Publié le 8 septembre 2022 à 8h55 - Dernière mise à jour le 8 décembre 2022 à 16h07
Des forces telluriques et cognitives exercent de fortes pressions, aujourd’hui, sur nos vies. Changement climatique, révolution numérique, fin des énergies fossiles… Tout cela bouleverse le champ des compétences. Les savoirs des entreprises et ceux des individus peuvent vites devenir obsolètes et provoquer des déroutes. A contrario, tout cela fait, aussi, jaillir des gisements de millions d’emplois et créent des opportunités fantastiques.
Faut-il en avoir peur ? Non ! Il faut simplement s’adapter. Pour paraphraser Darwin, ce ne sont ni les plus forts, ni les plus intelligents, qui survivront, mais ceux qui sauront s’adapter. Nous ne devons pas avoir peur de la période que nous traversons, mais la vivre comme une expérience formidable génératrice d’opportunités. Nous avons un outil redoutable qui confectionne nos compétences, comme un vêtement invisible qui nous habillerait. C’est quoi ? Eh bien, c’est la formation professionnelle.
En France, la création du CPF (compte Personnel de Formation), il y a quelques années, la mise en place du label Qualiopi (label qualité obligatoire pour les organismes de formation), depuis quelques mois, sont la concrétisation des solutions mises en place pour faire face aux enjeux de la situation. Les pays se dotent d’outils qui permettent à l’individu d’être acteur de la construction de ses compétences, afin de lui donner les moyens de s’adapter. Avec, près de 6 milliards de déficit d’ici la fin de l’année 2022, la Cour des comptes s’alarme à juste titre. Il va falloir réguler le système, mais le pari est là.
Au-delà, de l’adaptation au monde, c’est aussi, un enjeu fort pour la stabilité des pays. A défaut de formation, comme le soulignait le Premier ministre nigérien, Monsieur Ouhoumoudou Mahamadou, à l’Assemblée générale du Réseau Africain des Institutions et Fonds de Formation Professionnelle (Rafpro) au mois de mai dernier : «La jeunesse africaine représentera une menace pour le continent et même pour l’ensemble du monde car il est indéniable que les groupes armés terroristes et les organisations criminelles recrutent les jeunes désœuvrés, non éduqués et non formés, et donc sans perspectives d’insertion sociale». Cela signifie, au passage, que les dispensateurs de formation ne doivent pas être sous la coupe de réseaux terroristes, mais contrôlés par les États.
D’où l’intérêt de renforcer les liens entre les pays d’Afrique et la France/l’Europe, pour augmenter les coopérations et permettre l’accélération du développement des compétences et de la pacification. C’est ensemble que nous arriverons à relever le défi qui se déroule sous nos pieds. C’est le lien entre les acteurs publics et privés, c’est le lien entre les pays d’Afrique et la France, en Europe, qui construiront les métiers, la prospérité et la paix de demain.
[(Frédéric Regis est Président Groupe Elythe formation – Past président du GEPA, d’IPA, de la CGPME, du CJD)]