Publié le 2 février 2016 à 23h30 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
Martine Vassal, la présidente LR du Département 13 vient d’aller à la rencontre de la SNCF à la gare Saint-Charles, à Marseille. Une visite qui fait suite aux États Généraux de Provence qui font des transports un des quatre axes prioritaires de sa feuille de route. L’union faisant la force, elle était accompagnée par Renaud Muselier, le premier vice-président LR de la région Paca ou encore Laure-Agnès Caradec, présidente d’Euromed afin d’évoquer les dossiers prioritaires sur lesquels le Conseil départemental est prêt à s’engager, avec 300M€ supplémentaires investis sur 5 ans. En contre partie elle attend de la SNCF que les travaux soient accélérés, annonçant pour l’occasion que les collectivités territoriales vont prendre rendez-vous avec le ministre des Transports. Au cœur des débats, les capacités de la gare Saint-Charles: «Nous accueillons 23 trains à l’heure et il n’est plus possible, dans la configuration actuelle, de développer le trafic», explique Jean-Michel Cherrier, directeur territorial adjoint SNCF, Réseau Ferré de France. Expliquant: «Nous effectuons des travaux sur les lignes, notamment celle de Toulon et d’Aix mais il faudra faire une gare souterraine à Saint-Charles si on veut apporter de vraies solutions». Martine Vassal ne manque pas de trouver l’idée excellente… avant de laisser fuser une question : «Et ce serait pour quand ?». C’est peu dire que la réponse, 2030, ne la satisfait pas. «Une volonté politique existe, tout comme une attente de nos populations. Les transports sont un véritable enjeu pour notre territoire. Des gens ne peuvent aller travailler, faute de moyens de locomotions, d’autres sont contraints de refuser un emploi, car le budget voiture qu’il impose est trop élevé ». Renaud Muselier enchaîne : «Nous ne cessons de le dire et le répéter, y compris à Guillaume Pepy, la situation n’est pas satisfaisante en matière de ponctualité, de confort, de sécurité… Et nous répondre 2030 ne peut nous convenir. D’ici là, les problèmes n’auront fait que s’accroître, toute comme la population. Il faut accélérer».
«Au-delà de Saint-Charles, poursuit Martine Vassal, il faut permettre à la ligne Marseille-Gardanne- Aix, dont le but est d’augmenter la fréquence des TER entre les trois villes, de voir le jour le plus rapidement possible». Elle évoque aussi la ligne sur Vitrolles qui dessert l’aéroport de Marignane, via une navette, un service efficace selon la SNCF, une analyse que ne partage pas la présidente du Département, avant d’ajouter: «En revanche, la ligne de Cartreize marche bien».
Pierre Reboud, le directeur général de la RTM parle d’«une régie efficace» mais qui sera confrontée aux limites de la gare routière Saint-Charles qui «est encerclée par des murs». Il insiste également sur l’action que le Département conduit en matière de développement des réseaux de transports en commun en site propre. «A partir de 1998 le réseau RDT13 s’est fortement développé avec les navettes». Avec quel succès sur la ligne Marseille-Aix : «C’est la première de France en matière de fréquentation avec 2 600 000 passagers par an. Et les couloirs bus, à Plombière et Plan de Campagne, permettent de gagner 5 minutes, soit entre 10 et 15% du temps de parcours». «Des voies en site propre, explique-t-il, permettent d’aller plus vite, pour la satisfaction des usagers… et permettent, en réduisant le temps de trajet d’un bus, de pouvoir en utiliser moins pour en transporter plus».
Dans le même temps, le Département souhaite voir accélérer le chantier, des lignes en site propre, de Gardanne, Vitrolles, La Ciotat… et, par ailleurs, le bus à Haut niveau de service (HNS) pour les villes de Marseille et Aix, mais aussi pour les deux grandes zones d’activités économiques : les Paluds à Aubagne et Henri Fabre à Marignane. Enfin l’ambition affichée est de mettre en place un système de ticket unique pour les transports dans le département.
Michel CAIRE