Publié le 9 juin 2013 à 1h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 15h41
Après avoir cheminé pendant trois semaines sur l’ensemble du territoire de Marseille-Provence 2013 et parcouru plus de 600 kilomètres, TransHumance a pénétré dans Marseille. Au cours de la matinée, plus de 300 000 personnes ont assisté au passage des animaux tout au long des treize kilomètres que constituaient les trois parcours qui se sont réunis sur le Vieux Port avant d’emprunter la Corniche Kennedy jusqu’aux plages du Prado.Des milliers d’animaux ont traversé la ville dont des centaines de chevaux montés ou en liberté menés par des gardians, les cavaliers Butteri venus d’Italie, des dizaines d’attelages, 3000 moutons, des vaches, et des colombes. Ils ont offert aux visiteurs de tous âges un spectacle inédit dans la deuxième ville de France. Imaginé par le Théâtre du Centaure en partenariat avec Equicréa, ce projet est un des plus ambitieux produit par la Capitale européenne de la culture. Il s’est déroulé dans des conditions météorologiques particulièrement défavorables. Certaines communes ont dû renoncer aux rassemblements festifs qu’elles avaient programmés. Lorsque la météo était au rendez-vous, les traversées de ville et les bivouacs festifs ont rencontré un public enthousiaste et nombreux. Près de 3 000 enfants ont participé aux pique-niques et aux animaglyphes, de grandes chorégraphies dessinées dans le paysage par les animaux et les humains.
Avec « TransHumance » Marseille Provence 2013 vient de connaître un nouveau succès populaire en offrant à tous un moment de magie, un temps riche de sens. En cette période de crise, de « no futur », il nous dit que le futur ne peut se construire qu’à partir d’un passé, connu, visité, revisité, fondation de l’avenir. Et puis, après le lancement, le cri primal, après le « Vieux Port entre flammes et flots », une nouvelle fois, la cité phocéenne connaît une belle, grande fête populaire. Et cela n’est pas insignifiant. Dans ce monde où les frontières, les murs visibles ou invisibles, se font de plus en plus présents, où l’on meurt en Méditerranée, cette transhumance nous rappelle combien il est vital de se mouvoir, combien l’herbe est plus verte ailleurs, combien le départ permet de revenir plus fort. Dans cet âge incertain où l’autre est perçu, souvent, trop souvent, comme une menace. Où l’on ne joue pas avec le « Je », ces manifestations offrent l’occasion du plaisir d’être ensemble, du partage. Mission réussie, dans les yeux de chacun, quelque soit l’âge, le regard de l’enfance, des applaudissements. Un bien-être communicatif, puisque l’on verra même ce motard de la police nationale, invitant le public aux applaudissements. Marseille, le territoire de MP2013, est en train d’emmagasiner du plaisir, d’offrir une image chaleureuse. C’est capital, tellement que cela doit être un élan, perdurer au-delà de l’année capitale.
Les Désabuzzés
TransHumance en images (Reportage photos Philippe MAILLÉ)
Et sur le Vieux-Port