Tribune de Marc La Mola : Chronique policiĂšre hebdomadaire exhaustive

Publié le 24 septembre 2017 à  9h57 - DerniÚre mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h46

Destimed arton7658

Les rĂ©quisitions viennent de tomber et elles ne surprennent que ceux n’ayant pas la capacitĂ© de comprendre que leur lourdeur n’est que la consĂ©quence de faits extrĂȘmement graves. De douze mois ferme Ă  huit annĂ©es d’emprisonnement ont Ă©tĂ© requis par le ministĂšre public pour sanctionner des andouilles au quotient intellectuel de lapin d’élevage, oui je dis bien d’élevage en opposition avec celui de Garenne dotĂ© lui d’un QI supĂ©rieur puisqu’il doit Ă©viter les chasseurs et trouver seul de quoi se sustenter. Ce n’est pas chose aisĂ©e 
 Donc, ces Ăąnes bĂątĂ©s ont Ă©tĂ© jugĂ©s pour avoir incendiĂ© une voiture de police, lancer des projectiles ayant pu entraĂźner de lourdes blessures et enfin incendiĂ© ladite voiture en dissimulant, en preuve de leur courage, bien Ă©videmment leurs visages derriĂšre des cagoules. Mais voilĂ  malgrĂ© leurs doses de conneries ils ont Ă©tĂ© jugĂ©s et vont certainement ĂȘtre incarcĂ©rĂ©s pour les faits prĂ©citĂ©s pour peut-ĂȘtre aussi leur permettre de rĂ©flĂ©chir Ă  ce qu’une foule peut gĂ©nĂ©rer, ce que l’anonymat peut engendrer et oĂč les rĂ©flexions limitĂ©es peuvent conduire.

A la lecture des comptes rendus des audiences on rĂ©alise que ces ensuquĂ©s n’ont finalement aucune raison lĂ©gitime de s’ĂȘtre conduits ainsi. Petits bourgeois pour la plupart et bien insĂ©rĂ©s socialement, ils ne peuvent pas non plus Ă©voquer une haine de la police ancrĂ©e dans leurs gĂȘnes Ă  la suite de multiples contrĂŽles au faciĂšs qu’ils auraient subis. Non rien de tout cela, juste une colĂšre contre une loi, juste des indices justifiant, au moins pour eux, ce dĂ©ferlement de violence. Un des leurs a affirmĂ© que la police Ă©tait violente et qu’il avait assistĂ© Ă  une charge de CRS sur des manifestants pacifiques. Sans doute devait-il regarder ses chaussures de peur de croiser les regards du tribunal en affirmant cette bĂȘtise, sans doute devrait-il avoir honte de lui en jugeant les CRS violents alors que ses propres actes auraient pu tuer un policier pour le coup pacifique. Un autre a prĂ©sentĂ© des excuses minables Ă  ce jeune policier battu par un manche Ă  balai. Des excuses bien dĂ©risoires lorsque l’on s’est ainsi conduit.

La semaine fut chargĂ©e en informations policiĂšres et plutĂŽt que de faire un choix sur une info Ă  traiter j’ai optĂ© pour une chronique exhaustive.

La deuxiĂšme information met en avant ces 2 000 CRS s’étant fait placer en arrĂȘt maladie pour protester contre une taxation de leur indemnitĂ© journaliĂšre d’absence temporaire (IJAT) jusqu’alors exonĂ©rĂ©e de tous prĂ©lĂšvements et notamment de la CSG.
Cette épidémie frappa les compagnies le jour de mobilisation des syndicats pour protester contre les ordonnances de la loi travail signées par le Président de la République.
Lorsqu’on compare ce moyen de protester Ă  celui utilisĂ© par les policiers «ordinaires» le week-end prĂ©cĂ©dent et n’étant parvenus Ă  mobiliser qu’une petite soixantaine de pĂšlerins sur le Vieux Port, on est en droit de s’interroger et de revoir les moyens d’action pour que les revendications soient entendues puisque les casquĂ©s ont Ă©tĂ© entendus et la rĂ©forme mis en attente.
AprĂšs les 5 euros des APL, voilĂ  que notre PrĂ©sident jupitĂ©rien s’attaque aux oboles versĂ©es aux serviteurs de l’État qui, depuis des mois reçoivent sur la tĂȘte insultes et projectiles en tout genre pour sĂ©curiser les centres de nos villes que les prĂ©cĂ©dents ministres de l’IntĂ©rieur s’étaient Ă©vertuĂ©s Ă  abandonner. Allez comprendre comment fonctionne un cerveau prĂ©sidentiel pour accumuler autant de bourdes en si peu de temps 


