L’Europe, c’est nous ! L’Union européenne, c’est nous avec nos bons et mauvais côtés. Car il n’y a pas l’Europe d’un côté et nous de l’autre, contrairement à ce que voudraient laisser croire ses détracteurs.
A les écouter, Bruxelles est la cause de tous nos maux. Ils oublient seulement que toutes les décisions émanent du parlement européen, c’est à dire des 705 eurodéputés des 27 pays élus démocratiquement. Faut-il rappeler que le Parlement ne légifère pas seul ? A ses côtés les 27 gouvernements forment l’autre chambre législative.
Alors ne nous y trompons pas. Le scrutin du 9 juin n’a rien d’anodin. Bien au contraire. Il ne doit pas davantage être assimilé à un référendum Pour ou Contre, pas plus qu’à un « référendum contre l’immigration », comme le voudrait abusivement le Rassemblement National. Et ce scrutin ne peut être assimilé à un (hypothétique) marche-pied vers la prochaine élection présidentielle.
La campagne électorale est donc l’occasion de rappeler quelques réalités et de tordre le cou à toutes ces fausses informations véhiculés par les europhobes. Ils mentent quand ils prétendent que ce serait les fonctionnaires qui décideraient pour 450 millions d’Européens, car la Commission ne décide pas. Elle propose et met en œuvre… Ils mentent en affirmant qu’il y a trop de fonctionnaires à Bruxelles. Les chiffres sont cruels : 32 262 fonctionnaires pour 27 pays, soit beaucoup moins, par exemple, qu’à la Ville de Paris (51 578). Quant à ce que coûte cette institution aux Européens, c’est simple : 4 euros par personne et par an…
Finalement c’est peu de monde et cela ne coûte pas cher au regard de tout ce que nous apporte l’Europe, laquelle, faut-il là encore le redire, ne gère pas les politiques régaliennes des pays membres: la défense, la sécurité, l’éducation, la justice, la protection sociale ou les impôts.
Quand le RN ou LFI affirment le contraire, ils trompent les Français. Soit par ignorance (leurs élus se distinguent par leur absence au Parlement européen), soit à bon escient, par calcul politicien. Mais quelle que soit la raison, c’est préoccupant quand on brigue la gouvernance de la France. Aussi, on ne répétera jamais assez tout ce que nous devons à l’Europe. Nos élus se sont ainsi battus pour instaurer un salaire minimum au sein des pays de l’UE, et ce grâce à l’action de la France lorsqu’elle présidait le Conseil de l’UE.
Quant à nos agriculteurs, ils bénéficient de 10 milliards d’euros à travers la Politique Agricole Commune (PAC). Et quelle cohérence quand le chef de file du RN, après s’être pavané sur les barrages paysans ou dans les allées du salon agricole, vient de voter… contre le financement de cette PAC. Privant, de fait, nos agriculteurs – et plus particulièrement les petites exploitations et les jeunes agriculteurs – de cette manne financière. Où est la logique ?… Ces deux seuls exemples suffisent à rappeler combien nous avons besoin de l’Europe. Et plus encore alors que la guerre sévit à nos portes. La prochaine élection européenne s’avère cruciale pour la défense de notre liberté, la défense de la paix et de la démocratie sur notre continent.
A cet égard, nous avons besoin d’union, pour une France plus forte et plus puissante. Ne nous laissons pas égarer par des discours fallacieux, par les tenants d’une démarche populiste, par ceux sous le charme de Poutine ou de Trump et qui, de fait, sont prêts à sacrifier notre indépendance.
Le 9 juin, il s’agira de choisir entre ceux qui croient dans le projet européen et les « opportunistes politiques » qui veulent l’affaiblir, la détruire.