Publié le 16 janvier 2020 à 23h20 - Dernière mise à jour le 4 novembre 2022 à 12h47
L’année débute, l’heure est aux vœux, qu’il me soit permis de céder à cette tradition et de formuler l’espoir qu’une gestion bicéphale voit enfin le jour. L’entreprise est créatrice d’emplois, elle est, avec les citoyens, celle qui remplit les caisses de l’État. Or les deux grands contributeurs ne sont pas associés sur les sujets stratégiques, c’est un vrai problème ainsi qu’une perte de temps et d’argent. Le monde de l’entreprise – je rappelle que lorsque je parle de ce dernier j’évoque autant le patronat que les salariés tant l’entreprise est un tout- peut avoir un avis consultatif. Mais cela n’est pas, n’est plus, suffisant. Nous sommes confrontés à des enjeux économiques, environnementaux immenses. Pas question de baisser les bras, l’avenir, aussi difficile qu’il soit, est toujours une opportunité. Mais c’est ensemble que l’on trouvera, que l’on construira des réponses: mondes politique, des affaires, académique, citoyens… Au-delà des obligations légales de prise en considération des enjeux sociaux et environnementaux dans leurs décisions, de plus en plus d’entreprises ont pris conscience de l’impact potentiel de leurs activités et veulent s’investir dans des projets d’intérêt général. On parle actuellement, cela n’aura échappé à personne, de fracture sociale, on oublie de parler de fracture démocratique et de représentativité. Et cela est d’autant plus grave que, si la régionalisation est une bonne chose, nous sommes bien loin d’en avoir fini avec l’hégémonisme jacobin de l’État qui éloigne encore plus la prise de décision du citoyen comme de l’entreprise. Et loin de moi, en plaidant pour une cogestion, de m’en prendre aux élus, de remettre en cause la qualité de leur travail dans une immense majorité des cas. Et qui, de plus, se font critiquer sur tous les sujets alors que la plupart échappe à leur compétence. Un Maire me racontait récemment avoir été pris à parti pour… une coupure d’électricité. Non, la question n’est pas de remettre en cause les élus mais c’est le système qu’il faut revoir. Il faut formaliser un co-pilotage de projets économiques d’intérêt général et de leur évaluation.
Fabrice Alimi est chef d’entreprise