Publié le 26 juillet 2023 à 18h56 - Dernière mise à jour le 3 août 2023 à 18h56
C’est avec gravité et inquiétude que les communistes des Bouches du Rhône observent l’évolution de la situation née de l’agression d’un jeune homme de 21 ans dans les rues de Marseille, durant la nuit du 1er au 2 juillet.
Il est nécessaire pour mesurer cette gravité de rappeler que la victime, selon les faits rapportés, a reçu un tir de LBD en pleine tempe et a ensuite été maintenue au sol et rouée de coups par un groupe d’individus. Individus qui se sont avérés être des policiers et qui ont laissé leur victime, plongée dans le coma, sans secours, sur le trottoir.
Au regard de ce déchaînement de violence et des coups reçus, la victime, de l’avis des médecins, est un miraculé. Les séquelles psychologiques d’un tel passage à tabac seront sans doute, longues et difficiles. Pour les séquelles physiques, nous les espérons toutes et tous, les plus limitées possibles.
Comme dans de pareils cas, les policiers incriminés ont été auditionnés par l’IGPN. Quatre d’entre eux ont été mis en examen et l’un d’eux, placé en détention provisoire, conformément à la décision d’un juge des libertés et de la détention, sur réquisition de la procureure de Marseille.
Situation conforme à l’État de droit mais immédiatement dénoncée par voie de communiqués par certains syndicats. Ceux-ci ont appelé les policiers à effectuer un service minimum tant que ne serait pas levée la mise en détention du policier concerné.
Cette pression de la part de syndicats de policiers sur le fonctionnement de la justice est déjà en soi très problématique. Elle devient très inquiétante quand cet appel est relayé dans des termes très explicites par le directeur général de la police nationale et le préfet de Police de Paris.
Le degré d’alerte démocratique devient extrême quand ni le ministre de l’Intérieur, ni le Garde des Sceaux et enfin, ni même le président de la République, ne rappellent le caractère fondamental et imprescriptible de la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la Justice. Cela témoigne un fois de plus du fait que le pouvoir macronien ne tient que par l’usage dévoyé de la force publique et qu’il est engagé dans une spirale autoritaire qui menace chaque jour un peu plus les fondements de notre république.
Nous sommes pleinement conscients des difficultés que rencontrent les policiers dans l’exercice de leurs missions et du manque de moyens et d’effectifs auquel ils sont confrontés.
Nous rappelons ici avec force notre attachement à une police républicaine, nécessaire à la cohésion sociale, mais nous dénonçons avec la même vigueur les comportements délictueux de certains de ses membres. Ceux-ci ne doivent en aucun cas faire l’objet d’une mansuétude particulière ou être soustraits au cadre juridique qui s’applique à toutes et à tous. La violence contre les biens et les personnes n’a pas sa place dans nos rues. Elle doit être pareillement combattue et condamnée qu’elle soit exercée par des individus ou pire encore par des policiers soumis à un devoir de retenue et d‘exemplarité.
Nous appelons donc à ce que la justice puisse sans entrave faire toute la lumière sur cette affaire et pour cela que toutes les autorités compétentes reviennent à un fonctionnement de nos institutions conforme à nos exigences démocratiques et républicaines.