destination Provence et sera appuyée par un budget supplémentaire issu des actions de chaque partenaire.
Jean-Luc Chauvin, le président de la CCI Marseille-Provence ne cache pas sa satisfaction: «Bravo pour ce jeu collectif. C’est ce qu’il nous faut mettre en place pour que notre territoire s’approprie l’Aéroport Marseille Provence qui va être privatisé. Car c’est à nous qu’il reviendra de mener les nombreux combats nécessaires pour avoir des lignes internationales, pour lutter avec les grandes destinations». Insiste sur l’importance du tourisme: «C’est un élément majeur de l’emploi et de création de richesses». «Nous sommes sur un territoire béni des Dieux, considère-t-il, mais, il nous faut le faire savoir sinon cela ne sert à rien. Ainsi, il s’agit de nous adapter, parfois nous mettre à niveau car,il ne faut pas ignorer que le tourisme est une porte qui permet de développer d’autres activités économiques». Il évoque à ce propos les contacts qu’il a eu avec la CCI de Los Angeles: «Son président m’a expliqué les raisons de son intérêt pour Marseille: nous avons le même climat et les entrepreneurs qui veulent se développer sur la Méditerranée et l’Afrique trouvent plus pertinent de venir dans notre région plutôt qu’à Bruxelles».
Inviter les touristes à venir vivre l’inattendu
Sophie Gleizes, de la Direccte (Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi), précise: «22 contrats de destination existent sur le territoire national, dont trois dans notre région, un dans les Alpes, un sur la Côte d’Azur et celui de Provence qui se propose de renforcer la compétitivité au travers la thématique « les art’S de vivre » que nous conjuguons au passé au présent et au pluriel. Ce qui nous permet d’inviter les touristes à venir vivre l’inattendu. Et inattendu cela se prépare, nous y travaillons d’ailleurs depuis deux ans. Nous œuvrons sans relâche pour préparer l’offre, pour sensibiliser les professionnels à la problématique de l’accueil. Cette thématique « des art’S de vivre » se décline sur trois axes: art de vivre et patrimoine, avec les grands sites architecturaux, les monuments, les grands musées, les sites naturels, les circuits des peintres… Art de vivre et culture du goût, avec la gastronomie, l’œnotourisme… et, enfin, art de vivre et culture du vivant avec les grands festivals, les rencontres emblématiques, arts du cirque et arts de la rue…
Isabelle Brémond, directrice de Bouches-du-Rhône Tourisme, précise pour sa part: «Cette opération vise à développer la notoriété et l’attractivité de la Provence, accroître la clientèle européenne et attirer des clientèles lointaines. La priorité est mise sur l’Amérique du Nord et la Chine; voir la durée des séjours augmenter et, enfin, développer le hors saison». «Un facteur contribue à ce contrat de destination la confiance», reprend Loïc Chovelon. «Nous sommes 25, nous n’allons pas nous réunir chaque fois que nous avons une décision à prendre. Alors nous avons défini 5 volets copilotés chacun par plusieurs de nos membres, en fonction de l’excellence de chacun». Le premier volet concerne l’ingénierie des offres d’excellence. «De façon très opérationnelle il s’agit d’identifier, sélectionner et créer des offres autour du patrimoine, de la culture du goût et de la culture du vivant». Le deuxième volet porte sur l’accueil, les démarches qualité et sensibilisation des professionnels. Le troisième volet concerne le marketing sur les marchés internationaux. Le quatrième vise à l’optimisation de la marque. «Dans le contexte concurrentiel que nous connaissons, il est urgent d’entretenir et d’enrichir l’image de la Provence.» Le cinquième volet a pour objet l’observation et l’évaluation. «Il s’agit de suivre l’évolution des clientèles, de mesurer les retombées économiques de certains sites et de suivre l’e-réputation de la destination Provence», conclut Jean-Luc Chovelon.
Monique Cassar, la présidente de la Chambre de métiers et de l’artisanat des Bouches-du-Rhône, met en exergue l’implication des artisans dans cette démarche: «Nous nous impliquons en mettant en avant nos outils de formation, notamment en langues étrangères, pour nos membres. D’autre part, nous contribuons à la destination Provence avec, tout particulièrement, la Route des arts et gourmandises qui est un filtre d’excellence. Enfin nous allons faire la promotion de la destination Provence afin que les artisans y adhèrent ».
Michel CAIRE
Une destination leader en France
Avec plus de 26 millions de touristes accueillis chaque année, le territoire Provence (Alpes-de-Haute Provence, Bouches-du-Rhône, Var, Vaucluse, Gard) enregistre un peu plus de 163 millions de nuitées. Il se positionne dans le top 5 des destinations touristiques françaises en terme de fréquentation. Parmi les touristes qui séjournent en Provence, 30% sont des étrangers en provenance prioritairement d’Allemagne, de Belgique, d’Italie, des Pays Bas et du Royaume-Uni. Mais certains marchés lointains connaissent des progressions sensiblement plus fortes que les marchés européens. Les emplois touristiques sont estimés à près de 95.000 équivalents temps plein et l’activité touristique représente environ 10% du PIB du territoire.