Publié le 20 janvier 2020 à 9h02 - Dernière mise à jour le 4 novembre 2022 à 12h47
Le Maroc a su échapper aux illusions de la violence, de la gabegie et du désordre des événements secouant la région depuis 2011. La singularité du modèle marocain et sa réussite, dans un contexte international et régional particulièrement perturbé est incontestable. Il y a très clairement «une exception marocaine» et il faut bien se demander pourquoi. Pourquoi le Maroc est-il au sud de la Méditerranée l’un des pays qui marche le mieux et, en tout cas, celui qui a un vrai projet de développement global ? Pourquoi le Maroc offre l’image d’une nation moderne avançant résolument vers l’avenir comme l’attestent les réalisations politiques (nouvelle Constitution de 2011, stabilité intérieure), géopolitiques (politique africaine, lutte contre le terrorisme), économiques (énergies renouvelables, Tanger Med et stratégie portuaire de Nador à Dakhla, industrialisation) ou sociales (Initiative nationale pour le développement humain, condition de la femme) accomplies depuis l’intronisation du Roi Mohammed VI, le 30 juillet 1999.
La réponse à ces questions est simple, c’est grâce à la monarchie que le Maroc constitue une exception au sud de la Méditerranée. Alors que les autres régimes s’assoupissent, plus ou moins tranquillement, dans une torpeur mortifère, le Royaume se caractérise par une institution nationale, populaire et dynamique. Ce résultat doit tout à la monarchie et à la vision du Roi Mohammed VI qui s’emploie à construire un Maroc moderne ancré dans sa tradition nationale. Par ailleurs, le roi n’est pas seulement à la tête d’une monarchie gouvernante, il est aussi Commandeur des Croyants, c’est-à-dire le chef de file de l’Isla malikite qui est prépondérant au Maghreb et en Afrique. Champion d’un Islam tolérant, du juste milieu, réformiste et modéré, il a fait du Maroc un acteur lucide et convaincu du dialogue des civilisations, comme l’a démontré la visite du pape en mars 2019. C’est pourquoi la monarchie bénéficie d’une légitimité qui fait cruellement défaut aux autres régimes de la région. Elle réunit un large consensus car le peuple marocain sait qu’elle fait partie de l’ADN du Maroc.
De fait, la monarchie garantit ces biens précieux que sont l’unité nationale, l’intégrité territoriale de Tanger à Lagouira à la frontière mauritanienne, l’indépendance, le progrès, et, bien sûr, la vision à long terme. Grâce à la monarchie, le Maroc a un objectif précis et une stratégie pour poursuivre sa marche en avant dans de bonnes conditions. La chance du Maroc est d’avoir une forme d’État populaire et national en constante évolution, un État créateur qui lui confère un avantage sur les autres pays de la région. La force du Maroc, c’est le pacte historique entre le Trône et le peuple. La monarchie visionnaire organisée par le Roi Mohammed VI est véritablement un atout pour un Maroc moderne et dynamique. À tous égards, le règne du Roi Mohammed VI, intronisé le 30 juillet 1999, est marqué par la volonté de progresser afin de ne pas manquer le rendez-vous de l’Histoire. Grâce à sa monarchie visionnaire, le Maroc a un projet cohérent, un objectif précis et une stratégie pour poursuivre sa marche en avant dans de bonnes conditions. Du même coup, le Maroc peut renforcer encore son rôle central pour la stabilité au sud de la Méditerranée. C’est aussi ce qui fait du Maroc un partenaire essentiel pour la France, l’ami le plus sincère et le plus constant qui une même vision de la nécessaire progression du dialogue entre les deux rives de notre mer commune.
Charles Saint-Prot est Directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques, auteur de Mohammed VI ou la monarchie visionnaire (Le Cerf) |