La troisiĂšme information policiĂšre qui a fait couler beaucoup d’encre est celle concernant notre amie Sandra Bertin, Fliquette municipale de Nice investie d’une mission divine, ayant dĂ©posĂ© une plainte contre l’ancien ministre de l’IntĂ©rieur. Au grand dam des internautes s’étant fĂ©licitĂ©s de la relaxe de Sandra, j’ai le regret de leur dire que la dĂ©cision de justice met en Ă©vidence des interprĂ©tations de la jeune femme l’a faisant passer 
 au minimum pour une incapable et au pire pour une andouille !
Mais cela reste marginal puisque dans cette affaire il ne faut pas perdre de vue qu’elle est sur fond du drame du 14 Juillet sur la promenade des Anglais oĂč 86 personnes trouvĂšrent la mort. C’est bien Ă  elles qu’il faut penser plutĂŽt que de laver son linge sale sur fond de passion immodĂ©rĂ©e pour le maire de la capitale de la CĂŽte d’Azur. Bref, une belle maniĂšre de faire perdre son temps Ă  la justice qui, comme nous le savons tous a du temps Ă  perdre pour gĂ©rer les problĂšmes d’ego d’une fliquette frustrĂ©e de n’ĂȘtre que territoriale !

Je me dois de terminer ma chronique en Ă©voquant ce qui constitue, Ă  mes yeux, la pire information de la semaine et j’ai du relire Ă  plusieurs reprises l’article de presse la relatant afin de vĂ©rifier qu’il ne s’agissait pas d’une blague. Le journal que je lisais Ă©tait des plus sĂ©rieux et nous sommes encore bien loin du 1er Avril. L’info Ă©tait donc rĂ©elle et je dus commander un second cafĂ© pour comprendre que la Russie venait de faire Ă©riger une statue en l’honneur et Ă  l’effigie de MikhaĂŻl Kalachnikov dans le centre de Moscou. Sept mĂštres cinquante de haut, toute en bronze elle y reprĂ©sente l’inventeur de cette saloperie ayant tuĂ© des millions d’innocents et ayant traversĂ© tous les conflits de par le monde. Vous voyez mĂȘme vous vous ĂȘtes choquĂ©s 
 ?

C’est ainsi que va la vie dans ce monde totalement fou oĂč les AmĂ©ricains vont faire pĂ©ter les CorĂ©ens, ou l’inverse, sous le regard des Français recentrĂ©s sur leurs APL, leur pinard et leur camembert.
Hé oui chacun ses priorités 


Marc La Mola [[Marc La Mola a Ă©tĂ© flic durant vingt-sept annĂ©es. AprĂšs des dĂ©buts Ă  Paris, il rejoint sa ville natale, Marseille et choisit les quartiers Nord pour y exercer. C’est aussi lĂ  qu’il a grandi. Officier de Police Judiciaire, Ă  la tĂȘte d’un groupe d’enquĂȘte de voie publique, il a traĂźnĂ© dans ces quartiers pour en mesurer les maux. Il a touchĂ© du doigt la misĂšre et la violence de ces secteurs de la Ville. Marc La Mola a sans doute trop aimĂ© son mĂ©tier et c’est en 2013 qu’il dĂ©cide de mettre un terme Ă  sa carriĂšre. Il retourne Ă  la vie civile pour Ă©crire. Il est aujourd’hui auteur, romancier et scĂ©nariste. Chez Michalon Éditions il a publiĂ© : «Le sale boulot, confessions d’un flic Ă  la dĂ©rive», «Un mauvais flic, lettre ouverte Ă  Manuel Valls», «Quand j’étais flic  ». Ces trois tĂ©moignages relatent les moments forts de sa carriĂšre et ses diffĂ©rentes prises de position. C’est chez ce mĂȘme Ă©diteur qu’il publiera en mars 2017, «Police, Grandeur et DĂ©cadence» dans lequel il explique comment la police en est arrivĂ©e Ă  descendre dans la rue pour manifester son mĂ©contentement. Il est encore romancier. Il publie chez Sudarenes Éditions un polar Ă  l’accent Marseillais, «Le sang des fauves». En juin 2017 le personnage de ce premier polar reprend du service dans «Vallis Clausa», deuxiĂšme volet des enquĂȘtes de son personnage Randy Massolo, un flic torturĂ©. Il est aussi scĂ©nariste et a signĂ© l’écriture de plusieurs synopsis optionnĂ©s par des maisons de production. Il enseigne Ă©galement l’écriture de scĂ©narios Ă  l’École supĂ©rieure du cinĂ©ma Cinemagis de Martigues (13)]]

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