Publié le 22 février 2021 à 11h11 - Dernière mise à jour le 4 novembre 2022 à 12h47
Mes amis, l’heure est probablement venue de l’avouer. Je suis saisi par une sorte de ras-le-bol. Depuis déjà trop longtemps, l’écologie navigue en eaux troubles. Son succès dans les consciences semble être contemporain d’un naufrage politique incroyable : notre siècle est âgé de plus de 20 ans. Certains écolos, eux, persistent à endosser les habits du vieux monde !
Chaque jour, je vois le bateau de l’écologie s’enfoncer au sein de querelles stériles. Militant de la première heure, ma conscience m’interdit de rester inactif : je refuse, en effet, de saborder l’avenir de la planète et celui des générations futures !
Oui mes amis, me voilà alors saisi par une sorte de ras-le-bol.
Ras-le-bol de disserter sur ce que les enfants doivent manger à la cantine. Vouloir, comme à Lyon, imposer un régime alimentaire, végétarien et sans viande, ne fait pas partie de ma vision de la pédagogie. L’écologie ne doit pas être punitive. Les problèmes rencontrés, aujourd’hui, par l’Éducation nationale, sont autrement plus urgents.
Ras-le-bol d’assister à ces conciles sibyllins où il est question de savoir si l’écologie peut être de Droite ou de Gauche. A mes yeux, vous le savez, ces vieilles distinctions sont vaines. Qu’importe de débattre sur la nuance politique de tel ou tel mouvement, lorsque par exemple 40 % des terres mondiales sont frappées par la désertification.
Qu’importe les définitions abstraites, les jeux d’ego et les positionnements idéologiques!
Pendant que nous parlons, tous les ans, 10 millions de sols arables périssent inexorablement. Regardons encore du côté de la Méditerranée. Tous les jours ce sont 730 tonnes de plastique qui se déversent dans les fonds marins.
Les défis sont donc urgents ! Déterminer si les écologistes sont pleinement de droite ou de gauche n’intéresse personne ! Il est, enfin, temps d’agir.
Je porte, chevillé au corps, la vision d’une écologie pragmatique et joyeuse. La radicalité exprimée par une poignée d’activistes n’est souvent qu’un prétexte au laisser faire. Seule l’action a un sens. J’en demeure intimement convaincu.
Cette action est celle, par exemple, de la Région Sud
Le dispositif régional de « Zéro Déchet Plastique à l’horizon 2030 » engage 400 entreprises dans des démarches de gestions responsables. De la même manière la Région Sud accompagne les territoires vers l’économie circulaire. L’objectif est clair : planification des déchets, partage des ressources, sobriété énergétique.
Laissez-moi également aborder un sujet qui me tient à cœur. Les ports, notamment ici en Méditerranée, constituent un enjeu écologique fondamental. Zones d’échange, d’économie, mais aussi de culture, ils contribuent à la construction d’un territoire et d’une ville. Je ne peux, en ce sens, que saluer l’initiative «Ports Propres en Provence-Alpes-Côte d’Azur ».
Traitements des eaux de ruissellement et des eaux usées des navires, collecte des déchets solides et lutte contre les pollutions accidentelles. Le Plan « Escale zéro fumée » est, lui, aussi, important. Il favorise la santé écologique de la Méditerranée ainsi que celle de ses riverains. Le principe est simple : faciliter la connexion électrique des paquebots de croisières en plus de celle des ferries. Nos côtes deviennent à nouveau respirables ! En 2023 l’ensemble des car-ferries de Marseille seront connectés à quai. Cet objectif sera atteint en 2025 concernant les navires de croisière. A Toulon le 100% connexion est acquis tandis que sur Nice ce dernier est en cours pour la moyenne plaisance.
Écologie et économie ne sont nullement irréductibles
Je suis de ceux, vous l’avez compris, qui pensent qu’écologie et économie ne sont nullement irréductibles. Je fais dès lors confiance aux acteurs de la Société civile, à leurs capacités d’innovation et de créativité. Telle est, il me semble, la voie que devrait emprunter tout écologiste responsable : fédérer associations, entreprises et citoyens pour prendre à bras le corps la crise climatique et environnementale !
Laissons, finalement, les doctrinaires débattre de concepts aussi hermétiques que flous. Agissons aux côtés de celles et ceux qui œuvrent, avec une stratégie et des moyens, en faveur d’un développement écologique durable.
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Christophe Madrolle est militant écologiste- spécialiste des questions méditerranéennes
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