Transport: La RTM prépare la Métropole

Publié le 21 avril 2015 à  10h50 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)
Guy Teissier entouré de Maxime Tommasini, Pierre Reboud et Robert Assante pour une présentation des évolutions de la RTM (Photo Philippe Maillé)
Guy Teissier entouré de Maxime Tommasini, Pierre Reboud et Robert Assante pour une présentation des évolutions de la RTM (Photo Philippe Maillé)

Les transports en commun, vaste programme qui anime toujours les débats. Le récent Conseil d’administration de la RTM a mis en exergue nombre de projets et de perspectives notamment pour la très prochaine mise en place de la métropole Aix-Marseille-Provence en 2016.
En ce qui concerne Marseille, le président de la RTM, Maxime Tommasini parle «d’avancement pour le développement dans cette ville». «Un service public très important dont l’avenir est encore devant lui puisque demain avec la métropole la RTM sera probablement la régie organisatrice des transports métropolitains», appuie Guy Teissier, le président de l’autorité organisatrice MPM. Une métropole qui n’aurait pas de sens selon lui, «si l’on ne commençait pas par coordonner les transports en commun sur l’ensemble du territoire». Tout en n’ignorant pas le retard pris dans ce domaine à Marseille, il constate que «depuis une dizaine d’années de gros efforts» ont été réalisés dans cette entreprise «mais on ne rattrape pas le retard pris notamment pour des questions de coûts». L’occasion de revenir sur le contexte financier «extrêmement tendu» en raison «du désengagement de l’État» et comptant sur la visite du Premier ministre «dans quelques semaines» avec un discours «sonnant et trébuchant». En entendant une éventuelle enveloppe garnie, Guy Teissier assure: «Notre réseau continue à se développer, se moderniser avec un coût supportable à la fois pour les passagers et pour les contribuables métropolitains».
Parmi les innovations, il s’inscrit dans des transports en commun «non polluants». «Le renouvellement du parc dans les années à venir devra se faire forcément non plus avec des énergies fossiles mais avec du gaz, de l’électricité, d’autres moyens. Non pas parce que c’est dans la modernité mais parce qu’il est question de santé publique». Et de regretter que, lorsque les Très Grands bus ont été commandés, «ils n’aient pas fait l’objet d’autre chose que des moteurs diesel. On avait là une occasion de modifier les modes de propulsion».
Robert Assante en charge des transports à MPM d’annoncer dans ce cadre l’acquisition de 6 bus électriques avec une option d’achat de 6 bus supplémentaires. Souligne les opérations expérimentales avec des navettes dans le 7e arrondissement en raison de la configuration géographie du quartier, ses rues étroites et vallonnées. Annonce une navette qui passera devant la mairie Bagatelle (6/8) «seule mairie de secteur qui n’est pas desservie». Et un Projet de desserte dans le secteur Regny – Vallon de Toulouse à partir Dromel. Des mises en exploitations prévues en septembre 2015. Autre projet, une évolution de l’offre de desserte du parking-relais Einstein avec des bus toutes les 6 à 8 minutes en heure de pointe pour desservir ce parking. En effet, ce parking-relais mis en service le 1er septembre 2014, compte 270 places. Il est peu fréquenté (environ une dizaine de véhicules par jour) avec un bus toutes les 20 minutes en moyenne. Afin de pallier ce problème fonctionnel, il a été décidé de renforcer l’offre RTM. Outre le maintien des navettes maritimes à la belle saison Vieux-Port/ Estaque et Vieux-Port/ Pointe-Rouge, est au stade expérimental une nouvelle liaison Pointe-Rouge/ Les Goudes. Toujours au niveau des navettes et dans une vision métropolitaine, sont dans les les tuyaux des navettes maritimes autour de l’Étang de Berre.
Pour revenir sur les bus électriques à Marseille Maxime Tommasini souhaite «un centre-ville apaisé» avec la possibilité de mettre ces bus sur des lignes du centre-ville. «Quid de la problématique que ces bus doivent être rechargés tous les soirs et donc que l’on puisse acquérir le matériel pour les recharger. Et le besoin d’un dépôt, notamment celui qui dessert le centre-ville», explique-t-il. Un bus électrique qui a déjà était expérimenté sur la ligne 83. Pierre Reboud, directeur général de la RTM rappelle: «On est sur un dispositif dans lequel on entre dans l’acquisition de matériel mais c’est un début. Il y a aussi la question de l’alimentation. Demain cela ne sera plus 6 bus mais des dizaines de bus. On entame donc le processus avec détermination mais de façon rationnelle». Guy Teissier assure: «On a testé la fiabilité du bus électrique. Il y a un problème, le coût, car on n’est pas encore sur une production industrielle. Il est certain que le bus électrique sera le bus de demain. Ce que l’on cherche c’est de la fiabilité et le prix. La RTM doit faire le bon choix.» Soulignant, par ailleurs: «Le diesel coûte de 25 000 à 30 000€ par an, l’électrique entre 8 000 et 10 000€. Ce que l’on perd d’un côté on le gagne de l’autre mais c’est surtout une question de santé publique. La santé n’a pas de prix».
Maxime Tommasini envisageant même la location de batteries. «Les batteries évoluent de manière très rapide dans leur technologie. Avec le loueur, nous aurons les plus modernes pour nos bus», indique-t-il. In fine, d’ici la fin de l’année il y a aura des bus électriques sur le réseau.
En ce qui concerne le métro jusqu’à Saint-Loup, il est toujours d’actualité. «Un enjeu de fluidité dans cette ville», explique le président de MPM. «On sait qu’il y a un énorme trafic parasitaire qui descend de la vallée de l’Huveaune qui vient dans cette ville. Il faut arriver à capter cette clientèle avec un métro qui aille jusqu’à Saint-Loup». «Une étude, poursuit-il, a déjà été réalisée et on est passé très près du but. Mais, le métro a été construit vers la Fourragère et c’est une ligne qui ne gagne pas d’argent. Une ligne sur Saint-loup, en plus du service que cela rendrait à la population, serait la seule ligne de métro qui serait bénéficiaire en exploitation». A nouveau des études sont prévues. «Le problème, c’est celui du coût. On va les démarrer au début de l’année prochaine, c’est un projet métropolitain. Aujourd’hui nous, on n’a pas les moyens», indique-t-il. Pour l’heure, selon lui: «Les 2 objectifs pratiques et réalistes ce sont les tramways Sud et Nord. On fait des études dans les 2 sens.» La première phase courant 2016, concernera le tramway Sud Castellane-Dromel puis Dromel-Sainte-Marguerite.
Patricia MAILLE-CAIRE

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