Publié le 8 novembre 2021 à 8h57 - Dernière mise à jour le 4 novembre 2022 à 12h47
Depuis l’âge des temps, depuis que l’homme est homme, son évolution, son développement, sa suprématie se font au détriment de la vie autour de lui.
Volontairement, involontairement, consciemment, inconsciemment, pour se nourrir, pour s’habiller, pour se chauffer, pour se loger, il chasse, il tue, il dompte, il maîtrise la nature. Le phénomène a toujours été. Depuis le néolithique, c’est 96 % des mammifères qui ont disparu et les paléontologues ont clairement rattaché ces disparitions aux migrations et aux évolutions de l’homo sapiens.
Dans nos temps modernes, homo sapiens est devenu plus performant, de plus en plus performant. L’époque industrielle, la culture intensive, la société de consommation… On se perd dans le tourbillon des chiffres livrés par nos scientifiques, ou par nos réseaux sociaux, nos rumeurs modernes… Je vais vous en donner des simples, très faciles à retenir et donc à diffuser auprès de vos proches : la communication est importante et fait partie de nos missions : Informer, sensibiliser, brainstormer, comprendre, imaginer.
En 40 ans, 50% des animaux ont disparu
En 40 ans, 50% des animaux ont disparu. 50% des oiseaux, 50% des vertébrés, 50% des poissons, par destruction de leurs habitats, forêts, haies, bocages, tourbières, par la pêche et la chasse trop intensives, par la place de l’agriculture trop intensive, par la pollution, par les pollutions de toutes sortes, par les pesticides, les fongicides et les insecticides, par les brassages de population, apportant maladies, épidémies, plantes invasives, par le réchauffement climatique plus récemment.
50% en 40 ans, c’est évidemment de grosses approximations. Les chiffres diffèrent fortement selon les régions, selon les espèces. Mais en moyenne, malheureusement ces chiffres simples à retenir sont exacts : 50% en 40 ans. Une seule espèce s’en tire bien : l’Homme. Pour lui, c’est + 50% en 45 ans. 4 milliards en 1975. 8 Milliards maintenant. L’homme qui a inventé le sixième continent… les vortex d’ordures qui tournent sans fin dans nos océans. L’Homme qui a inventé la 6e crise d’extinction massive. La cinquième, c’était il y a 65 millions d’années lorsqu’une météorite géante frappait le Yucatan et provoquait la fin des dinosaures.
L’Homme a été suffisamment intelligent pour devenir le maître du monde, pour surpasser les dieux qu’il imaginait il y a encore quelques siècles. Suffisamment intelligent, maintenant pour comprendre qu’il doit infléchir son comportement vis-à-vis de la nature dont il fait partie, dont il vit, dont il n’est qu’une composante.
Depuis 40 ans aussi, l’homme prend conscience des limites de son terrain de jeu. Depuis 40 ans, nos scientifiques ont inventé des outils pour mesurer ce danger : la perte de la biodiversité, ses causes, le réchauffement climatique, ses causes, et pour commencer à inventer, à ébaucher des solutions. Les opinions publiques, notamment notre jeunesse l’a intégré et accepté.
Mais quelle chance nous avons de pouvoir, collectivement, mener ce combat. Un combat pour sauver notre humanité. En utilisant notre plus grande force, celle qui nous a rendus dieux à la place des dieux : notre intelligence.
Les efforts de protection, les décisions politiques récentes ont sauvé des espèces en voie de disparition
Les efforts de protection, les décisions politiques récentes ont sauvé des espèces en voie de disparition. Un récent rapport de l’ONU propose des campagnes de détection et de récupération des déchets en mer. Des inventions, des idées de toutes parts émergent, fusent… et c’est elles qui nous sauveront et rendront fière notre humanité.
Deux exemples pour nous redonner confiance. La guerre menée contre les trous dans la couche d’ozone: la suppression des gaz CFC à la suite du protocole de Montréal, après des dizaines d’années de tergiversation, donnent enfin des résultats tout à fait encourageants alors que ce sujet terrorisait l’humanité des années 2000. A quelques kilomètres d’ici, les calanques, hier, sites industriels pollués de toutes parts sur terre et sous l’eau ne deviennent-elles pas un endroit paradisiaque où la végétation a repris ses droits et où des milieux marins tchernobilisés revoient la vie renaître ?
Il faut tous s’y mettre. Tous accepter de changer de paradigme, accepter de quitter la société de consommation, le bling bling, les achats effrénés, pour de la retenue, de la frugalité, de l’intelligence. Inventer, utiliser des produits exclusivement biodégradables ou recyclables… L’argent comme critère de réussite sociale, doit être remplacé par l’avancée écologique comme critère de réussite, dans toutes les têtes. Quand ce cap sera passé, l’humanité sera sauvée.
Chacun doit faire sa part, chacun doit se poser la question : le réflexe économique d’aujourd’hui – combien je vais gagner ? – doit être remplacé ou additionné d’un nouveau réflexe : quel impact sur l’environnement vais-je laisser ?
L’immobilier n’est pas en passe.
Circuits courts à privilégier, pour nos chantiers, pour nos villes, pour nos vies Décarboner nos actions, nos chantiers, nos villes, nos vies… Cela passe par beaucoup d’ingénierie, d’invention, de nouvelles méthodes, de nouveaux modèles. Qui mieux que les acteurs de l’immobilier, architectes, BET, promoteurs, entrepreneurs pour trouver des réponses, les essayer, les communiquer, donner les armes nécessaires à nos politiques et nos structures associatives.
Je crois en l’homme, en son intelligence collective, qui saura mener la plus belle de ses croisades pour un monde meilleur en harmonie avec son milieu.
Joël Briot est Président du Groupe Immalliance, II a lancé la Fondation Cap Ô Vert au printemps pour contribuer à mobiliser la filière de l’immobilier à agir sur la réconciliation de l’habitat et la biodiversité
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